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À La Une - Conflit

L'armée syrienne annonce une réductions de ses bombardements sur Alep

Les quartiers contrôlés par les rebelles, situés dans l'est de la métropole et où vivent environ 250.000 personnes, ont officiellement été classés dans la catégorie "zone assiégée" par l'Onu.

L'armée syrienne a annoncé mercredi qu'elle "diminuait" ses bombardements sur les quartiers rebelles de la ville d'Alep (nord), affirmant avoir pris cette décision après l'avancée des forces du régime dans ce secteur visé depuis deux semaines par une violente offensive militaire. Photo REUTERS/Abdalrhman Ismail

L'armée syrienne a annoncé mercredi une réduction de ses bombardements sur les quartiers rebelles de la ville d'Alep (nord), que le régime et son allié russe visent sans relâche depuis le début il y a deux semaines d'une large offensive.

Dans un communiqué, l'armée a affirmé avoir pris cette décision après l'avancée des forces prorégime dans le secteur d'Alep tenu par les insurgés.

Depuis l'annonce le 22 septembre par l'armée de l'offensive pour reprendre les quartiers est d'Alep, des bombardements extrêmement violents ont tué 270 civils selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) et détruit des infrastructures civiles, comme récemment le principal hôpital des quartiers rebelles.

Sur le terrain, les forces prorégime ont progressé dans le centre-ville, dans le nord et le sud de l'ancienne capitale économique de Syrie.
"Après les succès de nos forces armées à Alep (...), le commandement a décidé de diminuer le nombre de bombardements aériens et d'artillerie sur les positions des terroristes (ndlr: rebelles dans le jargon du régime)", a indiqué l'armée dans un communiqué repris par les médias officiels.
Le texte indique aussi que cette décision a été prise "pour permettre aux civils qui veulent partir d'atteindre des zones sûres".

 

(Lire aussi : VI – Ismaël Alabdallah, Casque blanc à Alep : Nous avons pu trouver à manger aujourd'hui)

 

Proposition 'politisée'
La violence de l'assaut sur Alep, sévèrement critiquée par les pays occidentaux, qui en rendent la Russie responsable, a amené Washington à interrompre ses discussions avec Moscou sur le rétablissement d'un cessez-le-feu en Syrie.

Les deux puissances travaillaient depuis quelques mois à tenter de trouver une solution au bain de sang en Syrie, où le conflit a tué plus de 300.000 depuis 2011 et entraîné la pire crise humanitaire depuis la Seconde guerre mondiale.
Elles avaient notamment initié le mois dernier une trêve dans le pays en guerre, qui a échoué au bout d'une semaine et n'a pas permis la distribution d'aide humanitaire à Alep-Est.

Depuis peu, la France a entrepris de faire revenir le thème de la Syrie devant le Conseil de sécurité de l'Onu et a confirmé mercredi son intention de déposer d'ici la fin de la semaine une résolution.
Les quinze membres du Conseil de sécurité étudient depuis lundi ce projet français, qui appelle à rétablir un cessez-le-feu à Alep afin de permettre un accès humanitaire aux quartiers est et à interrompre les survols de la ville par des appareils militaires.

Les cinq membres permanents, qui ont droit de veto (Etats-Unis, Russie, Royaume-uni, France, Chine), ont déjà discuté de la proposition française et la Russie a dit ne pas la soutenir ce projet car elle la considère comme "politisée".

 

(Lire aussi : L'histoire qui s'écrit à Alep, l'édito de Émilie Sueur)

 

18 zones assiégées
Plus que jamais derrière le régime syrien, Moscou a annoncé mercredi un renforcement de son dispositif naval en Méditerranée, où son seul porte-avions devrait en outre arriver courant octobre. La veille, la Russie avait dit avoir déployé des systèmes de défense antiaérienne S-300 à Tartous (nord-ouest).

Dans un contexte diplomatique très tendu depuis le début de cette offensive militaire à Alep, le ministre français des Affaires étrangères se rend jeudi à Moscou et vendredi à Washington pour pousser un projet de résolution sur un cessez-le-feu dans la deuxième ville de Syrie.

Par ailleurs, les quartiers contrôlés par les rebelles, situés dans l'est de la métropole et où vivent environ 250.000 personnes, ont officiellement été classés mercredi dans la catégorie "zone assiégée" par l'Onu.

Selon l'Onu, les quartiers rebelles d'Alep réunissent les trois critères d'une "zone assiégée": encerclement militaire, manque d'accès pour l'aide humanitaire et pas de liberté de déplacement pour les civils.
La Syrie compte 18 "zones assiégées", dans lesquelles vivent environ 850.000 personnes d'après les Nations unies.

L'Onu a par ailleurs indiqué mercredi que l'attaque le 19 septembre en Syrie d'un convoi transportant de l'aide de l'Onu et du Croissant-Rouge, qui avait tué 18 personnes, provenait d'une frappe aérienne. Washington en a attribué la responsabilité à Moscou qui a nié toute implication.

Dans la province d'Alep, au moins 19 civils ont été tués mercredi dans des frappes aériennes sur un village tenu par le groupe Etat islamique (EI), selon l'OSDH, qui n'était pas en mesure de déterminer la nationalité des avions. Ce village de Thilthana, peuplé de Kurdes, se trouve dans la zone où des rebelles soutenus par la Turquie mènent actuellement une offensive.

 

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Dans un communiqué, l'armée a affirmé avoir pris cette décision après l'avancée des forces prorégime dans le secteur d'Alep tenu par les...

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