Liban-Sud I

Cette circonscription est atypique, dans la mesure où elle la seule sans continuité géographique. Elle est formée de la ville de Saïda, détachée de la région de Zahrani, et du caza de Jezzine, et est dotée de cinq sièges (c’est la plus petite circonscription du pays) : 2 sunnites, 2 maronites et 1 grec catholique.

L’absence de siège chiite dans cette circonscription ne doit pas tromper sur l’influence qu’y détient le tandem Amal-Hezbollah. Non seulement l’électorat chiite, minoritaire mais décisif tout de même, y joue un rôle d’arbitre, mais en plus, le groupe parlementaire du président de la Chambre, Nabih Berry, y revendique un siège maronite à Jezzine, celui du député Ibrahim Azar. En 2018, ce dernier avait arraché ce siège dans le cadre d’une bataille entre Amal et le CPL, et il est clair que l’électorat du Hezbollah avait arbitré le duel en faveur du premier. Cette année, un accord est en gestation pour maintenir le même résultat à Jezzine, c’est-à-dire deux sièges pour le CPL et un pour le groupe berryste.

A Saïda, la bataille est ouverte. Deux données fondamentales s’y imposent : tout d’abord le retrait du courant du Futur, synonyme comme ailleurs de démobilisation, à moins d’un sursaut, et ensuite la fin de l’alliance entre le député sortant Oussama Saad et le tandem chiite. Depuis la révolte du 17 octobre 2019, M. Saad a pris ses distances avec le 8 Mars, se rapprochant inexorablement des mouvements de la contestation.