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À La Une - France

Paris ouvrira mi-octobre son premier centre d'accueil de migrants

Le centre, installé dans une ancienne friche industrielle du nord de la ville, sera réservé aux hommes, sans aucune condition quant à leur statut administratif.

Des réfugiés dans un camp de fortune, le 27 mai 2016 à Paris. Photo d'archives AFP

Paris ouvrira à la mi-octobre son premier centre d'hébergement temporaire pour migrants afin d'endiguer la multiplication des camps informels dans la capitale française, lieu de passage d'un nombre croissant d'exilés.

Le centre, installé dans une ancienne friche industrielle du nord de la ville, sera réservé aux hommes, sans aucune condition quant à leur statut administratif. Il ouvrira avec une capacité de 400 places, portée à 600 d'ici la fin de l'année, a précisé lors d'une conférence de presse la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo.
Un deuxième centre de 350 places, pour les femmes et les enfants, sera ouvert d'ici la fin de l'année dans une ancienne usine d'Ivry-sur-Seine, une commune populaire de la périphérie sud de la capitale, a ajouté l'édile socialiste qui avait lancé ce projet fin mai. Pendant "cinq à dix jours", les migrants pourront effectuer un bilan médical, recevoir une aide psychologique et des conseils juridiques avant d'être orientés vers d'autres structures d'accueil plus pérennes.

Sur les six premiers mois de l'année, environ 240.000 personnes sont arrivées illégalement en Europe, notamment via l'Italie, selon l'organe de contrôle des frontières extérieures de l'Union européenne Frontex.
La France, qui est surtout un pays de transit, n'est pas en première ligne face à ces arrivées. Elle a enregistré 80.000 demandes d'asile en 2015, bien loin du million de demandes formulées en Allemagne.

Mais ces chiffres sont en hausse (20.000 dossiers de plus qu'en 2014) et Paris, qui voit arriver plusieurs dizaines de migrants par jour, est confronté depuis plus d'un an "à un flux migratoire sans précédent", selon la Mairie. Afghans, Soudanais, Somaliens ou Syriens, ces exilés s'installent sous des ponts, dans des parcs ou des bâtiments vides, non loin de la gare du Nord, d'où beaucoup espèrent poursuivre leur périple vers le nord du continent.

(Pour mémoire : Du Liban à Calais : deux Palestiniens dans « la Jungle »)

 

"Ras-le-bol"
Depuis juin 2015, les autorités ont démantelé 28 de ces campements informels, pour des raisons de sécurité et de salubrité. Depuis cet été, les évacuations sont systématiques dès qu'un embryon de squats apparaît.
Dernière évacuation en date: des centaines de migrants, qui campaient sur le terre-plein d'une grande avenue, ont été invitées mardi matin par les forces de l'ordre à quitter les lieux.
A chaque démantèlement, les résidents sont dispersés sur différents sites, hébergés quelques nuits dans des chambres d'hôtels ou gymnases. Mais faute de solution pérenne, nombre reviennent à Paris, tandis que d'autres continuent leur chemin vers le nord de la France.

Le plus grand camp de migrants de France, à Calais, a ainsi vu sa population doubler en quelques mois pour atteindre en août près de 7.000 personnes, selon les autorités, 9.000 selon les associations.
La surpopulation a augmenté les tensions dans le camp, avec des rixes entre migrants, mais aussi avec les riverains. Lundi, des commerçants, des agriculteurs et des routiers ont bloqué l'autoroute menant au port de Calais pour demander le démantèlement rapide de cette "Jungle".

Ailleurs, la présence de migrants suscite aussi des frictions. Un futur centre d'accueil à Forges-les-Bains, en banlieue parisienne, a été incendié dans la nuit de lundi à mardi et les premiers éléments de l'enquête pointent vers "un incendie volontaire", selon le parquet local.

A Paris, le camp humanitaire promis par Anne Hidalgo sera situé près de la porte de la Chapelle, un quartier populaire et métissé, où tous les habitants ne goûtent pas le projet.
"Ras-le-bol, c'est toujours dans les mêmes quartiers!" s'emportait cet été Fabienne Remerand-Moreau, une habitante du quartier interrogée par l'AFP. "C'est ajouter de la misère là où il y en a déjà beaucoup, c'est une logique injuste", s'agaçait aussi Tamara P, une étudiante de 24 ans, qui n'a pas voulu donner son nom.

 

 

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