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Campus - Témoignages

À l’Université Vanderbilt, de jeunes Libanaises explorent leur riche potentiel

Elles sont ambitieuses, passionnées et affichent une belle réussite dans des domaines aussi variés que l'ingénierie, la médecine ou encore l'éducation. Trois jeunes Libanaises, Hiba, Joy et Margarita, font partie de la prestigieuse Vanderbilt University, à Nashville, Tennessee.

Margarita Abi Zeid Daou, psychiatre résidente.

S'évader. Un mot qui résume la principale raison qui a mené Hiba Baroud à quitter son pays. Celle qui est devenue à 29 ans professeure en ingénierie civile et environnementale au sein de l'école d'ingénierie de la Vanderbilt University, à Nashville (Tennessee), y a déjà réalisé beaucoup de rêves depuis son départ du Liban en 2009. « Cela faisait longtemps que je rêvais de découvrir le monde. J'avais envie de le voir, de sortir de ma bulle. Je suis partie également pour poursuivre des études plus poussées », raconte-t-elle. Et d'ajouter : « Aussi, cela faisait des années que mon amoureux et moi vivions séparés loin l'un de l'autre. Il vivait aux États-Unis et n'a pas pu revenir au Liban. C'est donc également pour le rejoindre que je me suis installée ici. »

Dans le cadre de son émigration, Hiba – qui a fini par épouser son fiancé – a aussi résidé au Canada où elle a obtenu une maîtrise en mathématiques du département de statistiques et de science actuarielle de l'Université de Waterloo et est passée par l'Europe, quelques mois durant. La jeune devait également décrocher un doctorat de l'Université d'Oklahoma.

À l'Université Vanderbilt (classée comme l'une des 20 meilleures universités des États-Unis), la jeune femme analyse les risques survenant dans le domaine de l'infrastructure. « Disons qu'une tornade survienne, on analyse son impact sur le transport, la communauté et le temps nécessaire pour la récupération », explique-t-elle. Pense-t-elle un jour rentrer au Liban ? « Je ne sais pas encore, mais une fois que j'aurai plus d'expérience et les moyens nécessaires, je compte pour sûr lancer des projets avec mon pays d'origine. »

 

(Lire aussi : Lorsque les études passent par l'immersion dans une autre culture)

 

 

Joy Jamaleddine, elle, veut absolument rentrer prochainement au bercail. « Je le dois à ma société, ma famille, mon pays », dit-elle, émue. La jeune étudiante de 25 ans finalise actuellement un master en éducation spécialisée au sein du département d'éducation et développement humain à la Vanderbilt University. Des études qu'elle a entamées en août dernier et qui lui ont ouvert plusieurs portes. « Elles m'ont notamment donné la possibilité de me spécialiser dans un secteur que j'adore. »

Pour elle, tout a commencé lors des Jeux olympiques spéciaux du Liban. En tant que volontaire, elle y a passé du temps avec ses amis de la communauté de Special Olympics Lebanon et de Special Olympics International. Après ces jeux, Joy a compris une chose : « L'éducation spécialisée est un domaine auquel je compte consacrer ma vie. » Joy est consciente que son secteur se développe timidement au Liban, mais elle espère qu'avec les outils, les stratégies et les méthodes qu'elle est en train d'apprendre, elle pourra le faire progresser à un rythme plus avancé. Ce master en poche, elle sera donc elle-même une meilleure professeure et pourra mieux guider les éducateurs travaillant avec des jeunes ayant des troubles d'incidence élevée, souffrant de handicaps ou confrontés à des problèmes d'apprentissage. « Je suis motivée parce que ma formation a été excellente et que les professeurs ont été d'un grand soutien. Ils traitent leurs étudiants comme des collègues. Ils ont confiance en eux et en leur capacité. »

Comme Joy, Margarita Abi Zeid Daou est convaincue que l'expérience gagnée à Vanderbilt lui a été extrêmement bénéfique. La psychiatre de 29 ans, qui finalise son résidanat en juin prochain, note que la formation qu'elle a suivie est réellement solide. Certes, Margarita a connu des difficultés, surtout au début. Le mal du pays, la nostalgie. Ou encore le fait d'être loin de sa famille et de ses amis. « J'ai compris à quel point mes parents ont fait des sacrifices pour me rendre la vie plus facile. J'ai dû assumer plusieurs responsabilités dont ils s'occupaient eux-mêmes. » Nonobstant cela et le choc culturel ressenti et qu'elle a parfaitement dépassé, la jeune femme compte aller de l'avant. À la fin de ce cursus, elle va se sous-spécialiser en psychiatrie légale, ayant développé lors de sa formation un intérêt particulier pour cette discipline qui lui « donne la possibilité de défendre les droits des personnes souffrant de maladies mentales ».

« Ces patients finissent souvent par avoir des problèmes judiciaires. Ils sont emprisonnés et considérés comme de purs criminels. Or, ils devraient plutôt recevoir des soins », estime-t-elle. Avec le temps, Margarita a gagné en objectivité et en maturité. Elle a compris qu'en tant que psychiatre légiste, elle ne devra pas plaider pour une partie ou une autre. Compte-t-elle pratiquer au Liban ? « Le rôle des psychiatres légistes est encore minime dans les prisons et les tribunaux au Liban. » Alors, pour l'introduire, le chemin est sans doute long et compliqué. Cela ne la décourage pas pour autant. Le moment venu, elle sera prête à relever ce défi.

 

 

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