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Liban - La situation

L’hôpital de Chebaa, seul point « utile » du dialogue Hezbollah-Futur

Le leader des FL s’entretenant avec l’ancien député Moustapha Allouche.

Le signal déclencheur de tout compromis national émane, depuis que règne la paralysie des institutions, du dialogue bilatéral entre le Hezbollah et le courant du Futur. De la 29e réunion qui a eu lieu mardi soir à Aïn el-Tiné, il n'aura résulté qu'une preuve de l'immobilisme politique actuel – et de la difficulté grandissante à communiquer sur des solutions, malgré le semblant d'affairement autour de certains dossiers à caractère financier.

La séance de dialogue s'est déroulée entre l'adjoint politique du secrétaire général du Hezbollah, Hussein Khalil, le ministre Hussein Hajj Hassan, le député Hassan Fadlallah, le directeur du bureau de Saad Hariri (chef du courant du Futur), Nader Hariri, le ministre Nouhad Machnouk et le député Samir Jisr, en présence du ministre Ali Hassan Khalil.
Selon un communiqué succinct publié à l'issue de la réunion, « les parties ont planché sur les développements politiques, dénonçant en force les actes terroristes en tout lieu et réitérant leur appui interne au rôle de l'armée et des services de sécurité face à ces actes. Elles se sont en outre attardées sur le besoin accru de relancer les institutions, notamment le Parlement, au vu des échéances qui s'imposent à plus d'un niveau, précisément la législation financière de nécessité ».
Si le communiqué laisse croire à un possible compromis sur le vote du budget, des milieux du courant du Futur mettent en doute sa faisabilité. À L'Orient-Le Jour, le député Ahmad Fatfat fait état d'un « accord de principe sur la nécessité de voter le budget », sans plus. En effet, il existe selon lui au moins deux entraves à l'approbation du budget de 2017 : le financement du Tribunal spécial pour le Liban, « auquel le ministre des Finances refusera d'allouer les fonds nécessaires », et le réajustement de l'échelle salariale des fonctionnaires publics.

Même si pour certains, comme le ministre Rachid Derbas, « la question du TSL n'est qu'un prétexte », M. Fatfat estime en tout cas que le communiqué du bloc du Changement et de la Réforme, publié la veille, « a coupé court à l'entreprise de vote du budget ». Le bloc aouniste s'était prononcé en faveur de l'adoption d'un budget mais seulement après clôture des comptes depuis 2005, rejetant toute autre approche « du fait de l'absence d'un président » – une position visant vraisemblablement à forcer l'élection du général Michel Aoun. Alors que le quitus fait l'objet du rapport élaboré par le ministre des Finances et qui doit être examiné par la commission du Budget et des Finances, il est improbable qu'il soit entériné, surtout qu'il se prête à toutes les formes d'accusations mutuelles de corruption.

Ce qui fait dire, en somme, à Ahmad Fatfat que « le remue-ménage provoqué par la question du budget n'est qu'un nouveau moyen de meubler la situation générale d'attente, un moyen propre à servir éventuellement d'outil de pression politique ». Cela ne vaut-il pas tout autant pour la relance récente, par le bloc du Futur, du dossier de l'électricité, qui doit faire l'objet d'une conférence de presse aujourd'hui ? Le député répond par la négative, précisant que ce dossier ne vise pas à faire contrepoids au dossier du budget, mais « répond au vif mécontentement exprimé par les habitants de Beyrouth suite aux récents rationnements drastiques ».


(Lire aussi : Présidentielle : puisqu'une majorité pro-Aoun existe, qu'attend encore le Hezbollah pour cesser son boycott ?)

 

L'affaire de l'hôpital de Chebaa
En somme, le dialogue bilatéral, mardi soir, n'a « rien apporté de nouveau sur la scène politique », indique une source autorisée. Une platitude telle que c'est un dossier à caractère social qui a percé dans le débat, lui conférant un certain intérêt pratique : l'ouverture de l'hôpital de Chebaa (situé dans la région du Arkoub), qui fait l'objet depuis une semaine de revendications populaires grandissantes.
Prêt à être mis en service depuis 2009, cet hôpital – devenu hôpital gouvernemental par un décret de 2011 – attend toujours, pour son ouverture, l'approbation en Conseil des ministres d'un décret de nomination des membres et du président de son conseil d'administration.

