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Moyen Orient et Monde - Irak

Colère et deuil après le carnage de Bagdad

L'attentat a fait 213 morts et plus de 200 blessés, selon un dernier bilan qui pourrait encore s'alourdir.

Hier, dans le quartier Karrada à Baghdad, au lendemain du terrible attentat de l’EI. Ahmad al-Rubaye/AFP

Les Irakiens fulminaient hier contre leur gouvernement après son échec à empêcher un attentat-suicide du groupe jihadiste État islamique (EI) qui a fait plus de 200 morts à Bagdad, le pire qu'ait connu leur pays depuis des années. Le bilan pourrait encore s'aggraver, les secouristes continuant de rechercher des corps au milieu des décombres des échoppes et des bâtiments détruits par l'explosion dimanche d'un véhicule piégé dans une rue bondée du quartier commerçant de Karrada. L'attentat commis par le groupe extrémiste sunnite visait à faire un maximum de morts dans le quartier majoritairement chiite, où les badauds, au moment de l'explosion, se pressaient pour faire leurs courses avant la fête marquant la fin du ramadan.
Après s'être rendu sur les lieux du drame dimanche, le Premier ministre Haider al-Abadi a proclamé un deuil national de trois jours et annoncé une modification des mesures de sécurité.
Face à l'incapacité des autorités à les protéger, les Irakiens continuaient d'exprimer leur colère dans les rues de Bagdad, 24 heures après l'attentat qui a fait 213 morts et plus de 200 blessés. « Je jure par Dieu, ce gouvernement est un échec », lâche une femme se présentant comme Oum Alaa qui a perdu son appartement dans la puissante déflagration. « Les tactiques (de l'EI) évoluent. » Pourquoi le gouvernement garde-t-il la même stratégie ? s'interroge un homme en faisant référence aux « stupides checkpoints » des forces de sécurité ou aux détecteurs de bombe qui se sont révélés inefficaces. Inam al-Zoubaidi est, elle, venue à Karrada pour présenter ses condoléances aux « familles des martyrs, tombés en raison de ce gouvernement raté ».

Compréhensif
Dans le quartier endeuillé, un homme a déposé une bougie devant un immeuble ravagé par les flammes quand d'autres erraient au milieu des pleureuses. Au pied des escaliers, des hommes déblaient des monticules de cendre à la pelle ou à la main, à la recherche des disparus. Des banderoles noires portant les noms des victimes – dont plusieurs membres de certaines familles – sont accrochées aux façades recouvertes de suie pour indiquer le lieu et la date de leurs funérailles.
En première ligne, M. Abadi. Une vidéo postée sur les réseaux sociaux a montré des hommes en colère lancer des pierres sur un convoi présenté comme celui du Premier ministre, dimanche sur les lieux de l'attaque, alors qu'un autre homme a été entendu en train de l'insulter dans une autre vidéo.
M. Abadi, dont le gouvernement est déjà accusé de corruption, s'est voulu compréhensif. « Je comprends l'émotion et les actions qui se produisent dans des moments de colère et de tristesse », a-t-il dit dans un communiqué.
Après avoir promis de « punir » les responsables de l'attaque, il a annoncé le retrait des détecteurs d'explosifs dont l'efficacité avait été mise en doute et ordonné au ministère de l'Intérieur d'accélérer le déploiement d'un dispositif pour contrôler plus efficacement les véhicules à toutes les entrées de Bagdad, où se pressent chaque jour des milliers de poids lourds et de voitures particulières.
Mais des soldats et des policiers postés à certains check-points de Bagdad portaient toujours les détecteurs inefficaces, en affirmant qu'ils n'avaient pas encore reçu l'ordre de ne plus les utiliser.

(Source : AFP)

Les Irakiens fulminaient hier contre leur gouvernement après son échec à empêcher un attentat-suicide du groupe jihadiste État islamique (EI) qui a fait plus de 200 morts à Bagdad, le pire qu'ait connu leur pays depuis des années. Le bilan pourrait encore s'aggraver, les secouristes continuant de rechercher des corps au milieu des décombres des échoppes et des bâtiments détruits par...
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