Une angoisse chasse l'autre. À peine en a-t-on fini avec le suspense entretenu par le Parti barbu au sujet de ses intentions concernant la séance du 31 octobre qu'on nous assène déjà une escadrille de tuiles qui, selon les cassandres pleureuses, vont tomber dru et dégorger leur tas d'immondices.
Cette manie d'associer les niaiseux qui y croient encore à des échéances dont tout le monde se fiche, à l'heure où, avec son pouvoir d'achat au ras des pâquerettes, le Libanais d'en bas paye les prix du siècle prochain avec les revenus du siècle dernier... En revanche, qu'est-ce qu'on se marre face au jeu de rôles qui rapidement se met en place autour d'Orangina, dont les démangeaisons présidentielles vont enfin s'apaiser.
Les laquais nouveaux sont arrivés ! Chargés de fermer leur gueule tout en ouvrant portes et portières, ils se sentent soudain requinqués d'avoir un rôle à jouer dans l'histoire embrumée du Liban, sans doute avec l'espoir d'un retour rapide sur investissement. La faune des cire-pompes aura deux missions stratégiques : servir de chauffeurs de salle dans les conférences de presse et écarter les manants au passage du Maître. Aussi, la chaîne des larbins s'installe. Les vétérans lèche-bottes se mettront à lui baver dessus, pendant que les subalternes nouvellement recrutés iront saliver dans les salons. Car il n'y a rien de plus multitâche qu'un bêlant. Quand il est instruit, il troque la plume pour le plumeau, et quand il est analphabète, il active le cirage sur les chaussures de son patron.
Mais le Tsunamichel n'a rien inventé et ses adversaires politiques ont aussi leurs sous-fifres qui leur gravitent autour. Sleiman le Franju en puise à satiété sur ses terres de Zghorta, Achraf Rififi n'a qu'à se baisser pour en ramasser à Tripoli, et Istiz Nabeuh n'a qu'à lever le petit doigt pour rameuter les milliers de planqués qu'il a casés à pantoufler dans la fonction publique.
Bref, sur toutes les branches du cèdre, les paillassons fleurissent comme des guirlandes. Tellement prolifiques que ça en devient une métastase. Tellement libanais qu'on a envie de les secourir. Cirage, bave et léchouilles... telle est la dure loi de la domesticité.
commentaires (12)
Cher gaby .. Ne t inquiete pas pour les demangeaisons d orangina , le hakim l'a gavé d antihistaminiques afin , parait -il , qu il soit en forme le 31 oct .
Hitti arlette
16 h 26, le 28 octobre 2016