Construit grâce à une donation émiratie datant de 2006, décrochée grâce aux efforts de la municipalité et du comité des familles du Arkoub, il a été construit sur une parcelle offerte par un notable du village et membre du conseil municipal. Les Émirats arabes unis sous-traitent à leurs frais depuis 2009 l'entretien des équipements médicaux, du bâtiment et la sécurité à des sociétés privées. Cet hôpital entièrement offert à l'État est, au moins depuis 2011, interdit de service, pour des motifs d'ordre sécuritaire soulevés par le Hezbollah. Ce dernier aurait invoqué, au début du conflit syrien, le risque d'un élargissement du périmètre des combats en Syrie vers le Golan, et précisément vers le village de Beit Jenn, proche de Chebaa, et le risque conséquent que l'hôpital de Chebaa accueille et soigne des blessés issus du Front al-Nosra et facilite ainsi l'infiltration de terroristes. Une position assouplie depuis mardi : au courant du Futur qui soulevait la question, le Hezbollah, déjà sollicité par le ministre de la Santé sur ce dossier, aurait dit que les circonstances politico-sécuritaires qui avaient dicté son refus d'ouvrir l'hôpital ont changé, et exprimé, sur cette base, sa disposition à examiner l'hypothèse de cette ouverture. Sans avancer de promesses ni d'engagement à ce niveau, ce premier pas a été perçu positivement par ses interlocuteurs.

Des locaux du village suivant de près ce dossier confirment à L'OLJ que le risque d'infiltrations aux frontières s'est quasiment dissipé, surtout que l'armée a sécurisé le périmètre de Chebaa depuis deux ans. On apprend en outre que l'ouverture éventuelle de l'hôpital pourrait s'accompagner de l'établissement d'un poste militaire proche. Toutefois, des habitants se montrent sceptiques quant à l'aboutissement du processus d'ouverture de l'hôpital. Même en cas d'accord éventuel sur le principe de l'ouverture, les habitants craignent que les responsables politiques nomment au conseil d'administration des personnes étrangères à la région, à des fins clientélistes. Ce qui ne sera pas sans susciter un tollé populaire, préviennent-ils.

 

(Lire aussi : La conférence du dialogue, dernière cartouche avant la mort clinique de l'État)

 

Allouche à Meerab : des craintes partagées
Cette procédure doit donc attendre, au moins jusqu'au 2 août prochain, début de la série de trois séances de dialogue national fixées par Nabih Berry. Ce dernier s'est envolé hier pour des vacances familiales qui s'achèvent à la fin du mois courant, tandis que le Premier ministre doit se rendre samedi prochain à Nouakchott pour participer au sommet de la Ligue arabe.

Les suspensions ponctuelles de la routine politique sont une pause pouvant aider à discerner plus clairement les effets pervers de la paralysie : un repli communautaire progressif prend forme, qui pourrait faciliter des mutations géopolitiques au Liban, dans la suite de partitions régionales, notamment en Syrie et en Irak, que l'ancien député Moustapha Allouche estime fort probables. Son entretien hier avec le président des Forces libanaises, Samir Geagea, aurait permis de « réaffirmer notre vision commune pour le Liban, qui est celle du patriarche Hoayek », confie M. Allouche à L'OLJ, ajoutant que « le moyen le plus sain de préserver l'entité libanaise, ou de tenter de le faire, reste le déblocage de la présidentielle ». Il révèle à cet égard que « l'option d'un cinquième candidat n'est plus envisageable, un tel candidat ne pouvant assurer le quorum des deux tiers ». Pourquoi la proposition du député Walid Joumblatt de séparer la présidentielle d'une solution globale (indépendamment de l'option Aoun en soi) n'a-t-elle donc pas porté ? « Parce que le Hezbollah continue de réclamer une solution globale, son objectif premier, resté inchangé, étant de prolonger le vide », conclut-il.

 

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commentaires (1)

Intéressant de mettre à jour le fait que les usurpateurs de terre de Palestine sunnite et chrétienne utilisent des hôpitaux pour soigner les bactéries salafisteswahabotes. Qui ne dit mot ,consent. .

FRIK-A-FRAK

10 h 43, le 21 juillet 2016

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Commentaires (1)

  • Intéressant de mettre à jour le fait que les usurpateurs de terre de Palestine sunnite et chrétienne utilisent des hôpitaux pour soigner les bactéries salafisteswahabotes. Qui ne dit mot ,consent. .

    FRIK-A-FRAK

    10 h 43, le 21 juillet 2016

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