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Campus - Concours

Des étudiantes libanaises visitent un camp de réfugiés en Jordanie

Les lauréates du 1er concours de plaidoirie organisé par l'Agence universitaire de la francophonie (AUF) et l'École doctorale de droit du Moyen-Orient (Eddmo), en partenariat avec le bureau régional de l'Unesco et le Norwegian Refugee Council (NRC), ont visité un camp de réfugiés syriens en Jordanie. Une expérience édifiante.

De gauche à droite  : Xavier Frucot, Christelle Abboud, Sandra Nehmé et, au premier plan, Laura Abou Hala.

Du 21 au 23 mai, Laura Abou Hala, Christelle Abboud, Sandra Nehmé et Micheline Frem, toutes les quatre étudiantes en doit à l'Usek, et Xavier Frucot, de l'Université du Caire, récipiendaire du prix du meilleur orateur du concours, ont eu l'occasion d'accompagner le Norwegian Refugee Council (NRC) dans des camps de réfugiés syriens et de découvrir comment se fait l'accueil des réfugiés en Jordanie.

« Notre séjour était très enrichissant. Il nous a permis de mieux appréhender les réalités du statut des réfugiés sur le terrain », se réjouit Laura Abou Hala, avocate stagiaire, et étudiante en master 2 de droit. Et de poursuivre : « Nous avons pu confronter nos connaissances théoriques sur les droits des réfugiés à une vie pratique en découvrant le processus de la mise en œuvre de ces droits notamment en ce qui concerne le droit au travail, à l'éducation, au logement et aux services de santé. »

Les jeunes étudiants ont pu observer comment la Jordanie gère le flux des réfugiés et comparer avec la situation au pays du Cèdre. « Au Liban, les réfugiés se trouvent partout, dans toutes les régions, tandis qu'en Jordanie, ils sont placés dans des camps organisés et structurés », précise Christelle Abboud. La jeune mastérante en droit qui travaille dans le cadre de son projet de mémoire sur la responsabilité médicale, en particulier chez les médecins résidents, a été profondément touchée par la rencontre avec les réfugiés. « Je me rappelle la première maison visitée. Il y avait une femme, un homme qui ne pouvait pas travailler pour des raisons de santé : un trouble de l'équilibre. Des enfants, aussi jeunes que trois et quatre ans. Ils étaient tous là. Ils n'avaient pas d'eau, pas d'électricité, pas d'aliments. Nous nous sommes assis à même le sol... ».

Sandra Nehmé qui a accompagné Christelle sur le terrain raconte l'histoire d'une autre famille dont les membres, en attente de leurs papiers pour immigrer au Canada, ont « perdu tout contact avec l'ambassade ». « Entre-temps ils avaient vendu toutes leurs affaires. Ils n'ont plus rien. C'est tragique. » La jeune étudiante qui travaille sur la cybercriminalité ajoute, bouleversée : « Ils sont obligés de vendre les coupons alimentaires qu'on leur a distribués pour acheter du lait pour leurs enfants. »

Autonomisation et sensibilisation
Dans l'un des camps, les étudiantes ont observé une « certaine autonomie » économique. « Les réfugiés y animent un marché local fermé aux non-réfugiés. Ils vendent et achètent des produits. » Ces derniers peuvent vivre des situations fort différentes, « certains sont sans papiers, d'autres en ont, certains sont complètement démunis, d'autres un peu moins... ». Leurs besoins diffèrent naturellement. Les étudiantes rapportent deux points importants : les interventions de la NRC sont adaptées aux besoins spécifiques de chaque famille.

« C'est au cas par cas », souligne Laura. Et surtout, il y a un suivi renforcé et personnalisé. L'avocate stagiaire soulève un autre aspect également d'une grande importance : la lutte contre la corruption. « Les ONG en Jordanie travaillent beaucoup sur la sensibilisation contre la corruption. » Par ailleurs, les réfugiés qui ont accès à un bureau pour les plaintes sont aussi « sensibilisés sur leurs droits les plus fondamentaux », pour les protéger des différentes sortes d'abus. « Par exemple, précise Sandra, leur droit à un salaire digne qui n'est pas plus bas que le salaire minimum. » « L'organisation du travail de la NRC, la répartition des tâches, l'esprit d'équipe et le bon suivi des affaires de chaque famille sont impressionnants et permettent de subvenir aux besoins des personnes les plus vulnérables, surtout en ce qui concerne l'assistance juridique et sociale », note Laura.

Implanter ce modèle au Liban
« Le Liban a besoin de limiter le désordre de la société. Car le désordre ne crée que le désordre. Cela ne peut se faire qu'à travers la création et l'organisation, dans des zones spécifiques, de camps pour les réfugiés, pour assurer leur protection en premier lieu et la protection de la société libanaise en second lieu » , affirme Chrystelle. Pour Laura, il est nécessaire de « renforcer la philosophie des droits de l'homme, d'encourager les jeunes à s'engager dans le travail humanitaire, afin de vivre dans un monde meilleur d'égalité et de tolérance ». Sandra acquiesce : « Lorsqu'on rencontre les réfugiés, on ressent, avec force, la volonté de les aider. »

Le concours de plaidoirie de l'Eddmo a été organisé au mois de mars sur le thème des droits des réfugiés. Les lauréates étaient encadrées par leur professeur, Théo Boutruche. En tout, 25 mastérants et doctorants en droit en provenance de six universités du Liban et d'Égypte avaient participé à la compétition.

 

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