Rechercher
Rechercher

Liban - Loi électorale

Une entente CPL-FL autour du mode de scrutin composite semble possible

« La loi orthodoxe est la meilleure, mais nous sommes prêts à soutenir toute autre proposition qui permettrait d'atteindre notre objectif », souligne un député aouniste.

Alors que tout le monde attend les séances de dialogue prévues les 2, 3 et 4 août prochain pour sortir de la stagnation politique, la priorité semble aujourd'hui accordée à l'élaboration d'une nouvelle loi électorale.

En dépit de son départ en vacances, le président de la Chambre, Nabih Berry, a convoqué hier les commissions parlementaires à une réunion conjointe, le mercredi 27 juillet courant, pour un nouvel examen des propositions de loi portant sur le mode de scrutin composite (majoritaire et proportionnel), soutenues l'une par M. Berry et l'autre par le courant du Futur, les Forces libanaises et le Parti socialiste progressiste.
Toutes les formations politiques semblent conscientes de l'importance d'élaborer une nouvelle loi électorale, d'autant que la tenue dans des conditions normales des élections municipales, en mai dernier, exclut désormais toute possibilité de proroger une nouvelle fois le mandat du Parlement. Mais les positions figées adoptées par les protagonistes poussent les observateurs à se montrer sceptiques : les discussions à ce sujet ne seraient ainsi qu'une manière de tuer le temps avant que le fait accompli ne s'impose : la tenue des législatives prévues en juin 2017 en vertu de la loi de 1960, en vigueur aujourd'hui.

Des sources citées par l'agence al-Markaziya indiquent que le Parlement pourrait prendre acte de ce « fait accompli » lors d'une séance qu'il tiendra en octobre prochain. Selon ces mêmes sources, « entre deux maux, la tenue des législatives sur la base d'une loi qui bénéficie du soutien de la majorité des formations politiques serait le moindre ».

 

(Lire aussi : Pas de président ni de loi électorale en vue ; appels à l’adoption du budget 2017)

 

Mais cette vision pessimiste n'est pas partagée par les différentes formations politiques. Ammar Houri, député du Futur, a souligné qu'il n'est « pas exact de dire que les positions sont figées » en ce qui concerne la loi électorale. Interrogé par L'Orient-Le Jour, M. Houri a rappelé que sa formation avait facilité un consensus au sujet de la nouvelle loi électorale, avant d'arriver à la proposition de loi qu'elle soutient actuellement avec les FL, le PSP et les indépendants. « Nous avons fait tout cela alors que le Hezbollah et le Courant patriotique libre n'ont fait aucune concession dans ce domaine », a-t-il lancé.

La formation de Saad Hariri avait présenté quatre propositions de loi : l'une axée sur 50 circonscriptions, une autre prévoyant 37 circonscriptions réparties entre loi majoritaire et proportionnelle à raison de 70 % et 30 % respectivement, et une troisième avec la même répartition mais prévoyant un Sénat élu conformément à la loi dite orthodoxe, avant d'arriver à la loi qu'elle appuie actuellement.

Selon M. Houri, « tout compromis suppose des facilités et des concessions. Nous en avons fait le maximum. Et c'est au Hezbollah de faire de même pour arriver à voter une nouvelle loi ».
Jamal Jarrah, membre du même bloc, paraît beaucoup plus optimiste, en évoquant des « percées positives » au sujet de la loi électorale. Dans une déclaration à la Voix du Liban 100.3, M. Jarrah a estimé que le mode de scrutin composite « serait le plus probable et le plus à même de susciter un accord autour de ce dossier ».

 

(Pour mémoire : Le Hezbollah défend la proportionnelle comme « seule option » plausible de déblocage)

 

Les efforts de Berry
Du côté du bloc berryste, on est soucieux de mettre l'accent sur les efforts du président de la Chambre. « M. Berry a convoqué à une nouvelle réunion conjointe en dépit des (mauvais) résultats obtenus jusqu'ici parce qu'il est de son devoir d'assurer la continuité des réunions des commissions parlementaires en vue de parvenir à élaborer une nouvelle loi électorale », a déclaré Michel Moussa, député de Zahrani.
« Les raisons derrière l'immobilisme à ce sujet résident principalement dans les désaccords politiques et cela n'est pas nouveau », a-t-il dit à L'OLJ. « La table de dialogue tente de résoudre ce désaccord, sachant qu'il n'y a aucun lien entre les séances du dialogue national de Aïn el-Tiné et les réunions des commissions parlementaires », a-t-il précisé.

Chez les chrétiens, il semble que les deux partis dominants s'activent pour étendre le champ de leur entente à la loi électorale, tout comme ils avaient unifié leurs positions concernant la présidentielle. Antoine Zahra, député FL de Batroun, a affirmé à L'OLJ que le CPL discute « sérieusement » avec les FL des avantages du scrutin composite, en dépit de son attachement affiché à la loi dite orthodoxe, qui prévoit l'élection des députés de chaque communauté par les électeurs de la communauté respective. M. Zahra a fait savoir que les discussions portant sur la loi électorale se font dans le cadre d'un comité FL-CPL. Selon le député, « la première étape vers le vote d'une nouvelle loi commence par l'engagement à élaborer une loi composite ».

« Quatre formations sont aujourd'hui en faveur de cette dernière et tout le monde sait que la proportionnelle seule fait face à des obstacles liés au pacte national, qu'évoquent les sunnites et les druzes », a-t-il ajouté, avant d'estimer que « la Chambre a encore le temps de voter une nouvelle loi électorale ».
Le député Hikmat Dib (CPL) a confirmé les propos d'Antoine Zahra. « Nous sommes encore dans la phase de discussions, mais nous n'avons pas encore donné une réponse définitive », a-t-il indiqué à L'OLJ avant de poursuivre : « Nous voulons assurer une représentation juste des chrétiens. Ainsi, nous estimons que la loi dite orthodoxe est la meilleure, mais nous sommes prêts à soutenir toute autre proposition qui permettrait d'atteindre notre objectif. »

 

Lire aussi
La conférence du dialogue, dernière cartouche avant la mort clinique de l’État

 

Pour mémoire
Samy Gemayel à « L’OLJ » : Un Doha bis sans un chef de l’État serait la fin de la présidence de la République

Alors que tout le monde attend les séances de dialogue prévues les 2, 3 et 4 août prochain pour sortir de la stagnation politique, la priorité semble aujourd'hui accordée à l'élaboration d'une nouvelle loi électorale.
En dépit de son départ en vacances, le président de la Chambre, Nabih Berry, a convoqué hier les commissions parlementaires à une réunion conjointe, le...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut