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À La Une - Conflit

Au Yémen, la coalition arabe menace d'interrompre la trêve

La capitale Sanaa était calme au deuxième jour du cessez-le-feu mais d'autres régions du pays ont été le théâtre de combats.

Un combattant pro-gouvernemental à Taëz, troisième ville du Yémen, au deuxième jour d'une trêve, le 20 novembre 2016. REUTERS/Anees Mahyoub

Des combats sporadiques ont émaillé le deuxième jour d'un cessez-le-feu au Yémen que la coalition arabe sous commandement saoudien intervenant en soutien au président yéménite a menacé d'interrompre lundi si les "violations" par les rebelles se poursuivent.

La capitale Sanaa, aux mains des insurgés chiites houthis, n'a connu aucun raid aérien de la coalition arabe depuis le début de la trêve de 48 heures qu'elle a initiée samedi à 09H00 GMT, selon un correspondant de l'AFP. Mais d'autres régions du Yémen ont été le théâtre de combats, comme à Midi (nord-ouest) où des affrontements ont fait sept morts (quatre rebelles et trois soldats), selon un responsable militaire yéménite.

Dans des déclarations à l'AFP, le porte-parole de la coalition arabe, le général saoudien Ahmed Assiri, a évoqué également des violences à Taëz (sud-ouest), troisième ville du Yémen, où "il y a encore eu des tirs (rebelles) sur la population". "Ca ne s'est pas arrêté", a-t-il affirmé. L'hôpital militaire de Taëz a été touché, a indiqué une source médicale accusant les houthis. Six civils, dont quatre enfants, ont été blessés en soirée par des tirs rebelles de roquettes à Taëz, selon des sources militaires et médicales.
Au total, 18 civils ont été tués et 27 blessés dans cette province depuis le début de la trêve, violée dans cette province à 195 reprises par les rebelles, a affirmé un comité militaire loyaliste dans la soirée.

L'aviation de la coalition arabe a riposté dans la province de Marib (centre) à un tir de missiles des houthis en prenant pour cibles plusieurs de leurs positions à Sarwah, selon un responsable militaire yéménite. Les missiles tirés à l'aube ont été interceptés et n'ont pas fait de victimes, mais la coalition a toujours indiqué qu'elle se réservait le droit de riposter aux "violations" de la trêve.

 

(Lire aussi : Violents combats au Yémen malgré l'entrée en vigueur d'une trêve)

 

Prolongation en question
Comme on lui demandait si la coalition avait l'intention de prolonger la trêve lundi à 09H00 GMT, le général Assiri a répondu: "S'il y a un arrêt total des violations (par les rebelles), il y aura prolongation. S'ils ne s'arrêtent pas, il y aura violation directe des conditions du cessez-le-feu".

Le conflit au Yémen a fait plus de 7.000 morts et près de 37.000 blessés, selon l'Onu, depuis l'intervention en mars 2015 de la coalition arabe pour contrer la progression des rebelles houthis, qui occupent toujours de vastes régions du pays, dont la capitale. Ces derniers appartiennent à l'importante minorité zaïdite, une branche du chiisme, et la coalition arabe les accuse de liens avec l'Iran chiite, le grand rival de l'Arabie saoudite sunnite sur la scène régionale.

Dans un communiqué, l'Unicef a jugé que "le nouveau cessez-le-feu représentait un espoir pour (améliorer) la situation catastrophique des enfants" yéménites.  Selon l'agence onusienne, un millier d'enfants ont trouvé la mort depuis le début du conflit et pas moins de 1,5 million d'enfants souffrent de malnutrition sévère.

Proposé en début de semaine par le secrétaire d'Etat américain John Kerry, le principe d'une nouvelle trêve avait été accepté par les rebelles mais rejeté, dans un premier temps, par le camp du président Abd Rabbo Mansour Hadi, qui avait estimé ne pas avoir été associé à son élaboration. Mais M. Hadi a fini par accepter un cessez-le-feu à la suite de pressions internationales, selon des sources politiques yéménites, et la coalition arabe qui le soutient a annoncé l'entrée en vigueur de la trêve samedi matin. Six tentatives de trêve ont toutefois échoué jusqu'ici au Yémen.

M. Kerry s'est réjoui de l'annonce de ce cessez-le-feu, espérant dimanche qu'il puisse "créer les conditions pour faire avancer les pourparlers de paix". "Il est urgent que les parties parviennent à s'entendre sur une sortie de crise", a déclaré de son côté le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault à Doha. Les derniers pourparlers de paix interyéménites s'étaient tenus à Koweït pendant trois mois sous l'égide de l'Onu et avaient été suspendus en août sans résultat.

 

 

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