Derbas aux donateurs réunis à Koweït : des régions « sûres » existent en Syrie

À la huitième réunion des pays donateurs dans le cadre de la crise syrienne, tenue à Koweït, le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, a renouvelé son appel à aider le Liban qui supporte le poids énorme de la présence massive de réfugiés syriens sur son sol.
Le ministre, qui n'a pas présenté de plan détaillé, a évoqué dans son intervention devant les participants un certain nombre de points, s'attardant notamment sur la nécessité d'assurer le retour des Syriens en Syrie et le refus par les Libanais de leur implantation au Liban.
« Je suis responsable, en tant que ministre, du dossier le plus dangereux et le plus menaçant que connaît le Liban actuellement, d'autant que les Libanais font face à une crise contre laquelle ils ne peuvent rien », a lancé M. Derbas.
« Le Liban flanche sous le poids des problèmes politiques et économiques », a rappelé le ministre, demandant l'aide des pays donateurs et regrettant que « les sommes dépensées en armes dépassent, de loin, celles accordées à l'aide au peuple syrien ».
« Les quatre millions de Libanais accueillent, dans leur pays, deux millions de non-Libanais, avec lesquels ils partagent l'air, l'eau, l'environnement, la nourriture et les mauvaises conditions de vie », a-t-il relevé. Et de poursuivre : « La croissance au Liban, qui avait atteint les 9 % en 2011, est à 0 % actuellement. Notre pays a perdu ses frontières terrestres et il ne lui reste plus que la mer. »
« Un plan avait été mis en place en coopération avec l'Onu pour faire face à cette crise, mais seulement 60 % de ce plan a été réalisé en 2015, et rien en 2016 », a signalé M. Derbas.
« La crise qui s'avère sans solution à l'horizon risque d'entraîner les pays hôtes dans la tragédie syrienne », a-t-il averti, avant de pointer la détérioration de la situation des réfugiés : « Les besoins des réfugiés augmentent tandis que les moyens diminuent. »
Notant que « des régions sont désormais sûres en Syrie », M. Derbas a appelé enfin les pays donateurs à élaborer un plan pour reconstruire ces zones et permettre le retour des Syriens chez eux. « Le Liban ne sera pas complice du crime de la privation des Syriens de leur nationalité et de leur terre », a-t-il martelé.
« Peut-on nier qu'il existe de grandes régions syriennes qui ne sont pas atteintes par la guerre ? » a-t-il encore insisté, mettant l'accent sur le refus par les Libanais de toute idée de présence permanente des réfugiés syriens dans ce pays. Sur ce plan, il a notamment développé l'argument selon lequel la stabilité du Liban serait menacée en cas de présence prolongée des déplacés. « Nous craignons que la présence des réfugiés syriens au Liban n'alimente le conflit entre les Libanais », a-t-il dit.