Les accusations adressées par le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naïm Kassem, à l'Arabie saoudite doivent être placées dans le contexte de la recrudescence des affrontements entre le royaume wahhabite et l'Iran au Yémen où le cessez-le feu a été violé une fois de plus.
C'est ce qu'affirment les milieux politiques du 14 Mars qui ajoutent que le raidissement des relations entre les deux pays a été en outre exacerbé par la participation du prince saoudien, Turki al-Fayçal, ancien chef des services de renseignements saoudiens (un poste qu'il a occupé durant 20 ans), à la manifestation de l'opposition iranienne en exil qui a eu lieu à Paris, le 9 juillet.
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Les propos du numéro deux du Hezbollah constituent par ailleurs une réponse aux accusations adressées cette fois-ci par le chef du courant du Futur, Saad Hariri, et le leadership du 14 Mars à l'Iran qui, selon eux, bloque l'échéance présidentielle. À cela, Naïm Kassem a répliqué : « Allez chercher du côté des Saoudiens. S'ils approuvent l'élection de Michel Aoun (le chef du bloc du Changement et de la Réforme), la présidentielle sera réglée. Sinon, la crise sera longue et rien, absolument rien, ne la débloquera : ni les déclarations ni les justifications, encore moins les visites de (personnalités) étrangères ou les accusations. »
Entre-temps, les réquisitoires entre l'Iran et l'Arabie saoudite vont bon train. Alors que cette dernière accuse la République islamique d'instrumentaliser des groupuscules sunnites à l'intérieur du royaume pour contester le pouvoir en place, l'Iran impute à son tour à l'Arabie saoudite d'être derrière le mouvement de contestation organisé par l'opposition iranienne à Paris. Bref, un affrontement qui se répercute, par procuration, sur la scène libanaise à travers les diatribes portant sur la responsabilité du blocage institutionnel. Une preuve par mille que l'échéance présidentielle est devenue une carte de pression aux mains des deux acteurs régionaux qui cherchent de toute évidence à améliorer les conditions de négociation de part et d'autre.
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Le président du Parlement, Nabih Berry, l'avait bien prédit, le jour où il avait déclaré que l'échéance présidentielle ne sera débloquée que grâce à un rapprochement irano-soudien, seule issue pour sortir de l'impasse. Il avait également pressenti, au lendemain de la signature de l'accord nucléaire entre l'Iran et la communauté internationale, qu'une telle entente n'aurait aucun impact sur l'échéance présidentielle. Avant de souligner qu'un éventuel règlement de la crise au Yémen pourrait cependant paver la voie à une solution à la crise institutionnelle libanaise, M. Berry ayant contesté par ailleurs l'idée d'un lien potentiel entre l'élection d'un chef de l'État et l'émergence d'une solution quelconque en Syrie.
Revenant sur les propos du numéro deux du Hezbollah, certains milieux politiques en ont déduit une persistance du parti chiite à vouloir soutenir la candidature de M. Aoun, sachant pertinemment que ce dernier n'a pas de grandes chances de parvenir à la première magistrature, le quorum ne pouvant pas être assuré à cette fin.
Quant aux autres parties, notamment le chef du courant du Futur et l'ensemble de ses alliés moins le chef des FL, elles persistent et signent dans leur attachement à la candidature du chef des Marada, Sleiman Frangié.
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Face à cette rigidité affichée de part et d'autre, la visite du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, et, avant lui, d'autres personnalités étrangères n'ont pas abouti au moindre changement dans les positions respectives affichées par les protagonistes. Le chef de la diplomatie française continue toutefois de parier sur l'initiative de M. Berry, à savoir le « package deal » (loi électorale, élections législatives, échéance présidentielle et gouvernement) prévu pour être discuté lors du prochain dialogue national qui devrait se tenir les 2, 3 et 4 août prochain.
D'ores et déjà, le bloc du Futur mais aussi Michel Aoun ont déclaré leur rejet de principe du « package deal ». Le premier insiste sur l'élection d'un président selon les règles constitutionnelles, estimant que les députés doivent faire acte de présence durant la séance électorale, et « que le meilleur gagne ». Le second refuse tout « package deal » qui n'aboutirait pas à son élection, insistant sur la priorité de cette échéance qui doit être respectée avant toute autre chose, d'autant que les parties politiques ne sont pas parvenues à un accord sur la loi électorale. Retour donc à la case départ avec en perspective une rencontre prévue entre Michel Aoun et Saad Hariri, qui pourrait se tenir hors du Liban.
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C'est ce qu'affirment les milieux politiques du 14 Mars qui ajoutent que le raidissement des relations...
QU,ON SACHE QUE LE PEUPLE LIBANAIS N,ACCEPTERAIT PAS DE SE SOUMETTRE DEVANT PERSONNE... ET JE PARLE DU PEUPLE... ET SURTOUT QU,IL N,EST PAS DIGERABLE AUX ESTOMACS FAKIHIENS ET SALAFISTES ... DES DEUX FACES DE LA MEME MONNAIE !!! L,AVENIR LE PROUVERA...
20 h 09, le 13 juillet 2016