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Moyen Orient et Monde - Présidentielle US

Les vice-présidents, aussi, savent débattre

La confrontation entre Tim Kaine et Mike Pence est la quarantième du genre de l'histoire des États-Unis.

Le candidat démocrate à la vice-présidence Tim Kaine (à gauche) et son adversaire républicain, Mike Pence, lors du débat de mardi soir. Paul J. Richards/AFP

C'est le 15 octobre 1976 que la parole a été publiquement donnée, pour la première fois, à deux vice-présidents, à l'époque Bob Dole et Walter Mondale, faisant partie du ticket présidentiel des nominés des deux partis républicain et démocrate, Gerald Ford et Jimmy Carter. Depuis, les numéros deux ont droit à un débat pour appuyer les candidats aux présidentielles.

Le débat, avant-hier, entre le vice-président démocrate Tim Kaine et le républicain Mike Pence, a créé la surprise, révélant un Mike Pence maîtrisant ses dossiers et ses nerfs bien mieux que son numéro un, Donald Trump. Dès le départ, Tim Kaine (actuel sénateur et ancien gouverneur de la Virginie) et Mike Pence (actuel gouverneur de l'Indiana et ancien congressman) reconnaissent qu'ils sont « boring » (ennuyeux) et « B-list » (célébrités de seconde catégorie). Ces deux respectables pères de famille, proches de la soixantaine, peu connus, sont arrivés à l'Université de Longwood où s'est déroulé le débat, accompagnés de leurs familles. Le public, quelque peu fatigué de voir Hillary Clinton et Donald Trump se critiquer continuellement dans les médias, s'attendait, pour l'occasion, à une certaine accalmie.

Or ce fut le contraire. Dès la première question posée par la modératrice, Tim Kaine a interrompu Mike Pence, qui a pris le relais. Une agence d'analyses a enregistré 70 interruptions de la part du VP démocrate et 40 de la part du VP républicain. Ce dernier est quand même arrivé à présenter et développer ses arguments avec sang-froid. Pour cette prestation, il a été reconnu comme un débatteur des plus valorisants pour Donald Trump, ainsi que pour le parti républicain. L'attitude de Mike Pence n'a pas manqué de contraster avec celle habituelle de certains partisans de M. Trump, continuellement déchaînés, à l'instar de l'ex-maire de New York, Rudy Giuliani, de l'actuel gouverneur de New Jersey, Chris Christie, ou encore de l'ancien président de la Chambre des représentants, Newt Gingrich.

 

(Lire aussi : Les médias américains dissèquent Trump jusqu'à le traiter de "menteur")

 

Les VP dans l'histoire
En général, les débats entre candidats à la vice-présidence n'influent pas sur les campagnes en cours, mais celui de mardi soir a été convaincant pour les conservateurs du Grand Old Party (GOP, parti républicain). L'électorat profite alors de ces échanges pour évaluer les capacités d'un vice-président à remplacer un chef d'État, au cas où ce dernier se retrouve dans l'incapacité de gouverner, ou même décède. Pour rappel, quatre présidents américains ont été assassinés (Abraham Lincoln, James Garfield, William McKinley et John F. Kennedy). À noter également que Gerald Ford est l'unique président US qui a accédé à la Maison-Blanche sans être élu. Le président Richard Nixon l'avait choisi pour remplacer son initial vice-président, Spiro Agnew, qui, entaché par un scandale, avait dû quitter ce poste. Par la suite, en tant que vice-président, il a, à son tour, remplacé le démissionnaire président Richard Nixon (suite à l'affaire du Watergate), occupant cette fonction du 9 août 1974 au 20 janvier 1977.

Toutefois, les premiers vice-présidents n'ont pas toujours joué un rôle prépondérant dans la vie politique américaine, et n'ont eu qu'un rôle essentiellement honorifique, sauf en cas de décès du président. Ainsi, John Adams, le premier vice-président, est resté pendant ses deux mandats dans le Massachusetts, ne venant à Washington qu'en cas de nécessité. En 1933, Franklin D. Roosevelt a accru ce rôle en conviant les VP aux réunions du cabinet, pratique qui sera répétée par tous les présidents par la suite.
Richard Nixon, lui, a réinventé la fonction de vice-président. Il a capté l'attention des médias et du Parti républicain quand Dwight Eisenhower lui a demandé de présider les réunions du cabinet en son absence. M. Nixon fut aussi le premier vice-président à assurer, temporairement, le contrôle de la branche exécutive après qu'Eisenhower eut une crise cardiaque en septembre 1955, une iléite (inflammation des intestins) en juin 1956 et une attaque cérébrale en novembre 1957.

 

(Lire aussi : Le Donald Trump incendiaire des primaires est de retour)

 

À partir de 1961, le rôle de vice-président va prendre encore plus d'ampleur avec la nomination, par le président John F. Kennedy, du vice-président Lyndon B. Johnson à la tête, entre autres, du programme spatial des États-Unis (qui devait par la suite devenir la Nasa). Jimmy Carter a été le premier président à accorder à son vice-président, Walter Mondale, un bureau dans l'aile ouest de la Maison-Blanche, en plus de nouvelles responsabilités.

Aujourd'hui, le vice-président peut prendre des positions plus extrêmes que le président pour contenter la base sans pour autant couper le président de l'opinion publique. C'est d'ailleurs ce rôle qu'a joué Mike Pence mardi soir pour mobiliser davantage l'électorat de Donald Trump.

 

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