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Moyen Orient et Monde - Reportage

En Libye, la lutte contre l’EI se joue aussi dans les airs

Avec l'avancée des forces pro-GNA dans le centre de Syrte, les pilotes se sont vu attribuer de nouvelles missions.

Cette photo prise le 4 septembre 2016 montre le tarmac de l'ancienne école de l'armée de l'air de Misrata en Libye transformée en base militaire aérienne. Mahmoud Turkia/AFP

Sous une chaleur écrasante, une dizaine d'avions de combat aux couleurs ocre et bleu attendent l'ordre de décoller pour aller frapper les positions que tient encore le groupe État islamique (EI) en Libye. Les appareils sont alignés sur le tarmac de l'ancienne école de l'armée de l'air de Misrata, la principale ville entre la capitale Tripoli et Syrte, que les jihadistes devraient perdre dans les prochains jours. Rajab Abdel Rahim, vétéran de 57 ans, monte à bord d'un Soko G-2 Galeb, un avion d'attaque léger de fabrication yougoslave. Il décolle cette fois-ci pour une mission d'observation.

« Lorsque je suis dans le ciel et que je m'apprête à frapper des positions de l'EI, je me dis que je défends mon pays et le monde entier », témoigne cet ancien instructeur à la chevelure grisonnante. « Je mène des frappes pour le bien de la nation », ajoute ce quinquagénaire à son retour de mission.

Au total, les avions basés à Misrata ont mené 1 400 sorties depuis le début de l'opération aérienne contre l'EI en 2015, comprenant aussi bien des frappes que des missions d'observation. « Nos forces aériennes ont freiné (...) l'EI et empêché son expansion », se félicite Mohammad Qanounou, le porte-parole de la base, lors d'une visite organisée pour la presse.

Quelque 600 sorties ont été effectuées depuis le 12 mai, date du lancement de l'opération de reprise de Syrte, la ville côtière conquise en juin 2015 par les jihadistes qui en avaient fait leur fief dans le pays.
Les combats sont conduits en coopération avec les forces terrestres du gouvernement d'union nationale (GNA), formées en grande partie par les puissantes milices de Misrata.

 

(Lire aussi : Pourquoi l’État islamique n’arrive pas à faire son nid en Libye)

 

De l'entraînement au combat
Pour mener cette lutte, l'armée a donné une nouvelle vie à l'école de l'armée de l'air. Fini le temps où elle délivrait des diplômes, ce sont désormais des avions de combats qui décollent de ses terrains d'entraînement. Notamment des appareils Mig 23, Mig 25, un Mirage français et des Soko G-2 Galeb, héritages de l'aviation du régime de l'ex-dictateur Mouammar Kadhafi.

Auparavant, cette école située à l'entrée ouest de Misrata avait accueilli depuis son ouverture en 1975 une trentaine de promotions d'environ 1 000 apprentis pilotes chacune, certains pilotes étant originaires d'autres pays arabes. Lors de la révolte contre le régime Kadhafi en 2011, l'établissement avait été bombardé par les forces de l'Otan avant de passer sous le contrôle des insurgés.

 

(Lire aussi : Au Moyen-Orient, la lutte contre l’EI peut attendre)

 

Après 2011, « nous avons (...) reconstruit des salles de classes. Mais comme la Libye ne s'est pas stabilisée, l'école est devenue une base militaire », déplore le général de brigade Abdel Rahman Mohammad. Et ce sont les officiers – la plupart diplômés dans les années 1980-90 – chargés hier d'entraîner les recrues qui ont repris du service pour frapper l'EI. Avec l'avancée des forces pro-GNA dans le centre de Syrte et le retranchement des derniers jihadistes dans un seul quartier, les pilotes se sont vu attribuer de nouvelles missions ces derniers jours. Ils sont chargés de protéger les forces progouvernementales d'éventuelles attaques venant de l'extérieur de la ville. Ils transportent aussi les blessés de l'hôpital de campagne établi près de Syrte vers l'hôpital de Misrata. Les avions libyens ont reçu un soutien de poids depuis début août, celui de l'aviation américaine qui cible les poches de résistance de l'EI. « Nous avons demandé le soutien des frappes américaines, car leur armement est très précis », explique M. Qanounou.

 

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