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Culture - Littérature

Sept façons d’aimer la fin des vacances

En France, le cru 2015 des sorties d'automne compte 589 nouveautés. Les critiques mettent déjà en avant une forte présence d'ouvrages étrangers, notamment anglo-saxons. « L'Orient-Le Jour » effectue un premier défrichage et tire sept romans qui font déjà le buzz et promettent d'être à la bonne page, avant l'avalanche des prix et leurs premières sélections.

« 2084 », Boulaem Sansal (Gallimard)



Que se passe-t-il lorsqu'un adorateur de George Orwell (1984) télescope la grille d'analyse du polémiste, polémique et prix Goncourt, Michel Houellebecq ? La réponse serait dans le dernier roman de Boualem Sansal, 2084, aurait-on envie de répondre. L'écrivain algérien de 66 ans, lui-même non-croyant, place le lecteur dans un pays imaginaire dirigé par des islamistes, l'Abistan. Dans cette contrée bien fictive, le quotidien est rythmé par les pèlerinages, les prières et les châtiments publics. Un rebelle prénommé Ati défie pourtant le système totalitaire et veut espérer de pouvoir, un jour, rejoindre une terre libre.

« Boussole », Mathias Enard (Actes Sud)


Aux antipodes de la vision futuriste et angoissante de Boulaem Sansal, Mathias Enard propose une vision beaucoup plus lumineuse. Boussole raconte l'histoire d'un Européen fasciné par l'Orient autant que par son amour irréaliste pour Sarah. Entre songes et souvenirs, le jeune romancier fait voyager son lecteur à Istanbul, Alep, Damas, Palmyre et Téhéran. Mathias Enard interroge ainsi les notions d'altérité et de frontière. Tenter de les comprendre et de les parcourir dans leurs flux, leurs reflux et leur mobilité. Entrevoir, enfin, leur violence et leur beauté.

« Profession du père », Sorj Chalandon(Grasset)


Après avoir traité du massacre de Sabra et Chatila avec son précédent roman coup de poing Le Quatrième mur (2013), l'ancien journaliste de guerre affronte son enfance difficile dans Profession du père. À travers les yeux d'Émile et la fiction (toujours), Sorj Chalandon raconte ce père violent, mythomane et intimidant qu'il a longtemps craint. Un paternel qui comptait sur lui pour se battre pour l'Algérie française et l'organisation Armée secrète. Entre ces lignes fictives, Chalandon se livre... plus que jamais.

« Un amour impossible », Christine Angot (Flammarion)



Ce roman est celui du pardon d'une fille à sa mère. Une génitrice qui n'a rien vu, rien dit, rien fait de l'inceste dont la chair de sa chair a été victime. Propulsée en 1999 avec L'Inceste, l'écrivaine aborde une nouvelle fois le thème de la souffrance au sein du cocon familial. Dans Un amour impossible, Christine Angot choisit de s'intéresser à l'amour infini que chacun porte à sa mère, quoi qu'il arrive. Même si les rapports varient en fonction de l'âge et des accidents de la vie, cette relation cimente les êtres...


« Villa des femmes », Charif Majdalani (Seuil)


Trois femmes doivent résister face à l'horreur quotidienne de la guerre civile et à une bataille de succession inattendue. Mère, sœur ou servante, elles sont devenues (malgré elles) les gardiennes des souvenirs de la belle époque et doivent se battre face à l'adversité. Charif Majdalani décrit, à travers les yeux malicieux du chauffeur d'une famille fortunée, le basculement de trois destins. L'auteur beyrouthin traite une nouvelle fois de l'âge d'or d'un Liban bientôt bousculé par le fracas de la guerre.

« La dernière nuit du raïs », Yasmina Khadra (Julliard)


Plonger dans la tête du tyran sanguinaire et mégalomane qu'était devenu Mouammar Kadhafi : voilà le défi que s'est lancé Yasmina Khadra, de son vrai nom Mohammad Moulessehoul, pour La dernière nuit du raïs. L'écrivain algérien imagine les dernières heures du dictateur libyen, à Syrte, dans la nuit du 19 au 20 octobre 2011. Avec une suite de flash-back, l'auteur raconte comment l'homme au Livre vert a régné sans partage sur son royaume pendant quatre décennies, avant de tomber.

« La septième fonction du langage », Laurent Binet (Grasset)



Et si cette camionnette avait volontairement renversé le sémiologue Roland Barthes, ce 25 février 1980 ? Et s'il s'agissait tout bonnement d'un assassinat ? Pour son troisième roman, après HHhH et Rien ne se passe comme prévu, le Français Laurent Binet imagine un polar surprenant et cocasse, de près de 500 pages, autour d'un mystérieux manuscrit que le Tout-Paris s'arrache. Jusqu'à la mort. Michel Foucault, Gilles Deleuze, Jacques Derrida, Bernard Henri Lévy, Philippe Sollers, voilà la liste de ses (usuels ?) suspects.

 

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