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Liban - Conseil des ministres

Le dossier des télécoms stagne et le cas de Abdel Menhem Youssef reste en suspens

« C'est à Harb uniquement qu'il revient de décider du sort de Abdel Menhem Youssef », note Nabil de Freige.

Le Conseil des ministres a tenu hier une réunion extraordinaire qui a été consacrée en majeure partie au dossier des télécoms. La double casquette de Abdel Menhem Youssef, qui est à la fois directeur général de l'exploitation et de la maintenance au ministère des Télécoms et directeur d'Ogero, a été évoquée par certains ministres qui demandent que cette situation soit réglée.
Dès l'ouverture de la séance, le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, a formulé des critiques acerbes à l'égard de Abdel Menhem Youssef, l'accusant de mauvaise gestion, dénonçant le fait qu'il occupe deux postes en même temps. Le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a pour sa part fait assumer à M. Youssef la responsabilité de l'apparition des réseaux illégaux d'Internet. Selon M. Bassil, le directeur d'Ogero a refusé de donner accès à Internet à certaines sociétés alors qu'il en avait la possibilité, ce qui le rend responsable du recours de ces sociétés aux lignes illégales.

 

(Pour mémoire : Des problèmes, des querelles, mais pas de solutions en Conseil des ministres)

 

« L'affaire prend une tournure personnelle et politique »
« J'ai déjà demandé au gouvernement, et ce dès 2014, que la question de la double casquette de Abdel Menhem Youssef soit réglée, mais ma demande n'a pas été prise en considération », a pour sa part expliqué le ministre des Télécoms, Boutros Harb, à L'Orient-Le Jour, en réponse aux propos de Bou Faour et Bassil. Le ministre d'État pour les Affaires administratives, Nabil de Freige, a également relevé que la question des deux fonctions occupées par M. Youssef n'était pas « normale », mais il a rappelé que ce dernier avait été nommé à l'unanimité par le gouvernement, en 2006, aux deux postes qu'il occupe actuellement.

M. de Freige a également tenu à rappeler l'existence de la loi 431, votée en 2002 et jamais appliquée et qui visait à réguler le travail du secteur des télécoms. « Dans cette loi, il était prévu qu'Ogero devienne Liban Télécoms et que l'organigramme du ministère des Télécoms soit modifié », a souligné Nabil de Freige. « Le poste de directeur général aurait alors disparu et le ministère serait devenu une autorité de régulation et non plus un prestataire de services, a-t-il indiqué à L'OLJ. L'équipe de l'ancien président Émile Lahoud n'a pas appliqué cette loi, notamment Jean-Louis Cardahi, ministre des Télécoms à l'époque. Après 2005, Marwan Hamadé, ministre des Télécoms du gouvernement Siniora, a essayé d'appliquer la loi 431 mais la situation du pays l'en a empêché. Il a été suivi à ce poste par Gebran Bassil, Charbel Nahas et Nicolas Sehnaoui qui, eux, n'ont jamais cherché à mettre la loi en œuvre.

Quand Boutros Harb est arrivé au ministère des Télécoms, une de ses préoccupations premières était d'appliquer la loi 431, mais c'était sans compter le fait que le gouvernement a été rapidement paralysé », souligne M. de Freige.
« C'est à Harb uniquement qu'il revient de décider du sort de Abdel Menhem Youssef, note M. de Freige. Si M. Harb, en tant que ministre de tutelle de M. Youssef, décide que ce dernier doit être remplacé, ce sera à lui de le faire. L'affaire est en train de prendre une tournure personnelle et politique, et c'est ce qui est en train de nuire au pays. » Quant au ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, il a nié dans un communiqué le fait que le remplacement de M. Youssef ait été envisagé.

Aucune décision n'a donc été prise concernant l'épineux dossier des télécoms pendant la séance et les discussions à ce sujet se poursuivront lors de la prochaine séance, jeudi prochain.

 

Treize projets avec la Banque mondiale
Sur un autre plan, le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, a présenté au gouvernement treize projets, définis comme prioritaires, que la Banque mondiale souhaite financer dans les domaines de l'électricité, de l'entretien des routes, du traitement des eaux usées et des déchets industriels, de la santé publique, de la pollution et de l'éducation (voir page 8).

Le gouvernement a par ailleurs évoqué la possibilité de financer la moitié des frais médicaux de trois Libanais hospitalisés à l'étranger.

Notons que le ministre de l'Agriculture, Akram Chehayeb, a été chargé de chapeauter l'équipe en charge de l'application d'une stratégie pour le traitement des déchets solides, en remplacement du ministre de l'Intérieur et à la demande de ce dernier.

 

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commentaires (3)

Il est visiblement archi protégé, ce monsieur, depuis le temps qu'on se plaint de lui et qu'il sévit encore...

NAUFAL SORAYA

16 h 16, le 28 juillet 2016

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Commentaires (3)

  • Il est visiblement archi protégé, ce monsieur, depuis le temps qu'on se plaint de lui et qu'il sévit encore...

    NAUFAL SORAYA

    16 h 16, le 28 juillet 2016

  • Et voila ! Comme tous les autres scandales abjectes passes et a venir, celui-ci finira aussi dans les oubliettes du nombril du cosmos ...

    Remy Martin

    13 h 22, le 28 juillet 2016

  • Partie de poker menteur? Quand autant d'erreurs ont été commises, la moindre des choses est de remplacer le responsable. Ces erreurs étaient connues depuis longtemps, rendues publiques récemment. Il aurait dû démissionner, il faut maintenant l'aider ? Autrement dit, nous sommes de nouveau dans les partages de parts entre leaders politiques...el mou7assassat...la table du dialogue nous donnera le résultat.

    Sam

    09 h 12, le 28 juillet 2016

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