Le manque de transparence des principales institutions de l'Etat tunisien est un obstacle majeur à la lutte contre la corruption, a déploré jeudi l'ONG I-Watch, représentant local de Transparency International.
L'organisation a présenté les résultats d'une étude réalisée entre janvier 2014 et décembre 2015, qui "analyse le degré de transparence et d'intégrité dans les principales institutions jouant un rôle important dans la lutte contre la corruption", comme le Parlement, selon ses auteurs.
"Il n'y a pas de conditions favorables au sein des institutions tunisiennes pour contrer la corruption", a jugé Khaled Mejri, l'un des experts qui ont rédigé cette étude. La corruption était pourtant l'une des principales motivations de la révolution qui a emporté la dictature de Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011.
L'étude note ainsi qu'il est "rare" que des institutions, publiques comme privées, publient leurs comptes ou leurs activités.
Selon le rapport, l'institution publique la plus transparente est l'instance chargée des élections (ISIE) et parmi les moins transparentes figurent le Parlement et... l'Instance nationale de lutte contre la corruption.
Le cadre juridique est en outre insuffisant au niveau national, selon M. Mejri. "Les pots-de-vin sont criminalisés dans le secteur public mais pas dans le privé", a-t-il affirmé.
La lutte contre la corruption "est une lutte éparse (...) que certaines institutions de l'Etat, soit au niveau du discours, soit au niveau de l'action (...), prétendent faire. Mais nous n'avons pas de stratégie claire. On ne sait pas quels sont les domaines auxquels s'attaque le gouvernement pour lutter contre la corruption", a-t-il ajouté.
Selon une récente étude de Transparency International, plus de deux tiers des Tunisiens jugent que la corruption a augmenté dans leur pays en 2015. Et la corruption d'Etat sous Ben Ali a laissé place à une banalisation de la petite corruption dans tous les domaines au quotidien.
Ce fléau "touche aux droits de l'Homme (...) et à l'économie", a dit M. Mejri. "Aujourd'hui, si la Tunisie veut vraiment faire son élan économique et démocratique, il faudrait commencer par la lutte contre la corruption".
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Tunisie : le manque de transparence entrave la lutte contre la corruption (ONG)
AFP / le 21 juillet 2016 à 18h32
Le manque de transparence des principales institutions de l'Etat tunisien est un obstacle majeur à la lutte contre la corruption, a déploré jeudi l'ONG I-Watch, représentant local de Transparency International.L'organisation a présenté les résultats d'une étude réalisée entre janvier 2014 et décembre 2015, qui "analyse le degré de transparence et d'intégrité dans les principales...
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