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Le G20 s'attaque aux surcapacités et au protectionnisme pour relancer une économie grippée

Prenant acte de la "crise des réfugiés", le G20 a appelé l'ensemble des pays à "renforcer leur aide" et à mieux "coordonner (leurs) efforts" pour "partager les charges correspondantes".

Le G20 s'est dit lundi déterminé à réduire les surcapacités plombant le marché de l'acier et à s'opposer au protectionnisme sous toutes ses formes, à l'issue d'un sommet hanté par la montée des populismes, le Brexit et la guerre en Syrie. AFP / Greg BAKER

Le G20 s'est dit lundi déterminé à réduire les surcapacités plombant le marché de l'acier et à s'opposer au protectionnisme sous toutes ses formes, à l'issue d'un sommet hanté par la montée des populismes, le Brexit et la guerre en Syrie.

Les vingt principales puissances mondiales ont "réaffirmé (leur) opposition à toute forme de protectionnisme en matière de commerce et d'investissement", dans le communiqué final d'un sommet de deux jours à Hangzhou (est de la Chine). Une unité de façade, alors que les membres du G20 n'ont jamais adopté autant de nouvelles mesures pour restreindre les échanges, et que la progression du commerce international stagne sous 3% annuels.

"Nous sommes déterminés à revitaliser le commerce comme moteur de croissance, à construire une économie mondiale ouverte", a cependant martelé le président chinois Xi Jinping. Le G20, qui représente 85% de la richesse mondiale, est résolu à combattre "les attaques populistes" contre la mondialisation en communiquant davantage sur les bénéfices du libre-échange, a abondé la directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde.

Un défi épineux à l'heure où les Etats doivent répondre à la défiance grandissante de leurs citoyens. La France et une partie du gouvernement allemand, mais également les deux candidats à la Maison Blanche ont exprimé leur opposition à l'accord de libre-échange négocié entre Washington et l'UE (le TTIP). La Commission européenne a rappelé dimanche avoir toujours le mandat pour continuer à négocier le TTIP, mais le président français François Hollande a répété lundi que la position de Paris, qui juge le projet déséquilibré, était "claire".
Pour désamorcer le mécontentement populaire, "il faut que le G20 réponde au défi d'un développement plus équitable, sans quoi la gouvernance mondiale sera en péril", a commenté un diplomate bruxellois.

De son côté, la Première ministre britannique Theresa May a vanté à Hangzhou l'ambition de faire du Royaume-Uni post-Brexit un "champion du libre-échange", annonçant des pourparlers sur un futur accord commercial avec l'Australie, et assurant que l'Inde, le Mexique, la Corée du Sud et Singapour étaient disposés à faire de même.

 

(Lire aussi : L’accord de libre-échange transatlantique risque de ne jamais voir le jour)

 

Forum sur les surcapacités
La Chine, qui présidait cette année le G20, est elle-même la cible de sanctions antidumping par l'UE et les Etats-Unis, qui l'accusent d'inonder le monde de sa colossale offre excédentaire. La question n'a pas été éludée dans le communiqué final, sans toutefois mentionner Pékin: la déclaration reconnaît "les effets négatifs sur le commerce et les travailleurs" des surcapacités industrielles, et dénonce les "subventions et aides des Etats" provoquant des "distorsions" du marché.

Le groupe va donc mettre en place "un forum mondial" sur les surcapacités dans l'acier pour évaluer les efforts des Etats, piloté par l'OCDE et auquel participeront les membres du G20. Les discussions à Bruxelles sur un éventuel statut d'économie de marché pour la Chine ont pu contribuer à persuader Pékin, a observé un diplomate européen sous couvert d'anonymat.

 

(Lire aussi : Pour la Chine, l’économie mondiale est à un « tournant crucial »)

 

Recul russe sur la Syrie
C'est également à Hangzhou que la Russie et les Etats-Unis ont annoncé lundi l'échec de leurs négociations sur un accord de coopération en Syrie, Washington blâmant "une reculade" de Moscou. "Le président russe a un rôle crucial pour qu'on parvienne à un cessez-le-feu. C'est d'une urgence absolue, le temps est compté", a rappelé la chancelière allemande Angela Merkel.
L'échec des négociations russo-américaines intervient au moment où l'armée de Damas assiège à nouveau les quartiers rebelles d'Alep, tandis qu'une série d'attaques à la bombe a causé la mort lundi d'au moins 48 personnes dans plusieurs villes de Syrie.

Le conflit syrien a poussé à la fuite plusieurs millions de personnes depuis 2011: prenant acte de la "crise des réfugiés", le G20 a appelé l'ensemble des pays à "renforcer leur aide" et à mieux "coordonner (leurs) efforts" pour "partager les charges correspondantes". Le président du Conseil européen, Donald Tusk, avait prévenu dimanche que les capacités d'accueil de réfugiés en Europe étaient "proches de leurs limites" et demandé aux membres du G20 d'assumer "leur part de responsabilité".

François Hollande a, lui, exhorté le président russe Vladimir Poutine à trouver "une issue politique" au conflit en Syrie, l'appelant par ailleurs à "regarder en face la situation en Ukraine", où un conflit oppose Kiev et séparatistes prorusses. Un sommet des dirigeants ukrainien, français, allemand et russe devrait se tenir dans les prochaines semaines.
Après la Chine, la présidence du G20 sera assurée en 2017 par l'Allemagne, puis l'Argentine en 2018.

 

 

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