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Économie - Liban - Focus

Municipalités cherchent fonds pour attirer touristes

Les idées abondent chez les municipalités pour doper le tourisme. Mais difficile de les concrétiser sans des bailleurs de fonds externes.

Dans le cadre d’un projet soutenu par USAid, Hadath el-Jebbeh a créé 10 chemins de randonnée aux alentours du village. Photo D. R.

Depuis les élections municipales en mai dernier, de nombreuses municipalités se sont attelées à promouvoir le tourisme dans leur ville, espérant ainsi générer des revenus additionnels à leurs budgets restreints. C'est le cas à Tripoli, où un nouveau comité touristique, dont les activités sont séparées de celles de la municipalité, a été mis en place sous l'impulsion du conseiller touristique de la municipalité, Yahya Fattal. Pour lui, la promotion du tourisme passe en priorité par l'amélioration des infrastructures, notamment dans la vieille ville de Tripoli. Une étude de faisabilité est donc en cours, qui se concentre sur l'estimation du coût de la rénovation d'un espace allant de l'ancien souk à la forteresse du XIIe siècle qui surplombe la ville. « Nous allons insister pour que les banques nous aident financièrement. Quelque 80 % des dépôts des Tripolitains sont investis dans d'autres parties du pays ! » se désole Yahya Fattal. Il compte également solliciter la communauté internationale et les hommes politiques locaux. Absent de sa liste de requêtes : le gouvernement. Ses contributions financières en la matière se font surtout « dans le cadre de festivals », indique la chef de département des jeunes et des organismes locaux au ministère du Tourisme, Petra Obeid.

 

Soutiens d'événements
À Ehden aussi, les projets sont nombreux et les idées fusent. « Nous voulons lancer une campagne de communication avec le ministère du Tourisme en dehors du Liban et ainsi attirer des touristes étrangers », explique Chafic Ghazalé, membre de la municipalité. La liste des projets pour la ville est longue et inclut, entre autres, la création d'un musée mettant en avant les personnages historiques importants d'Ehden et l'enfouissement des câbles électriques sous terre afin d'éviter les coupures d'électricité lors des tempêtes d'hiver. Quel financement pour ces projets ? « Nous sommes encore dans la phase de recherche de fonds publics et privés, répond Chafic Ghazalé. La municipalité dispose de peu de fonds, notamment lorsque l'on prend en compte le fait qu'elle s'occupe de Zghorta en plus d'Ehden », ajoute-t-il. La tradition veut que, tous les hivers, les habitants, municipalité incluse, migrent d'Ehden à Zghorta, avant de revenir à Ehden pour l'été. Il est également prévu que les habitants mettent la main à la poche pour restaurer l'ancienne ville de Zghorta.

Les bailleurs de fonds internationaux et les banques privées restent les sponsors les plus recherchés par les municipalités. Plusieurs d'entre elles, dont Jbeil par exemple, ont mené à bien des projets touristiques grâce à ce type de financement. L'Association internationale des maires francophones y a financé à hauteur de 75 % la construction d'un centre d'information touristique pour le caza entier, selon Ayoub Bark, vice-président de la municipalité, qui a financé les 25 % restants. Débuté il y a deux ans, le projet a coûté près de 200 000 dollars au total et devrait être inauguré en fin d'année. La ville parie toutefois surtout sur les festivals qui font sa réputation, et espère lancer un festival de lumières l'année prochaine, similaire à celui qui existe déjà à Lyon, en France. Le projet, dont le coût est encore à l'étude, serait financé, quant à lui, par le secteur privé. « Nous coopérons déjà avec la Bank of Beirut afin qu'elle soutienne quelques grands événements culturels », précise Ayoub Bark.

 

Crédibilité
Autre exemple de coopération concluante avec une agence étrangère au niveau touristique, le développement touristique du village de Hadath el-Jebbeh, dans la vallée de la Qadicha, grâce au soutien de l'Agence américaine pour le développement international (USAid). Financé à hauteur de 100 000 dollars, dont 25 000 ont été réglés par la municipalité, ce projet a permis la restauration d'une auberge, « pleine tous les week-ends d'août cette année », précise la gérante actuelle du projet, Ward Sfeir, et la création de dix chemins de randonnée aux alentours du village. Le projet USAid a duré un an et pris fin en 2015, mais la municipalité continue à gérer les infrastructures mises en place pendant sa durée de vie. « L'augmentation de la fréquentation des touristes était d'environ 20 % cette année », se félicite Ward Sfeir.

Pour Joséphine Zgheib, responsable du tourisme à la municipalité de Kfardebian (Kesrouan), obtenir le soutien d'un sponsor permet de renforcer la crédibilité du projet auprès du public. « Une source extérieure de financement donne une impression de davantage de transparence », glisse-t-elle. Afin de réduire les embouteillages qui se forment autour des pistes de ski en hiver, la municipalité ambitionne d'élargir une route ainsi que de mettre en place une navette pour amener les skieurs directement sur les pistes de ski à partir d'un parking qui serait agrandi à cet effet. La municipalité, qui ne s'interdit pas de financer ce projet elle-même, cherche des bailleurs de fonds pour financer ce projet estimé à 200 000 dollars.

 

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