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À La Une - Conflit

Au Yémen, les civils paient un lourd tribut

Ils représentent environ la moitié des 6.700 morts du conflit qui ravage ce pays.

Les civils paient un lourd tribut à la guerre au Yémen où des frappes aériennes lors d'une cérémonie funéraire dans la capitale Sanaa ont fait plus de 140 morts samedi, selon l'Onu. Photo AFP / MOHAMMED HUWAIS

Les civils paient un lourd tribut à la guerre au Yémen où des frappes aériennes lors d'une cérémonie funéraire dans la capitale Sanaa ont fait plus de 140 morts samedi, selon l'Onu.

Les civils représentent environ la moitié des 6.700 morts de ce conflit qui oppose, dans le pays le plus pauvre de la Péninsule arabique, une rébellion chiite à une coalition arabe montée par Riyad pour soutenir le gouvernement yéménite reconnu internationalement.

Un porte-parole du Haut commissariat de l'Onu aux droits de l'homme, Rupert Colville, a indiqué mardi dernier que de mars 2015 au 30 septembre 2016, 4.014 civils ont été tués et près de 7.000 blessés.
Le bilan s'est alourdi après l'échec début août de pourparlers de paix interyéménites, avec la coalition arabe tenue pour responsable de six fois plus de victimes civiles que les forces rebelles, a-t-il ajouté.
La coalition a annoncé dimanche qu'elle était prête à associer les Etats-Unis à une enquête "immédiate" sur les raids de la veille.

 

(Lire aussi : À Sanaa, le raid de trop ?)

 

L'objectif de la coalition est de rétablir l'autorité du gouvernement yéménite sur l'ensemble du pays, en partie contrôlé par les rebelles chiites houthis qui se sont emparés de Sanaa il y a deux ans.

Elle a été accusée par des organisations de défense des droits de l'Homme de commettre régulièrement des "bavures" en touchant des secteurs civils dans ses raids, comme celui ayant fait 131 morts à l'occasion d'un mariage le 28 septembre 2015, le plus meurtrier jusqu'à celui de samedi.

Le 21 septembre, au moins 20 civils ont été tués dans des frappes de la coalition sur le port de Hodeida (ouest), selon un responsable gouvernemental.
La mort de 19 personnes dans un raid aérien de la coalition le 15 août contre un hôpital du nord du Yémen soutenu par Médecins sans frontières - quatrième site de MSF attaqué en un an selon l'ONG - a soulevé l'inquiétude de Washington.

La coalition a alors annoncé une enquête par son équipe créée en janvier, tandis que le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon rappelait que "toute attaque contre les hôpitaux, le personnel médical ou des civils (...) est une grave violation du droit humanitaire international".

Mais la coalition affirme ne pas viser délibérément des cibles civiles.
Le 4 août, elle a admis des "manquements" au droit humanitaire dans deux bombardements en 2015 : contre un complexe résidentiel à Mokha (65 morts selon Human Rights Watch) et contre un hôpital géré par MSF dans le nord. Elle accusait des houthis de s'y cacher.

Le 5 août, des experts de l'Onu l'ont accusée notamment d'avoir bombardé le 25 mai 2016 une maison d'Al-Mahala à Lahj (6 morts dont quatre enfants), tout en reprochant aux rebelles de se servir de la population comme d'un bouclier notamment dans le gouvernorat de Taëz.

 

(Lire aussi : Plus de 400 victimes de bombes à sous-munitions en 2015, notamment en Syrie et au Yémen)

 

En juin, l'Onu avait inscrit la coalition sur une liste noire des gouvernements et entités ne respectant pas les droits des enfants, après un rapport l'incriminant pour la mort de 60% des 785 enfants tués au Yémen l'année précédente.
Riyad avait forcé M. Ban à revenir sur cette décision en menaçant, selon des diplomates, de réduire ses financements aux agences onusiennes. Le 2 août, M. Ban a réaffirmé que "le contenu du rapport reste valable".

En janvier, des experts de l'Onu avaient recensé 119 raids "impliquant des violations des droits de l'homme".
Le conflit a déplacé au moins trois millions de Yéménites et laissé environ un quart de la population dans "l'incertitude de leur prochain repas", a affirmé le 5 octobre le patron des opérations humanitaires de l'Onu Stephen O'Brien.

Selon l'Unicef, près de trois millions de personnes ont besoin d'une aide alimentaire immédiate au Yémen et 1,5 million d'enfants souffrent de malnutrition.

 

 

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