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À La Une - crise

Les terminaux pétroliers de Libye remis à la compagnie nationale

L'émissaire de l'Onu, Martin Kobler, a mis en garde contre la "division".

De la fumée s'échappe du terminal pétrolier d'al-Sidra, près de Ras Lanouf, en Libye, le 8 janvier 2016. Photo d'archives AFP.

Les autorités libyennes non reconnues ont affirmé mercredi avoir remis la gestion des principaux terminaux pétroliers du pays, dont elles se sont récemment emparées, à la Compagnie nationale du pétrole, même si elles continuent d'en assurer la surveillance.

Cette décision survient au moment où la communauté internationale s'alarme des risques d'une guerre ouverte entre ces autorités basées dans l'Est du pays et le gouvernement d'union nationale (GNA) basé à Tripoli et soutenu par l'Onu.

"Les terminaux de Zoueitina, Brega, Ras Lanouf et Al-Sedra ont été remis à la compagnie nationale du pétrole (NOC)", a déclaré à l'AFP Ahmad Mesmari, porte-parole des forces dirigées par le général Haftar qui sont loyales aux autorités basées dans l'Est. "La totalité du Croissant pétrolier est sous l'administration de la NOC", a-t-il dit en référence à cette région sur la côte nord-est où se trouvent les principaux terminaux du pays. "L'armée (forces conduites par Haftar, ndlr) a achevé sa tâche et confié la mission de protéger (les terminaux) à des gardes" sous le contrôle du général Haftar, a-t-il ajouté.

Le président de la NOC, liée au GNA, Mustafa Sanalla, est arrivé mercredi au terminal de Zoueitina, a rapporté l'agence de presse proche des autorités parallèles. Il a promis de relancer les exportations de pétrole, à commencer par celles via le terminal de Zoueitina. Sur le site internet de la NOC, M. Sanalla a indiqué que "les équipes techniques avaient déjà commencé à évaluer (...) les réparations nécessaires (...) pour pouvoir relancer les exportations dans les délais les plus brefs".

 

 

(Lire aussi : Les jihadistes de l'EI attaqués dans leur dernier réduit à Syrte)

 

Relancer le pétroleLes autorités basées dans l'Est ne reconnaissent pas la légitimité du GNA et ont montré leur force en s'emparant entre dimanche et mardi des quatre terminaux du Croissant pétrolier, dont ceux d'Al-Sedra et de Ras Lanouf, les deux plus importants du pays.

Le coup de force des autorités de l'Est avait suscité de nouvelles inquiétudes de la communauté internationale, l'émissaire de l'Onu, Martin Kobler, mettant en garde contre la "division" de la Libye, toujours plongée dans l'instabilité près de cinq ans après la chute du régime du colonel Mouammar Kadhafi. M. Kobler a rappelé que la résolution 2259 de l'ONU stipulait que les installations pétrolières du pays devaient être sous l'autorité du GNA.

A Tripoli, le chef du GNA Fayez al-Sarraj a appelé mercredi "toutes les parties" à "se réunir d'urgence autour d'une même table pour discuter d'un mécanisme permettant de sortir de la crise". Affaibli par ce revers militaire, M. Sarraj est en plus contesté au sein même du gouvernement d'union. Deux de ses membres, les deux vice-Premiers ministres Ali al-Qatrani et Fathi al-Majbari, ont en effet proclamé leur soutien à l'opération du général Haftar dans le Croissant pétrolier.

 

(Lire aussi : Pourquoi l’État islamique n’arrive pas à faire son nid en Libye)

 

"Énorme revers"
Le GNA, installé depuis mars à Tripoli, est certes reconnu par la communauté internationale mais son influence ne s'exerce que sur une partie du territoire, essentiellement dans l'ouest. Le général Haftar, personnage controversé, est considéré comme le principal obstacle au processus parrainé par l'ONU en vue de rassembler les parties libyennes.

"D'un point de vue politique et militaire, ces développements sont un énorme revers pour l'autorité du gouvernement soutenu par l'Onu(...) à Tripoli", a indiqué Claudia Gazzini, une analyste à l'International Crisis Group. Mais, indique-t-elle, alors que certains, au sein du camp du GNA, poussent pour une opération militaire pour reprendre les terminaux, une telle tentative serait "désastreuse". "Une première mesure urgente est nécessaire pour éviter l'escalade des tensions actuelles", selon elle.

La Libye a un besoin pressant de relancer sa production pétrolière, qui a été divisée par cinq depuis 2010, alors que le pays dispose des plus importantes réserves pétrolières d'Afrique (estimées à 48 milliards de barils). Cinq ans après, le pays livré aux milices formées d'ex-rebelles, reste miné par les luttes de pouvoir et les violences meurtrières, ce qui a favorisé la montée en puissance du groupe jihadiste Etat islamique (EI).

 

 

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Les autorités libyennes non reconnues ont affirmé mercredi avoir remis la gestion des principaux terminaux pétroliers du pays, dont elles se sont récemment emparées, à la Compagnie nationale du pétrole, même si elles continuent d'en assurer la surveillance.Cette décision survient au moment où la communauté internationale s'alarme des risques d'une guerre ouverte entre ces autorités...

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