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Campus - Entretien

Georges Sadaka : La FI ne peut pas rester statique dans un monde en mutation

Au moment où l'univers médiatique au Liban et ailleurs rencontre des difficultés, la faculté d'information de l'Université libanaise (FI), riche de son histoire qui remonte à 1967, se projette dans l'avenir et entreprend de suivre les progrès technologiques. Pour en savoir plus, « Campus » a rencontré le Dr Georges Sadaka, doyen de la faculté.

e Dr Georges Sadaka, doyen de la faculté d’information à l’Université libanaise.

Quelles sont les différentes spécialisations offertes par la FI ?
Bien que la licence en journalisme soit la plus connue par le public, la FI propose deux autres spécialisations : relations publiques et publicité, et gestion de l'information, une filière offerte uniquement à l'UL. Ce dernier domaine est demandeur d'emplois. J'encourage vivement les étudiants à s'y spécialiser. En effet, tous les diplômés sont embauchés et bien payés, contrairement aux deux premières spécialisations (voir notre article www.lorientlejour.com/article/871685/les-sciences-de-linformation-et-des-bibliotheques-une-formation-en-mutation.html). Au niveau master, la FI offre un diplôme en gestion de l'information ouvert à tout détenteur d'une licence indépendamment de sa spécialisation, un master en communication d'entreprise destiné aux licenciés en relations publiques et publicité, et un master en sciences de l'information proposé aux diplômés en journalisme.

Quels sont les défis auxquels fait face la FI aujourd'hui ?
Dans une course avec la technologie et le temps, l'un des défis auxquels fait face la FI aujourd'hui est la mise en place de programmes académiques qui intègrent les changements numériques et répondent aux progrès technologiques. Une refonte totale des cursus, effectuée en collaboration avec des experts de l'étranger, est prévue pour l'année académique 2017-2018. Entre-temps, des matières en rapport avec la presse numérique seront ajoutées aux cursus et des laboratoires pour l'entraînement numérique y seront implémentés. La FI affronte également un manque au niveau des équipements. Pour y remédier, nous avons adopté, cette année, deux projets pour la création de studios dans les deux sections de la FI.

À votre avis, comment le numérique a-t-il affecté les pratiques journalistiques ?
Il les a facilitées au niveau technique, mais les a rendues plus difficiles au niveau informatif. Auparavant, le journaliste disposait de l'exclusivité de l'information. Après l'avoir obtenue auprès des agences de presse et des sources fiables, il en opérait une sélection et la diffusait au public. Avec le numérique, le journaliste perd progressivement son rôle de filtre. Aujourd'hui, les informations proviennent d'une vingtaine de sources différentes. Cela pose des problèmes au niveau de la supervision de la traçabilité, de la fiabilité et de la crédibilité de ces sources, et rend donc plus difficiles le choix et l'analyse d'une information. De plus, en offrant toutes les nouvelles d'une façon similaire, le numérique banalise les informations, ce qui nuit au public. Les médias numériques se distinguent par l'ubiquité, l'instantanéité et l'interactivité, et les médias traditionnels ne sont pas censés les concurrencer. Par contre, ils sont appelés à conserver et à développer leurs particularités qui enrichissent le public, comme par exemple le recul et l'analyse dans la presse écrite.

Comment la FI a-t-elle accompagné l'évolution du métier de journaliste ?
Nous avons créé des masters 2 professionnels en économie et en santé et environnement. Ces masters permettent aux diplômés d'intégrer directement le marché du travail à travers des postes spécialisés. Par ailleurs, la FI a lancé un master 2 professionnel en journalisme web pour inculquer aux étudiants les techniques de la presse numérique. Elle propose également, en collaboration avec l'AUF, un master 2 en journalisme francophone. L'AUF offrira des bourses pour financer des stages en France qui mettront nos étudiants en contact direct avec les nouveautés apportées par les sources de production médiatique avancées. En outre, la faculté propose un diplôme professionnel en production journalistique de 60 crédits. Ce diplôme, d'une durée d'un an, s'adresse aux licenciés aspirant à avoir une expertise média, quelle que soit leur spécialisation.

Que fait la FI pour faciliter l'intégration de ses étudiants sur le marché du travail ?
Nous sommes en contact direct avec le marché du travail pour adapter nos programmes à ses besoins. Nous essayons aussi de diriger nos cursus de façon à donner plus d'opportunités d'embauche aux étudiants en leur offrant des connaissances se rapportant à plusieurs domaines, et non pas uniquement à l'écriture journalistique. Néanmoins, les médias au Liban souffrent d'une crise structurelle qui ne peut être résolue que par des mesures – structurelles et non conjoncturelles – qui reconsidèrent la réalité médiatique au Liban, les rôles du ministère de l'Information, du Conseil national de l'audiovisuel, des syndicats et des lois sur les médias, afin de réadapter ce métier. Consciente de cette crise, la FI essaie de proposer des solutions à travers des conférences qu'elle organise régulièrement.

Quelles sont les différentes spécialisations offertes par la FI ?Bien que la licence en journalisme soit la plus connue par le public, la FI propose deux autres spécialisations : relations publiques et publicité, et gestion de l'information, une filière offerte uniquement à l'UL. Ce dernier domaine est demandeur d'emplois. J'encourage vivement les étudiants à s'y spécialiser. En effet,...

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