Piloté par le Gargamel iranien, le laboratoire libanais carbure à pleins gaz et l'on est prié d'attendre religieusement l'équipe magique qui s'apprête à éclore. Le Barbicho-barbu n'en est pas encore au stade « coucou, la voilà ! », mais il s'active, le brave homme. D'abord à coups de pensums idiots déversés par les médias locaux, qui trouvent normal qu'un Premier ministre désigné tente désespérément de décrocher le Grand Sérail, pas pour remettre le Liban sur pied, pas pour engager les réformes structurelles indispensables au redémarrage du pays... mais parce que sa situation financière personnelle est au ras des pâquerettes. Son objectif : faire la danse du ventre devant les Saoudiens pour qu'ils daignent débourser ce qu'ils doivent à Oger. Vaste programme !
Au vu du cirque gesticulatoire qui s'éternise, le prochain gouvernement promet en tout cas d'être lumineux : pas moins qu'un caravansérail de 30 ahuris au rire épais avec leurs salaires, leurs gardes du corps et leurs frais de bouche. Le plus poilant est qu'il se trouve encore des niaiseux qui s'intéressent à ce grenouillage comme si leur vie en dépendait. Suce-pince haletant, toute la République retient ses sphincters...
Un pays entier est donc là, béat et godiche, haletant de savoir : si Barbichu va intégrer dans son fondouk des opposants à Mongénéral ou s'il nous sortira quelques cobayes de derrière les fagots ; si les prochains ministres du Hezbollah seront rasés de près et cravatés ; si Istiz Nabeuh va encore se goinfrer de ministères juteux et dans quelle proportion...
À l'heure où notre dette publique atteint la moitié de celle de toutes les Russies, où le jus d'EDL est plus alternatif que jamais, où les syndicats glapissent pour une gonflette des salaires des feignasses de la fonction publique, mettre bas un gouvernement d'union est certainement un objectif planétaire.
Mais pourquoi se presser, si on peut encore y passer l'automne, l'hiver, voire l'été prochain en palabres et causettes, à entendre le froufrou des pelotages entre neuneus qui, il n'y a pas si longtemps encore, s'envoyaient mutuellement des râteaux dans les grandes largeurs... Donc, on se croisera encore et encore, on se saluera, pinaillera sur des détails débiles, comme celui de définir si le Liban est un pays ou un paysage. Puis comme d'habitude, les grands principes finiront dans le grand partage.
À chacun son fromage et la République sera bien gardée.
gabynasr@lorientlejour.com
commentaires (7)
"Donc, on pinaillera encore et encore sur des débiles détails, comme celui de définir si ce Grand-Liban est vraiment un pays, une masseKharrâh-mascarade ou un surtout un dépotoir." ! Merci Gaby NASR.
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
17 h 06, le 11 novembre 2016