L’Europe veut « répartir équitablement les réfugiés par pays »

La situation des réfugiés syriens et palestiniens au Liban et le fardeau que porte le pays du Cèdre étaient au cœur d'une visite d'information de trois jours, effectuée par une dizaine de parlementaires européens appartenant au comité des libertés civiles, de la justice et des affaires courantes ainsi qu'au comité du contrôle budgétaire. Cette visite a inclus des réunions avec des parlementaires, des ministres et des représentants d'ONG libanais, des délégués d'agences onusiennes et internationales qui s'occupent des dossiers des réfugiés et des migrants, ainsi que des rencontres avec des réfugiés.

Cette visite, selon un communiqué de la Commission européenne à Beyrouth, a pour but d'aider les parlementaires européens à mieux légiférer en matière de migration et d'asile.

Dans une conférence de presse qu'il a donnée hier, le chef du comité parlementaire des libertés civiles, de la justice et des affaires courantes, Claude Moraes, a rendu hommage à « la résilience des Libanais face à la crise des réfugiés syriens », rappelant qu'« un habitant sur quatre au Liban est un réfugié ».
« Nous n'avons pas promis au terme de notre visite de réinstaller 10 % des réfugiés qui se trouvent au Liban en Europe. Nous voulons travailler sur le plan de la législation afin que les réfugiés soient répartis équitablement par pays. Il faut mettre en place un projet de loi et une politique crédibles. L'Europe doit assumer une part de la responsabilité dans ce cadre. Il s'agit surtout d'organiser cette émigration. La politique d'asile devrait être mieux appliquée. Cette politique doit faire preuve de compassion mais doit également être organisée », a-t-il dit, en réponse à une question de L'Orient-Le Jour.

Au sujet de la politique d'accueil européenne, alors que l'Europe connaît une montée de plus en plus importante des nationalismes, M. Moraes a souligné que « malgré la montée des partis populistes, l'Union européenne devrait adopter une politique européenne claire et commune concernant l'accueil des réfugiés et des migrants. Cela devrait se faire d'une façon équitable entre pays. Il faut qu'il y ait un partage européen et mondial en matière d'accueil ».

(Lire aussi : Salam : « Nous rejetons totalement l'implantation des réfugiés syriens au Liban »)

Zones sécurisées
À la question de savoir si l'Europe répondrait favorablement à la demande d'installation des réfugiés syriens dans des zones sécurisées, comme le souhaite le Liban, le parlementaire européen a répondu par la négative. « L'UE a déjà eu une mauvaise expérience dans ce cadre en ex-Yougoslavie, où des réfugiés qui étaient dans des zones démilitarisées et sécurisées ont été la cible de tirs », a-t-il expliqué.
« Cette visite nous a permis de mieux comprendre le poids que fait peser sur le Liban la crise des réfugiés. Après avoir vu les choses sur le terrain, nous pourrons mieux légiférer. Il faut aussi que nous jouions pleinement notre rôle de parlementaires européens », a-t-il dit, citant comme référence, à cet égard, « l'accord entre l'UE et la Turquie ».
M. Moraes a indiqué, en réponse à une question, que « la prochaine étape sera celle de la réforme du droit d'asile européen ».
Il s'est aussi félicité de la politique humanitaire de l'Union européenne, notant que « l'Europe a réagi efficacement à cette crise ».

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