Liban-Sud II

Une circonscription sans grande histoire, totalement verrouillée ou presque par le tandem chiite Amal-Hezbollah, maître absolu du terrain.

La circonscription est composée du caza de Tyr et de la région de Zahrani, connue également sous l’appellation « Saïda-villages ». La ville de Saïda proprement dite en a été détachée pour être reliée au caza de Jezzine dans le cadre de la circonscription du Liban-Sud I.

Fief du président de la chambre, Nabih Berry, la circonscription est dotée de sept sièges, six chiites et un grec catholique. Le nombre réduit de sièges par rapport au nombre élevé d’inscrits (et donc de votants) dans cette entité fait que le coefficient électoral y est particulièrement élevé (plus de 21 000 en 2018), de sorte qu’il exerce un effet prohibitif chez tout concurrent potentiel du tandem chiite.

La situation ne devrait globalement pas changer en 2022, le principe du verrouillage du scrutin étant toujours de mise. Il sera juste intéressant d’examiner les scores d’une éventuelle liste de la contestation issue du 17 octobre 2019, la ville de Tyr ayant fait partie des sites de la révolte, quoique de manière plus timide qu’ailleurs en raison de l’environnement hostile.

Autre enjeu mineur à suivre, la performance des candidats d’Amal par rapport à ceux du Hezbollah. En 2018, s’il est vrai que Nabih Berry est arrivé largement en tête du scrutin, récoltant à lui seul l’équivalent d’un peu plus de deux coefficients électoraux, les autres candidats d’Amal fermaient, eux, le peloton, largement distancés par leurs collègues du Hezbollah. Mais il est vrai que par accord préalable entre les deux formations, ce dernier n’alignait que deux candidats face aux cinq du mouvement berryste. De ce fait, le vote Hezbollah était mieux concentré.