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À La Une - Syrie

Combats près d'Alep, l'Onu craint pour les civils

Des médias pro-régime rapportent que les forces syriennes ont rétabli le siège autour des quartiers contrôlés par les rebelles.

Des combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS) inspectent le corps d'un homme présenté comme jihadiste du groupe Etat islamique, le 7 août 2016 à Manbij, dans la province d'Alep. Photo REUTERS/Rodi Said

L'Onu a appelé à un accès humanitaire immédiat aux quelque 1,5 million d'habitants à Alep près de laquelle des combats opposaient mardi régime aux rebelles, qui se préparent à une bataille cruciale pour le contrôle de cette deuxième ville de Syrie.

Dans les combats, le régime est soutenu par les avions de l'allié russe et des combattants iraniens, irakiens et du Hezbollah libanais, et les groupes rebelles par la puissante organisation jihadiste Fateh el-Cham (ex-Front al-Nosra qui a renoncé à son rattachement à el-Qaëda).

Les deux camps ont reçu d'importants renforts en hommes et en armes à Alep et dans ses environs, après que les rebelles ont brisé samedi trois semaines de siège imposé par le régime aux quartiers sous leur contrôle dans la ville septentrionale divisée depuis 2012.

A la faveur de cette contre-offensive, les rebelles ont pu du même coup encercler partiellement les quartiers prorégime dans l'ouest d'Alep, avant d'annoncer leur intention de s'emparer de l'ensemble de la ville, enjeu majeur du conflit qui ravage le pays depuis plus de cinq ans.

Des médias pro-Damas, cités par l'agence Reuters rapportent mardi que les forces syriennes ont rétabli le siège autour des quartiers contrôlés par les rebelles. Selon la chaîne du Hezbollah libanais, Al-Manar, et la chaîne pro-Damas Al-Mayadine, les forces du président Bachar el-Assad et leurs alliés se sont emparées d'un secteur appelé Telat al Snobarat, dans les faubourgs d'Alep, à la faveur de bombardements aériens massifs.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a dit ne pas être en mesure de confirmer pour le moment la progression des forces pro-gouvernementales tout en précisant que des combattants du Hezbollah participent à la contre-offensive.

Des centaines de milliers de civils sont désormais pris au piège à Alep avec notamment d'importantes pénuries et une flambée des prix, poussant l'Onu à tirer la sonnette d'alarme.

"L'Onu se tient prêt à aider la population civile d'Alep, une ville désormais unie dans sa souffrance", ont affirmé le coordinateur humanitaire de l'Onu pour la Syrie, Yacoub El Hillo, et le coordinateur régional Kevin Kennedy.
Les stocks de nourriture et de médicaments sont "à un niveau dangereusement bas", ont-ils prévenu, appelant à des "pauses humanitaires hebdomadaires de 48 heures" dans les combats.

 

(Lire aussi : « Les jihadistes épargneront-ils les chrétiens à Alep ? Sûrement pas... »)

 

'Situation catastrophique'
Aussi bien le régime que les rebelles parviennent encore à faire entrer de la nourriture et d'autres produits dans les secteurs sous leur contrôle mais ces voies d'acheminement ne sont pas assez sûres pour permettre aux civils de les emprunter.

"Toute la ville est sans eau courante depuis quatre jours. Les enfants et les familles à Alep sont confrontés à une situation catastrophique", s'est alarmé le Fonds de l'Onu pour l'enfance (Unicef).
"Ces coupures d'eau surviennent en pleine canicule, ce qui expose les enfants à des risques graves de maladies", a souligné Hanaa Singer, représentante d'Unicef en Syrie. "Le rétablissement de l'eau potable courante ne peut pas attendre la fin des combats". "La vie des enfants est en danger", a-t-elle souligné.

D'après l'Onu, deux millions de personnes "vivent de facto dans la peur d'être assiégées", dont 275.000 dans l'est d'Alep.
Les experts estiment pour leur part à 1,2 million la population dans la partie gouvernementale et à quelque 250.000 celle du secteur rebelle.

Le régime avait coupé le 17 juillet la route du Castello au nord d'Alep, la dernière voie d'approvisionnement pour les insurgés.
Mais samedi dernier, les rebelles ont réussi à briser le siège en s'emparant du quartier vital de Ramoussa, au sud d'Alep, ce qui leur a permis de faire la jonction avec leur secteur dans l'est. C'est par ce secteur que transitait en outre l'approvisionnement aux zones prorégime.

 

(Lire aussi : « Voilà pourquoi je n'ai pas peur de Fateh al-Cham... »)

 

'Mère de toutes les batailles'
Mardi, les combats se déroulaient près de Ramoussa que les troupes du régime veulent à tout prix reprendre.

Mais "la grande bataille n'a pas encore commencé", a affirmé à l'AFP Yasser Abdelrahim, un commandant rebelle, précisant que les préparatifs étaient encore en cours. "Nous attendons plus de renforts et nous essayons d'identifier les points faibles de l'ennemi".
Une source militaire à Damas a affirmé à l'AFP que les forces du régime s'étaient rapprochées d'un complexe militaire près de Ramoussa aux mains des rebelles.

Hormis ces combats, les raids du régime se poursuivaient sur le secteur est d'Alep, où trois civils ont péri, selon l'OSDH.

Ahmad, un habitant d'un quartier gouvernemental proche de Ramoussa, a affirmé à l'AFP que "de nombreuses troupes se massaient à la lisière du secteur. La situation est effrayante".
"La bataille d'Alep est sans doute la plus symbolique et la plus stratégique des batailles en Syrie", écrit Charles Lister, du Middle East Institute. "Bien qu'il soit très improbable que l'opposition s'empare de la totalité de la ville, le fait d'avoir brisé le siège a envoyé un important message sur le caractère infatigable de la rébellion", souligne-t-il dans une analyse postée sur internet sous le titre de "Alep, mère de toutes les batailles".

Par ailleurs, toujours selon l'OSDH, deux raids de l'aviation du régime ont tué 15 civils, dont trois enfants, dans la localité de Mheimidi, dans la province de Deir ez-Zor (est) largement contrôlée par le groupe jihadiste Etat Islamique (EI).
Le conflit en Syrie, déclenché en 2011 après la répression de manifestations pacifiques contre le régime, a fait plus de 290.000 morts, poussé à la fuite plus de la moitié de la population et provoqué une grave crise humanitaire.

 

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L'Onu a appelé à un accès humanitaire immédiat aux quelque 1,5 million d'habitants à Alep près de laquelle des combats opposaient mardi régime aux rebelles, qui se préparent à une bataille cruciale pour le contrôle de cette deuxième ville de Syrie.
Dans les combats, le régime est soutenu par les avions de l'allié russe et des combattants iraniens, irakiens et du Hezbollah libanais,...
commentaires (1)

Le machin a plus peur pour les bactéries wahabites alliées des occidentaux qu'autre chose. ... Alep est leur tombeau. .

FRIK-A-FRAK

20 h 10, le 09 août 2016

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Commentaires (1)

  • Le machin a plus peur pour les bactéries wahabites alliées des occidentaux qu'autre chose. ... Alep est leur tombeau. .

    FRIK-A-FRAK

    20 h 10, le 09 août 2016

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