Békaa I

C’est dans cette circonscription, correspondant au caza de Zahlé, que le record du député le plus mal élu a été enregistré en 2018. Il s’agit de l’arménien orthodoxe Eddy Demerdjian, qui s’est vu propulsé au Parlement avec seulement… 77 voix préférentielles portées sur son nom. C’est là un effet pervers du mode de scrutin en vigueur : la liste soutenue par le Hezbollah, de laquelle faisait partie Demerdjian, avait atteint deux fois le coefficient électoral (elle devait donc avoir deux sièges), mais à part le candidat chiite, aucun autre membre de cette liste n’a pu battre ses concurrents directs sur les autres listes. De ce fait, il est resté un résidu d’un siège en faveur de la liste du Hezb, et il devait revenir au candidat arménien orthodoxe, tous les autres sièges étant déjà alloués.

Zahlé est dotée de 7 sièges répartis comme suit : 2 grecs catholiques, 1 maronite, 1 grec orthodoxe, 1 arménien orthodoxe, 1 sunnite et un chiite. En 2018, le traditionnel leadership des Skaff y a connu son crépuscule, la veuve de l’ancien député Elie Skaff ayant échoué avec toute sa liste. La configuration n’est pas encore tout à fait claire cette année, mais quelques données fondamentales sont d’ores et déjà palpables : la démobilisation probable de l’important électorat sunnite haririen, allié du CPL en 2018, et la sortie du député indépendant Michel Daher du bloc parlementaire aouniste, sont de nature à affaiblir la position de la formation de Gebran Bassil, face à une montée en puissance possible des Forces libanaises. Il est vrai cependant qu’un soutien du Hezbollah au CPL pourrait compenser en partie ces pertes.