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À La Une - Bangladesh

Jihadistes de Dacca: un homme politique "abasourdi" par l'implication de son fils

D'après le ministre de l'Intérieur Asaduzzaman Khan, les assaillants étaient des jeunes gens instruits et issus de familles aisées.

Rohan Imtiaz, 22 ans, fils de Imtiaz Khan Babul, membre de l'Awami League, le parti au pouvoir au Bangladesh. Photo AFP.

Un homme politique bangladais a témoigné mardi de son désarroi après avoir appris que son fils, disparu depuis plusieurs mois, était l'un des jihadistes preneurs d'otage de Dacca, ajoutant que de nombreux jeunes issus de familles aisées s'étaient dernièrement volatilisés.

Sur les 20 otages tués dans l'attaque lancée vendredi soir contre un restaurant du quartier diplomatique de Dacca, neuf étaient italiens, sept japonais, deux bangladais, un américain et un indien.

 

Des jihadistes instruits
Imtiaz Khan Babul, membre de l'Awami League, le parti au pouvoir, a expliqué à l'AFP que son fils Rohan Imtiaz, âgé de 22 ans, tué samedi matin dans l'assaut des forces de sécurité, était un étudiant brillant.
Son comportement ne laissait en rien penser qu'il avait pu être radicalisé avant sa disparition fin décembre. "Je suis resté abasourdi et sans voix en apprenant que mon fils avait fait une chose si odieuse", a déclaré M. Babul, en larmes, à l'AFP.

"Je ne sais pas ce qui l'a changé. Il n'y a eu aucun indice suggérant qu'il était en train d'être radicalisé. Il ne lisait quasiment jamais de livres religieux". D'après le ministre de l'Intérieur Asaduzzaman Khan, les jihadistes étaient des jeunes gens instruits, issus de familles aisées, loin du stéréotype du volontaire venu d'un milieu pauvre et radicalisé dans une madrasa (école coranique).

Dans les mois qui ont suivi la disparition de son fils, Imtiaz Khan Babul a multiplié les démarches auprès des responsables du parti pour qu'ils l'aident à le retrouver, se rendant même dans les morgues. Pendant ses recherches, il a rencontré des parents dans des situations similaires.
"J'ai rencontré tant de parents dont les fils avaient disparu", a-t-il dit. "Hier encore, l'un d'eux disait que j'avais eu de la chance de récupérer le corps de mon fils. Certains d'entre eux n'ont pas tant de chance". Il a ajouté qu'il pensait que son fils avait pu subir un "lavage de cerveau" et être radicalisé via internet.

 

Diplomates inquiets
Six jeunes hommes ont été tués dans l'assaut des forces de l'ordre à l'issue du siège d'une nuit revendiqué par l'organisation État islamique (EI). La police a confirmé mardi avoir peut-être accidentellement abattu, parmi eux, un employé de cuisine.

Parmi les autres figurent un diplômé d'une université privée cotée du pays, un étudiant de 18 ans d'une école réputée, un enseignant de maternelle de 26 ans, le fils de M. Babul et un fils d'ouvrier ayant étudié dans une madrasa. Un septième suspect a été arrêté et est en train d'être interrogé.
La volonté des groupes jihadistes tels que l'EI de recruter des jeunes issus de la classe moyenne va compliquer les efforts du gouvernement pour éradiquer l'extrémisme.

Le Bangladesh nie la présence de l'EI dans le pays, en dépit de la revendication et de la diffusion de photos de cinq hommes armés par Amaq, l'agence proche de l'organisation. Le gouvernement a déclaré que tous les assaillants appartenaient au Jamaeytul Mujahdeen Bangladesh (JMB), un groupe islamiste local interdit.
Le ministre des Affaires étrangères A.H. Mahmood Ali a rencontré des diplomates étranger mardi après cette attaque, la pire jamais commise contre des étrangers à Dacca, pour discuter des mesures de sécurité à prendre.

 

(Lire aussi : En pleurs, les familles des victimes de Dacca retrouvent les dépouilles de leurs proches)

 

Des centaines d'entreprises étrangères sont installées au Bangladesh. Son industrie textile représente le poumon de l'économie bangladaise et approvisionne en vêtements bon marché les grandes marques mondiales d'habillement.
"Nous avons discuté des moyens de faire face à la situation et d'assurer la sécurité de la communauté diplomatique et étrangère", a déclaré un diplomate à l'AFP, ajoutant que l'aide étrangère pour faire face à l'extrémisme islamiste avait également été débattue.

Parallèlement, les dépouilles des sept victimes japonaises --qui travaillaient toutes pour l'Agence de coopération internationale du Japon-- sont arrivées à Tokyo à bord d'un avion gouvernemental nippon, selon des journalistes de l'AFP. D'après les autorités, les corps des victimes italiennes ont quitté Dacca dans la matinée tandis que celui de la victime indienne a été rapatrié lundi.

 

Pour mémoire

Fusillade et prise d'otages dans un restaurant de Dacca

Un homme politique bangladais a témoigné mardi de son désarroi après avoir appris que son fils, disparu depuis plusieurs mois, était l'un des jihadistes preneurs d'otage de Dacca, ajoutant que de nombreux jeunes issus de familles aisées s'étaient dernièrement volatilisés.
Sur les 20 otages tués dans l'attaque lancée vendredi soir contre un restaurant du quartier...

commentaires (2)

LA TARE... DES TARES... CA SE PESE EN TONNES !!!

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 31, le 05 juillet 2016

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Commentaires (2)

  • LA TARE... DES TARES... CA SE PESE EN TONNES !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 31, le 05 juillet 2016

  • A ce père malheureux avec qui je compatis chaleureusement , je dirai tout simplement que quand une bactérie vous frappe , elle ne se déclare pas avant , mais on l'a sent après son passage par une grosse fièvre.

    FRIK-A-FRAK

    17 h 25, le 05 juillet 2016

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