Présidentielle : Frangié et le CPL campent sur leurs positions

L'élection présidentielle au Liban était mardi au centre de plusieurs entretiens, la journée ayant été marquée par une rencontre entre le chef du Courant des Marada, Sleiman Frangié, et le président de la Chambre, Nabih Berry, ainsi que par la tournée du chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, auprès de plusieurs responsables.
Issus de la coalition du 8 Mars, M. Frangié et le fondateur du CPL, Michel Aoun, sont tous deux candidats à la présidence de la République.

Frangié maintient sa candidature
"Je maintiens ma candidature et je ne reviendrai pas là-dessus, même s'il ne devait me rester qu'un seul député", a déclaré M. Frangié à l'issue de son entretien avec M. Berry, affirmant que "la situation s'éclaircira dans les prochains jours".

Le leader de Zghorta (nord) a appelé Michel Aoun et les députés du CPL à se rendre au siège du Parlement à l'occasion de la 46e réunion consacrée à l'élection présidentielle, le 31 octobre. "Le général Aoun nous a parlé de démocratie. Qu'ils se rendent alors à la Chambre et que le meilleur gagne", a-t-il lancé.

Le 28 septembre, la réunion électorale précédente s'était soldée par un nouveau défaut de quorum des deux tiers (86 députés sur 128) requis, en raison de l'absence des députés du CPL et du Hezbollah.

Interrogé sur le soutien du chef du Courant du Futur, Saad Hariri, à sa candidature, M. Frangié a répondu que "ceux qui réclament son soutien sont les mêmes qui, quelques mois plus tôt, dénonçaient le fait que le président maronite soit nommé par un sunnite". Il faisait clairement allusion au CPL.

Michel Aoun est jusqu'ici soutenu en principe par le Hezbollah et Sleiman Frangié par le Courant du Futur. Néanmoins, plusieurs rumeurs, démenties par le Courant du Futur, laissent penser que M. Hariri pourrait finalement appuyer la candidature de M. Aoun.

D'autres indiscrétions laissent entendre que M. Berry pencherait plutôt en faveur de M. Frangié. Dans la matinée, le bureau de presse du président de la Chambre a nié que ce dernier ait évoqué la candidature de M. Aoun lors de la réunion, la veille, du bureau du Parlement.

M. Berry a proposé un package-deal prévoyant une élection présidentielle, la formation d'un nouveau gouvernement et l'adoption d'une nouvelle loi électorale. L'Eglise maronite ainsi que la majorité des forces politiques ont estimé que le futur chef de l'Etat ne devrait pas se retrouver lié par des conditions préalables. Néanmoins, le conseiller politique de M. Berry et ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, a estimé que la crise que vit le Liban ne sera résolue que grâce à un accord global, pas au moyen d'accords bilatéraux.

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Tournée de Bassil
Parallèlement, Gebran Bassil effectuait une tournée auprès de plusieurs responsables politiques. "Nous voulons une vraie unité nationale qui n'exclut personne. Si nous parvenons à cela, ce sera une victoire pour l'ensemble du pays. A l'inverse, ce sera une défaite", a déclaré M. Bassil à l'issue d'une rencontre avec un député du parti arménien Tachnag, Hagop Pakradounian.
Le CPL affirme lutter contre ce qu'il considère comme des atteintes au Pacte national, qui régit le partage du pouvoir entre les communautés du pays.

Plus tôt dans la journée, M. Bassil avait été reçu à Khaldé par le député Talal Arslane. A l'issue de cette rencontre, le leader du CPL avait dénoncé les pressions venues de l'étranger empêchant selon lui les accords internes. De son côté, M. Arslane avait salué l'ouverture esquissée par Saad Hariri en direction de la candidature à l'élection présidentielle de Michel Aoun.

Interrogé sur le "tweet" du chargé d'affaires saoudien faisant l'éloge lundi de la "sagesse" de l'ancien ministre et candidat non déclaré officiellement à la présidence, Jean Obeid, M. Bassil a répondu qu'"il serait plus judicieux de poser cette question à M. Hariri".

Plus tôt dans la journée, l'ambassadrice des États-Unis à Beyrouth, Elizabeth Richard, et la coordonnatrice spéciale des Nations unies au Liban, Sigrid Kaag, avaient été reçues à Bkerké par le patriarche maronite Béchara Raï. Ces rencontres entrent dans le cadre des concertations que mène Mgr Raï pour faciliter l'élection d'un président de la République. La présidence est vacante depuis le 25 mai 2014, date de la fin du mandat de Michel Sleiman.

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