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À La Une - Contestation

En France, 12 blessés lors de violences en marge de manifestations contre une réforme du droit du travail

Pour les syndicats, à huit mois de la présidentielle, la manifestation vise aussi à maintenir la pression sur un exécutif socialiste accusé d'avoir délaissé son électorat.

Vitrines brisées, cocktails Molotov, échauffourées avec la police: des violences ont fait 12 blessés jeudi en France lors de manifestations contre une réforme du droit du travail adoptée pendant l'été. Photo AFP / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT

Vitrines brisées, cocktails Molotov, échauffourées avec la police: des violences ont fait 12 blessés jeudi en France lors de manifestations contre une réforme du droit du travail adoptée pendant l'été, après des mois de vive contestation politique et sociale.

Un membre des forces de l'ordre, pris dans les flammes de manière spectaculaire après le jet de cocktails Molotov, a été brûlé à la jambe et onze autres personnes, dont quatre manifestants, ont été blessées, a constaté un journaliste de l'AFP.

Pour la 14e fois, plusieurs dizaines de milliers d'opposants à la "loi Travail" (78.000 selon la police, 170.000 selon les organisateurs) ont défilé dans les rues de la capitale et d'une centaine de villes pour demander le "retrait intégral" de cette loi défendue par le gouvernement socialiste contre une partie de son camp.

Le texte, censé fluidifier le marché du travail dans un pays où le chômage culmine à 10%, est jugé trop favorable aux employeurs par ses détracteurs qui ont multiplié les manifestations, souvent émaillées de violences.
Comme ce jeudi où des manifestants, certains encagoulés, ont jeté des projectiles contre les forces de l'ordre qui ont répliqué par des tirs de grenades lacrymogènes et assourdissantes.
Des abribus et du mobilier urbain ont fait l'objet de dégradations. Des cocktails Molotov ont été jeté devant des commerces. Au moins 16 personnes ont été interpellées lors de la manifestation parisienne, dont la majorité des participants est restée pacifique.

A Nantes et Rennes, deux villes de l'ouest où la contestation fut particulièrement vive au printemps, des affrontements ont aussi eu lieu avec la police.

Depuis la présentation de son projet de réforme, en début d'année, le gouvernement socialiste a fait face à une fronde d'une ampleur inédite venue de son propre camp. Au plus fort de la contestation, le 31 mars, entre 390.000 personnes (autorités) et 1,2 million (syndicats) étaient descendues dans la rue.

 

(Pour mémoire : En France, la loi Travail passe l'examen des Sages)

 

'Baroud d'honneur'
Après une trêve estivale, et malgré le vote du texte au Parlement, les détracteurs de la loi Travail ont ressorti banderoles et slogans pour la manifestation de jeudi annoncée comme la dernière. "Loi travail, non merci. Retrait intégral", proclamait l'une d'elle.
"Ce n'est pas ce que j'appelle un +baroud d'honneur+", a toutefois déclaré le dirigeant du syndicat contestataire CGT, Philippe Martinez, dans le cortège parisien, évoquant pour la suite "d'autres axes de mobilisation: juridique et au sein des entreprises".

Les syndicats espèrent notamment bloquer les accords d'entreprise à qui la loi donne la primauté sur les accords de branche en matière de temps de travail.
"On va leur montrer que loi ou pas, ils nous trouveront toujours face à eux", a assuré François Roche dans le défilé à Marseille (sud).

Pour les syndicats, à huit mois de la présidentielle, la manifestation vise aussi à maintenir la pression sur un exécutif socialiste accusé d'avoir délaissé son électorat.
"On est tombé face a un gouvernement complètement intransigeant. Il en paiera sûrement les conséquences lors des élections et à tous les niveaux", a prédit Cécile Gondard-Lalanne du syndicat Solidaires.

Confrontés à une fronde d'une partie des députés de gauche, le gouvernement socialiste a dû recourir à une arme constitutionnelle pour faire adopter son projet de loi sans le vote des parlementaires. Désormais, il veut aller vite et s'apprête à publier en octobre les textes d'application qui rendront la loi effective.

Dans la ville de Belfort (est), le défilé s'est transformé en manifestation des salariés du groupe ferroviaire Alstom qui veulent sauver leur usine, berceau de l'emblématique train à grande vitesse (TGV).
La direction souhaite transférer la production sur d'autres sites. Soucieux de ne pas paraître inactif face à la désindustralisation de la France, le gouvernement de l'impopulaire président François Hollande multiplie les contacts pour ramener des commandes à Alstom.

 

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