Sur le panonceau tenu par Ismaël Alabdallah, Casque blanc à Alep, on peut lire : « Je rêve de retourner à l’université ». Photo Ameer Alhalbi
Avant la révolution, j'étais professeur d'anglais à Alep. J'ai rejoint les Casques blancs (Défense civile) en 2013. J'avais 29 ans à l'époque. Aujourd'hui (hier) je me suis levé tôt. J'ai bu mon café et discuté avec les collègues. Je leur ai demandé si l'un d'entre eux avait pu dégoter des cigarettes, parce qu'il est rare d'en trouver, et moi ça me manque vraiment de fumer. Ensuite, a commencé l'attente. Ces longues heures à tenter d'oublier qu'à tout moment, les avions viendront larguer leurs bombes sur les civils. Vers midi, il y a eu des bombardements, donc nous avons tous été mobilisés et nous nous sommes rendus sur les lieux en voiture. Nous avons extrait deux cadavres des décombres aujourd'hui. La plupart d'entre nous font des roulements de 24 heures, puis rentrent chez eux pour se reposer ou dormir. Je dors dans la caserne de la Défense civile, car je suis célibataire et ma famille se trouve hors d'Alep depuis plusieurs années. Ils s'assurent que je vais bien en m'envoyant chaque jour des messages sur WhatsApp. Les journées sont extrêmement difficiles, entre les obus qui nous tombent dessus, le manque de moyens et le nombre important de victimes. Nous craignons d'être pris pour cibles, comme le personnel des hôpitaux de campagne. La peur ne nous quitte jamais. Nous avons pu trouver à manger aujourd'hui. Un peu de lentille et du riz. Ce soir, je sors prendre l'air avec mes collègues. Au final, aujourd'hui a été une journée comme une autre. Depuis que le régime et ses alliés ont lancé leurs frappes contre nous autres habitants d'Alep-Est, je témoigne très souvent auprès des médias étrangers. C'est important pour moi de dire ce qui se passe vraiment dans ma ville et surtout de raconter toutes les souffrances qu'endurent ses habitants.
"Je vous parle d'Alep", les précédents témoignages :
IV- Abou el-Abed, combattant rebelle : Ma mère n’a jamais accepté que j’aille combattre
I - Mohammad, infirmier : « Les enfants ne savent pas qui est Assad ou ce qu'est la rébellion »
Avant la révolution, j'étais professeur d'anglais à Alep. J'ai rejoint les Casques blancs (Défense civile) en 2013. J'avais 29 ans à l'époque. Aujourd'hui (hier) je me suis levé tôt. J'ai bu mon café et discuté avec les collègues. Je leur ai demandé si l'un d'entre eux avait pu dégoter des cigarettes, parce qu'il est rare d'en trouver, et moi ça me manque vraiment de fumer....
commentaires (2)
Wa mitt saha 3a albak...
FRIK-A-FRAK
15 h 32, le 05 octobre 2016