Comment un camion a-t-il pu entrer sur la Promenade des Anglais dans une France en situation de sécurité renforcée depuis les attentats de janvier 2015.
Peu avant 23h, heure française, un camion blanc de 19 tonnes a foncé sur la célèbre avenue, fermée à la circulation pour les célébrations de la Fête nationale, écrasant des dizaines de personnes sur deux kilomètres. L'attentat a fait au moins 84 morts (bilan provisoire), dont plusieurs enfants.
Quelques heures après l'attentat, des politiques français se sont livré à une surenchère sécuritaire, se demandant notamment comment la camion avait pu entrer sur la Promenade des Anglais.
"On doit pouvoir stopper un camion qui ne répond pas aux sommations. (...) Il suffit de mettre à l'entrée de la promenade des Anglais un militaire avec un lance-roquettes et il arrêtera le camion", a ainsi préconisé, sur RTL, le député (Les Républicains) Henri Guaino.
"Je ne suis pas enquêteur. Si tous les moyens avaient été pris, le drame n'aurait pas eu lieu. Bien sûr qu'il faut faire plus, qu'il faut faire mieux. D'abord en ce qui concerne nos services de renseignement", a déclaré, de son côté, Alain Juppé, maire de Bordeaux.
"Pourquoi et comment cet homme a-t-il pu pénétrer sur la promenade des Anglais qui était pourtant piétonnisée? Combien de policiers nationaux protégeaient cet événement, là où nous réclamons des renforts depuis des mois et des mois parce que nous jugeons que leur présence est insuffisante", a lancé, de son côté, Christian Estrosi, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca).
Si l'enquête doit toujours déterminer comment le poids lourd a pu pénétrer sur la Promenade, fermée à la circulation et ultrasécurisée pour la fête nationale, Luc Poignant, délégué Unité SGP Police FO, interrogé par Le Monde, estime lui que la polémique sur la question précise du dispositif de sécurité sur la Promenade des Anglais n'a pas lieu d'être.
M. Poignant rappelle que les passants faisaient l'objet de contrôles et de fouilles. "Le dispositif de sécurité était suffisant", assure-t-il. "Mais il faut que les gens comprennent que l'on ne peut pas empêcher un camion de défoncer des barrières et de foncer sur la foule. A moins de dresser des murs en béton sur la promenade des Anglais. Aucun dispositif de sécurité ne peut empêcher ce type d'attaque. Il n'y a pas de polémique sur la sécurité ce soir-là."
L'état d'urgence, décrété au soir des attentats du 13 novembre, a été prolongé à trois reprises par le Parlement. Le terme prévu par la dernière prolongation était le 26 juillet, deux jours après la fin du Tour de France cycliste. Après avoir confirmé cette date jeudi lors de l'interview du 14 juillet, François Hollande a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi que l'état d'urgence serait finalement de nouveau prolongé de trois mois quelques heures après l'attentat de Nice.
Mis en place après les attentats de janvier 2015, le dispositif de sécurité "Sentinelle" de surveillance des sites sensibles, qui devait passer de 10.000 à 7.000 hommes, va, en outre, être finalement maintenu à son plus haut niveau.
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commentaires (4)
Y aurait-il des complices, ou du moins des sympathisants ? Question qu'on est en droit de se poser.
DUTAILLY Catherine
09 h 10, le 17 juillet 2016