Perquisitions, couvre-feu et mesures restrictives pour réglementer la présence des réfugiés syriens

Une semaine après la série d'attentats-suicide qui a frappé le village de Qaa dans la Békaa, la crainte de nouvelles opérations kamikazes se manifeste au sein de la population, non seulement à Qaa mais dans diverses régions libanaises. Ainsi, les mesures de sécurité réduisant la liberté de déplacement des ressortissants syriens ont fait tache d'huile sur tout le territoire libanais.
Le mohafez de Nabatiyé, Mahmoud el-Maoula, a réglementé à partir de samedi soir le déplacement des Syriens à bord de leurs mobylettes dans la région, arguant du fait qu'elles contribuent à accroître la nuisance sonore et qu'elles gênent les habitants. « Nous ne voulons pas interdire le déplacement des mobylettes ou des motos, nous voulons simplement le réglementer », explique-t-il.
À Saïda, le mohafez, Mansour Daou, a interdit la circulation des mobylettes entre 20h et 6h du matin, et ce jusqu'à nouvel ordre, « dans un souci de préserver la sécurité des habitants ». Cette décision s'inscrit dans le cadre des mesures préventives appliquées par les responsables dans cette région, depuis l'assassinat des quatre juges en 1999. Par ailleurs, plusieurs localités au Liban-Sud ont imposé ces derniers jours un couvre-feu aux ressortissants syriens.
La municipalité de Habbouch a elle aussi procédé à la réglementation de la présence des réfugiés syriens dans sa région. Le président du conseil municipal, Ali Nehmé, a non seulement appliqué depuis samedi un couvre-feu entre 21h et 6h du matin, mais il a de même interdit formellement aux Syriens de circuler durant les trois jours de la fête du Fitr entre 21h et 9h du matin. Tous les ressortissants syriens non inscrits auprès de la municipalité de Habbouch ou résidant dans la localité sans papiers réglementaires seront poursuivis et arrêtés par les services de renseignements de l'armée libanaise. « C'est la situation sécuritaire précaire qui nous force à adopter ces restrictions », explique le président du conseil municipal.
Toujours sur le plan sécuritaire, l'armée a effectué samedi une série de perquisitions dans le complexe al-Iman pour les réfugiés syriens à Abra-Saïda, au Liban-Sud, où elle a arrêté six ressortissants n'ayant pas de documents de résidence réglementaires. Dans le village de Qaa, l'armée a trouvé samedi, lors d'une opération de ratissage du village et de la région, une sacoche vide et des talkies-walkies dans une chambre abandonnée, située à la périphérie de la bourgade.