Le gouvernement libanais, réuni jeudi en Conseil des ministres afin de plancher, entre autres, sur la question de la nomination de nouveaux officiers supérieurs en remplacement de ceux parvenus à l'âge de la retraite, n'a pas réussi à s'entendre sur ce sujet.
"Le ministre de la Défense, Samir Mokbel, a proposé en Conseil des ministres trois noms d'officiers (pour succéder au secrétaire général du Conseil supérieur de défense, Mohammad Kheir, dont le départ à la retraite est prévu le 20 août), mais ces propositions n'ont pas obtenu le vote de la majorité", a déclaré le ministre de l'Information, Ramzi Jreige, à l'issue de la réunion. "Tout le monde était d'accord sur le principe de la nomination. Mais dans l'impossibilité d'obtenir une telle nomination, le ministre de la Défense fera usage de ses prérogatives prévues par la loi", a ajouté le ministre de l'Information, sans plus de précision.
La veille, M. Mokbel avait fait savoir que si un accord n'est pas conclu en ce sens, il pourra, selon l'article 55 de la loi de défense, émettre un décret qui prorogera le délai de mise à la retraite du général Kheir. En réponse à une question sur le cas du commandant en chef de l'armée, Jean Kahwagi, dont le départ à la retraite est prévu pour le 30 septembre, M. Mokbel avait affirmé que "la loi sera également appliquée à ce dossier", soulignant qu'il rejette "toute vacance au sein du conseil militaire et du commandement de l'armée".
"Ce gouvernement est un échec"
A sa sortie de la réunion, le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a répété qu'il s'oppose à toute nomination sécuritaire avant l'élection d'un président de la République, un poste vacant depuis le 25 mai 2014. La dernière séance électorale ayant à nouveau échoué faute de quorum, un prochain scrutin est prévu le 7 septembre.
Le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a pour sa part déploré l'échec du gouvernement, estimant qu'"il y a une volonté de ne pas procéder aux nominations, et cela se répercutera négativement sur le travail du gouvernement".
Le ministre de l'Education, Elias Bou Saab, a été plus virulent dans ses propos, estimant que "ce gouvernement est un échec". "On se paie la tête des ministres, concernant le dossier des nominations sécuritaires", a-t-il déploré.
Par ailleurs, le gouvernement a, entre autres, approuvé la nomination de 1771 enseignants du cycle secondaire public ayant réussi le concours du Conseil de la fonction publique. Plusieurs de ces enseignants ont manifesté leur colère en matinée devant le Grand Sérail. D'autres enseignants contractuels étaient également présents, réclamant leur titularisation. Le ministre de l'Information ne mentionne pas leur cas dans le communiqué du Conseil des ministres.
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commentaires (4)
Mais pourquoi ils se réunissent ? Depuis 2 ans , les réunions succèdent aux réunions pour ne rien décider. Pendant ce temps, le gouvernement prétend gérer le courant, en toute illégalité Le Hezbollah et M.Aoun bloquent toute solution utile au Liban Il faut passer par la volonté de M.Aoun pour placer les membres de sa famille aux postes clés, il faut laisser le Hezbollah et son chef "bunkerisé" décider de notre avenir sous le joug iranien... Alors à quoi servent ces réunions ????
FAKHOURI
22 h 03, le 18 août 2016