Lancement du court métrage « Marie rassemble » au Collège N-D de Jamhour

À l'occasion de la Journée internationale de la tolérance proclamée par les Nations unies, l'Amicale des anciens élèves de Jamhour a organisé au Centre sportif, culturel et social du Collège Notre-Dame de Jamhour une cérémonie pour le lancement d'un court métrage sur le thème Marie rassemble. Le film a reçu un financement de l'Union européenne, au titre de la Rencontre islamo-chrétienne autour de Marie, fête nationale islamo-chrétienne, célébrée le 25 mars à l'initiative du gouvernement Hariri, en 2010, et coïncidant avec la fête de l'Annonciation.

Depuis lors, cette fête s'est profondément ancrée dans les traditions libanaises et a même franchi les frontières du Liban, ouvrant la voie à une nouvelle culture islamo-chrétienne de la concorde et de la tolérance... La cérémonie s'est tenue en présence des anciens ministres Michel Eddé et Ibrahim Chamseddine, de la chef de la Délégation européenne au Liban Christina Lassen, du père Boutros Azar, secrétaire général des écoles catholiques, d'un grand nombre de religieux représentant les différentes communautés, de figures académiques et sociales, et de professionnels du monde du cinéma, impliqués dans la réalisation du film.

Dans un mot d'accueil, Nagy Khoury, secrétaire général de l'Amicale des anciens, a souligné que « ce court métrage a pour vocation d'élargir la nouvelle culture mariale et de la répandre dans les institutions éducatives du Liban (établissements scolaires, universités...). Il sera une sorte de clé d'ouverture et de base à des tables rondes, dans le but d'amener les jeunes à comprendre le sens profond de cette fête et en assurer la relève », a-t-il précisé. « L'Union européenne, tout comme la Pologne et la nonciature apostolique, s'est intéressée dès le début à notre projet et l'a suivi de près, nous proposant de financer un court métrage, destiné à faire le tour du Liban au cours de l'année 2017. Promesse tenue ! » a ajouté M. Khoury.

Marie rassemble a vu le jour grâce aux efforts d'une équipe talentueuse d'anciens élèves du collège, des professionnels du cinéma, dont le réalisateur du film, Assi Rahbani. Le vice-recteur du collège, le père Denis Meyer s. j., s'est dit « heureux de constater que Jamhour est devenu, avec le projet du 25 Mars, un centre important pour le dialogue interreligieux ». Il a rappelé que « le vivre-ensemble, l'ouverture et le dialogue sont des axes principaux de la pédagogie jésuite et des traditions de Jamhour ».

La diversité qui unit
Pour sa part, Christina Lassen a relevé que le projet incarne les valeurs fondamentales de l'UE, à savoir « la promotion de la tolérance, dans une région bouillonnante où les guerres religieuses explosent sans cesse ».

« Le Liban est un exemple de tolérance et de coexistence, a-t-elle dit. Aujourd'hui, Marie nous rassemble. Elle est devenue une figure commune aux différences religieuses. Le fait de sortir ce court métrage ne relève pas de la coïncidence. Marie est le pont entre les religions... Raison pour laquelle on a décidé de déclarer le 16 novembre Journée internationale de la tolérance afin de sensibiliser le public et de le mettre en garde contre le danger de l'intolérance, qui menace la démocratie, la paix, la stabilité, la prospérité... Et de l'éclairer sur les causes de ce danger : chômage, conflits armés, peur, crise économique... autant d'éléments au service de ceux qui cherchent à discriminer les minorités. »

« De plus en plus en plus, on évoque les différences religieuses, culturelles, a enchaîné la chef de la délégation de l'UE. Ce qui nous empêche de vivre en harmonie, dans un respect mutuel, enrichissant. Ensemble nous devons nous unir pour faire face à l'intolérance, à la haine, aux discriminations au nom de la religion, des ethnies, et pour propager la culture de la diversité qui unit. Celle-là même qui constitue notre force et notre beauté, en Europe comme au Liban. Promouvoir la tolérance est indispensable afin de préserver cette beauté... » a conclu l'ambassadrice.

Pour sa part, le cheikh Fouad Khreis, responsable de l'Association des Mabarrate, a mis l'accent sur l'importance du dialogue interreligieux et la contribution de l'association depuis 2009 à ce projet. Il a été suivi au micro par la présidente du Global Forum for Relgions and Humanity, Najwa Nassereddine, qui a témoigné de son « engagement au sein de cette équipe, œuvrant à sa manière à instaurer la paix au Liban ». La cérémonie a été clôturée par la projection du film.

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