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À La Une - États-Unis

Deuxième nuit de violences à caractère racial à Charlotte

Un manifestant dans un état critique.

Une deuxième nuit de violences, après la mort d'un Noir tué par un policier, a secoué la ville américaine de Charlotte, où un manifestant blessé était dans un état critique, poussant le gouverneur de l'Etat de Caroline du Nord à décréter l'état d'urgence. Brian Blanco/Getty Images/AFP

Une deuxième nuit de violences, après la mort d'un Noir tué par un policier, a secoué la ville américaine de Charlotte, où un manifestant blessé était dans un état critique, poussant le gouverneur de l'État de Caroline du Nord à décréter l'état d'urgence.

Le gouverneur, Pat McCrory, a en outre annoncé sur Twitter avoir "pris l'initiative de déployer la Garde nationale et la police autoroutière pour aider la police locale à Charlotte". "Nous ne pouvons pas tolérer la violence. Nous ne pouvons pas tolérer la destruction des propriétés et nous ne tolèrerons pas les attaques contre nos policiers qui se produisent en ce moment", a déclaré le gouverneur sur CNN.

Pour la deuxième nuit consécutive, les centaines de manifestants indignés par la mort d'un Noir tué par la police s'en sont pris à la police. Les tensions raciales ont été ravivées aux États-Unis depuis deux ans par une succession de bavures et violences policières, souvent envers des hommes noirs non armés.

La mairie a annoncé qu'un homme avait été blessé par balle et qu'il se trouvait "sous assistance respiratoire, dans un état critique" mais qu'il n'était "pas décédé", après avoir affirmé à tort qu'il était mort lors de violences "entre civils". Un journaliste de l'AFP présent devant l'hôtel Omni Charlotte, où se déroulait la manifestation, a vu un homme tomber à terre, manifestement blessé par balle et saignant abondamment. Des manifestants ont lancé des projectiles contre les forces de l'ordre qui ont alors fait usage de gaz lacrymogène, selon le journaliste de l'AFP.

Les manifestations ont été déclenchées par la mort de Keith Lamont Scott, un homme noir de 43 ans, qui a été victime mardi d'une bavure flagrante, selon eux. La maire de Charlotte, Jennifer Roberts, a appelé les habitants de la ville au calme et promis "une enquête complète". "Nous tentons de ramener la paix et le calme dans notre ville", a ajouté la maire sur CNN, appelant les habitants à rester chez eux. "Dites à tout le monde que la violence n'est pas la bonne réponse", a-t-elle encore dit, avertissant que les autorités pourraient imposer un couvre-feu si les affrontements se poursuivaient.

 

(Lire aussi : Les journées sanglantes de Dallas, une réalité américaine constante)

 

Livre ou arme de poing?
D'après la police, Keith Lamont Scott a été tué par balle sur un parking par des policiers qui recherchaient une autre personne, alors qu'il refusait de lâcher son arme de poing. Ses proches affirment au contraire qu'il n'avait qu'un livre en main.

Les agents lui ont ordonné à plusieurs reprises de lâcher son arme, selon la police. "En dépit de ces sommations orales, il est sorti de son véhicule une arme à la main", a relaté le chef de la police. L'arme "est un mensonge", a assuré à l'AFP Taheshia Williams, une résidente du quartier, dont la fille étudie dans la même école que l'un des enfants de Scott. "Ils ont enlevé le livre et l'ont remplacé par une arme. Cet homme était assis ici tous les jours, à attendre que son fils descende de l'autobus", ajoutait-elle.

La mort de Keith Lamont Scott a poussé des habitants à protester dès mardi soir. La première manifestation, d'abord pacifique, a dégénéré et 16 membres des forces de l'ordre ont été blessés, selon la police, ainsi qu'un nombre indéterminé de manifestants selon la presse locale.

 

(Pour mémoire : Retour sur les multiples cas de brutalités policières envers les Noirs aux USA)

 

Abattu sous l’œil des caméras
Brentley Vinson, l'agent lui-même noir qui a abattu la victime, a été suspendu en attendant les résultats d'une enquête administrative. Il faisait partie d'un groupe de policiers mandatés pour arrêter un suspect.

Déjà cette semaine, la justice avait ouvert une enquête après qu'un Noir non armé a été abattu par une policière blanche à Tulsa, dans l'Oklahoma (sud), sous l’œil des caméras de police. Sur les vidéos on peut distinctement voir un homme, Terence Crutcher, tenu en joue par les policiers, marcher jusqu'à son véhicule alors qu'il garde les mains en l'air. Terence Crutcher, qualifié de "sale type" par un policier à bord d'un hélicoptère, semble approcher ses mains de sa voiture. Il est alors abattu.

Le président Barack Obama a appelé mercredi les maires de Charlotte et de Tulsa. "Tant le président que les deux maires ont répété que les manifestations devaient être pacifiques et que les forces de police locales devaient trouver le moyen de les gérer de manière calme et productive", a rapporté un porte-parole de la Maison Blanche. "Nous avons deux noms supplémentaires à ajouter à la longue liste d'Afro-Américains tués par des policiers. C'est insupportable et cela doit devenir intolérable", a déclaré depuis la Floride la candidate démocrate à la Maison Blanche Hillary Clinton.

Ces violences sont "dramatiques", a tweeté de son côté le candidat républicain à la présidentielle Donald Trump, promettant de "faire à nouveau de l'Amérique un pays sûr".

 

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