Rechercher
Rechercher

Culture - Littérature

Mais où sont donc passées les grandes plumes du roman libanais ?

Pour sa deuxième édition, le prix du roman libanais institué par le ministère de la Culture n'a pas trouvé candidat... à la hauteur des exigences du comité de sélection.

Le ministre Arayji remettant le prix du premier roman libanais à Pascale Saouma.

Grosse surprise au Palais de l'Unesco à Beyrouth, où le ministre de la Culture Rony Arayji remettait, hier matin, le prix du roman libanais de l'année 2016 dans les deux catégories suivantes : auteur confirmé et premier manuscrit. Si le prix du premier roman a été attribué à Pascale Saouma, journaliste au quotidien Al-Safir pour son Ousbou' fi Amaa' al-Madina (Une semaine dans les entrailles de la ville), celui du roman de l'année – qui met en lice des auteurs établis — n'a tout simplement pas été décerné. Le comité de sélection des manuscrits en a ainsi décidé, « en toute indépendance », a tenu à signaler le ministre, visiblement stupéfait à l'ouverture de l'enveloppe scellée.

 

Pas de prix du roman libanais cette année !
Dans le communiqué, qui remplaçait cette fois le nom du lauréat, la commission chargée par le ministère de la Culture de la sélection des candidatures explique son « verdict » par « l'absence de niveau tant littéraire que thématique des textes envoyés par les auteurs ». S'exprimant au nom de Youmna el-Eid, la présidente de cette commission « absente pour des raisons de santé », Michel Maaiki a signalé que « cette décision a été prise par les membres du jury à l'unanimité dans un désir de préserver la crédibilité de ce prix qui est, quand même, celui du ministère de la Culture. Le comité souhaite, de plus, rester fidèle à la qualité de notre héritage littéraire. Notre exigence est à la hauteur de la littérature et des valeurs que nous voulons promouvoir », a assuré Maaiki, en espérant que la cuvée de 2017 soit plus prometteuse.

 

 

(Lire aussi : Deux mille pages d'un seul coup !)

 

C'est aussi le souhait qu'a formulé le ministre Arayji. Ce dernier, bien qu'étant à l'origine de ce prix, n'a pas voulu porter de jugement sur le bien-fondé de cette non-attribution. « Ne voulant pas faire preuve d'ingérence, je n'étais pas au courant. Et même si je sais qu'elle va faire débat, je respecte la décision des membres du jury. S'ils ont statué ainsi, c'est qu'ils n'ont pas trouvé de roman à la hauteur des critères qu'ils ont établis », a-t-il confié à L'Orient-Le Jour. « Ce que je déplore, par contre, c'est le manque d'enthousiasme des participants et des candidats. L'arabe est notre langue, tant maternelle qu'officielle. Elle est aussi très importante au niveau professionnel, puisqu'elle est parlée par des millions de personnes de par le monde. Nous nous devons de la préserver et la promouvoir. À cet effet, le ministère ne va pas baisser les bras », a-t-il affirmé.

Si, effectivement, au niveau des jeunes auteurs le manque d'enthousiasme est évident, avec seulement deux candidatures au prix du premier roman présentées cette année, c'est un constat plus alarmant sur la situation de la littérature libanaise qu'induisent les chiffres de participation au prix du roman de l'année recueillis auprès de Michel Maaiki par L'OLJ. « Nous avons reçu en tout et pour tout 28 manuscrits d'auteur. Nous en avons gardé, après une première sélection, cinq. Desquels nous n'avons, malheureusement, pu couronner aucun. Il faut dire qu'aucune de nos grandes plumes n'a participé... »

 

...Mais une jeune plume primée
En l'absence d'un prix du roman de l'année, le ministère de la Culture va donc se contenter d'éditer 2 000 exemplaires du livre de Pascale Saouma. La lauréate du prix du premier roman pour 2016 a aussi reçu des mains de Rose Choueiri, présidente honoraire de Choueiri Group, un chèque de 5 millions de livres libanaises. « Je suis très heureuse d'avoir été primée d'autant que je ne m'y attendais pas du tout, a assuré la jeune femme. C'est vraiment ma toute première tentative d'écriture romanesque. Jusque-là, je m'étais plutôt adonnée à la poésie. D'ailleurs cela se ressent, je pense, dans mon roman qui est très imprégné d'imaginaire et d'étrange, autant dans les personnages que les situations, même s'il est allégorique d'une certaine réalité. »
Signalons enfin que la commission de sélection des prix est composée d'une dizaine d'auteurs, professeurs d'université et critiques littéraires dont : Youmna el-Eid, Michel Maaiki, Georges Dorléan, Latif Zeitouni, Désirée Sakkal, Abdellatif Zaraet, Chawki Hamadeh.

 

 

 Pour mémoire

Douze écrivains libanais (re)font les mots du monde

Sept façons d'aimer la fin des vacances

Grosse surprise au Palais de l'Unesco à Beyrouth, où le ministre de la Culture Rony Arayji remettait, hier matin, le prix du roman libanais de l'année 2016 dans les deux catégories suivantes : auteur confirmé et premier manuscrit. Si le prix du premier roman a été attribué à Pascale Saouma, journaliste au quotidien Al-Safir pour son Ousbou' fi Amaa' al-Madina (Une semaine...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut