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Lifestyle - La mode

Semaine de la mode de Paris : un printemps radical

Lancée le 27 septembre avec une clôture prévue aujourd'hui mercredi, la Semaine de la mode de Paris donnait à voir les collections printemps-été 2017 en 91 shows programmés sur neuf jours.

Céline printemps-été 2017. ©PixeFormula

Un rendez-vous marqué par une forte inspiration japonisante, une prédilection pour les franges, les nœuds et le stretch, et une forte influence des années 70 mais surtout 80, confirmant une tendance générale à gonfler les épaules.

 

Vaccarello, le nouveau Saint Laurent
Le début de cette Semaine de la mode a été marqué en soirée par le premier défilé chez Saint Laurent d'Anthony Vaccarello, pour une collection glamour aux accents années 1980. Le show, très attendu, s'est tenu sous les arcades d'anciens bâtiments du ministère de la Défense, en travaux et destinés à devenir le nouveau siège de la griffe. Dans la cour centrale en chantier, un logo YSL géant et lumineux était suspendu à une grue peinte en bleu, blanc, rouge. Du cuir, du noir, des transparences et des épaules marquées : cette inspiration rock et 80's faisait aussi écho à la dernière collection de Hedi Slimane, prédécesseur de Vaccarello.

 

Dior sous Maria Grazzi Chiuri
Très attendue après plusieurs mois de suspense, la nouvelle direction artistique de Christian Dior sous la houlette de Maria Grazia Chiuri (venue de chez Valentino où elle formait un tandem avec Pierpaolo Piccioli) n'a pas déçu. Parmi les codes de la maison, dominés par le thème floral, Chiuri a choisi l'abeille et, partant de là, la tenue d'escrime qui rappelle celle des apiculteurs. Des cœurs rouges brodés viennent orner des gilets matelassés et équipés de sangles, portés avec des pantalons corsaire, ou une robe bustier blanche en tulle à plumetis. Des bottes lacées et plates donnent une allure sportive à une robe en maille crochet qui laisse voir les dessous. Une casquette à large visière vient contrebalancer la solennité d'une longue robe en crêpe de laine. Si le noir et le blanc dominent la palette de cette collection, le rouge fait une irruption remarquée sur un ensemble perfecto/jupe en tulle façon tutu. L'esprit lingerie est très présent, et les transparences abondent. Le motif de l'abeille, brodé ici et là dans la collection, est aussi une référence à « Monsieur Dior » ainsi qu'à Napoléon et Rome, ville natale de la créatrice.

 

Une Libanaise chez Balenciaga
Soucieux de placer la mode dans le contexte de la « vraie vie » et des préoccupations contemporaines, le révolutionnaire Demna Gvazalia, directeur artistique de Balenciaga et par ailleurs celui de sa propre marque, Vêtements, s'attache sous les deux labels à rechercher des profils de mannequins aux traits expressifs avec lesquelles il forme une « communauté ». Au défilé printemps-été 2017 de Balenciaga figurait, parmi ces jeunes femmes, la Libanaise Carla Daher, actrice professionnelle, proposée par Mélanie Dagher, directrice créative de L'Officiel Levant, qui ne cachait pas sa fierté de la voir sur l'un des podiums les plus photographiés de la planète. Le créateur géorgien, qui a déclaré avoir voulu explorer « la relation intime qui lie la haute couture au fétichisme », proposait une collection où les femmes étaient gainées des pieds à la taille dans des collants en élasthanne intégrant des escarpins à talons aiguille. Bousculant le bon goût, ses couleurs, rose, violet, rouge vif, et ses imprimés à grosses fleurs orange ne craignent pas le kitsch.

 

L'agate de Givenchy
Chez Givenchy, la collection de Riccardo Tisci est aux couleurs de l'agate, pierre fine dont les formes concentriques s'impriment sur des robes soyeuses. La pierre se porte aussi autour du cou, volumineuse, au bout d'une chaîne imposante. Les années 1970 sont présentes dans cette collection à la palette chaude – bordeaux, orange, fuchsia, tabac – avec des cols pelles à tarte, des pantalons pattes d'eph, des vestes ajustées. Les robes, faites de superpositions, épousent le corps et se portent avec chaussettes et escarpins à lacets, ouverts à l'arrière.

 

Yves Klein chez Céline
Chez Céline, la créatrice britannique Phoebe Philo voit grand pour la veste de tailleur, dans une collection mêlant masculin et féminin. Le costume d'homme a des manches longues mais un pantalon qui s'arrête à mi-mollet, d'où s'échappe un tissu léger, flottant comme un foulard sur la cheville. La collection, d'une grande diversité, célèbre le corps féminin : des robes blanches reprennent les « anthropométries de l'époque bleue » d'Yves Klein, réalisées à partir d'empreintes de corps de femmes enduits de peinture. Sur d'autres robes, la poitrine est mise en valeur par des bustiers de dentelle, noirs ou blancs comme deux toiles d'araignée sur chaque sein.

 

Pierpaolo tout seul chez Valentino
Chez Valentino, l'Italien Pierpaolo Piccioli a présenté sa première collection en tant qu'unique directeur artistique, après le départ chez Dior de Maria Grazia Chiuri, avec qui il formait un duo à la tête de la maison depuis huit ans. Les silhouettes, longues, ont toujours la même élégance raffinée, dans ce vestiaire où le rose s'allie avec le rouge Valentino.

 

Road trip chez Hermès
Chez Hermès, dont le défilé se tenait dans un décor fait de stricts couloirs blancs, Nadège Vanhee-Cybulski a offert une version luxueuse du vêtement de travail et de la combinaison, dans différents tons de rose. Sur une tunique vareuse en veau ou une robe de coton, la taille des silhouettes est haute, marquée par des smocks. Les pantalons aussi se portent taille haute, accompagnés d'une chemise d'homme en soie ou brodée en popeline de coton. La directrice artistique a conçu sa collection comme « un road trip » : « Comme quand vous prenez la voiture et que vous traversez des paysages sans savoir sur quoi vous allez tomber. » Les imprimés noirs et blancs sur des plissés donnent du mouvement à l'allure. Des robes légères en mousseline de soie semblent faites pour mettre les voiles.

 

L'hommage à Sonia
Chez Sonia Rykiel, l'heure était à l'émotion pour ce défilé donné à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris où la directrice artistique, Julie de Libran, a rendu un hommage appuyé à la fondatrice de la marque morte le 25 août 2016. Maille et rayures iconiques se déclinaient au rythme d'une anthologie avant le tableau final où des mannequins portant la célèbre coiffure rousse défilent une à une portant des pulls brodés d'une lettre qui, mis côte à côte, formaient le message Rykiel Forever.

 

Les créateurs libanais
Nous reviendrons plus longuement sur les présentations des couturiers libanais, notamment Élie Saab qui présentait, avec les mannequins vedettes Karlie Kloss, Gigi Hadid et Hailey Baldwin, à l'Espace éphémère des Tuileries où se déroulait son show, une collection atypique sur le thème des années disco, baptisée Standing on Stardust. Rabih Keyrouz, de son côté, montrait dans ses locaux de l'ancien Petit Théâtre de Babylone une collection gracieuse, dansée par Marie-Agnès Gilot, tout en franges et nœuds, sur le thème du mouvement qui lui est cher.

 

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