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Liban - Vie animale

Des espèces invasives de poissons débarquent en Méditerranée

Une autre espèce invasive provenant de la mer Rouge est le poisson-lion, dont il faut également se méfier.

Les pêcheurs libanais trouvent, depuis quelques années, des espèces de poissons qui ne sont pas familières dans nos eaux. Et s'ils s'en méfient, ils ont bien raison. Le Conseil national de la recherche scientifique (CNRS), plus particulièrement son Centre national des sciences marines, a mis en garde contre « des espèces invasives » venues de la mer Rouge, qui sont en train de coloniser la Méditerranée orientale. Des espèces comme celles du poisson-lapin (également appelé poisson-coffre) et du poisson-lion, qui sont extrêmement toxiques et ne devraient en aucun cas être consommées.
Ces poissons « contiennent en eux et sécrètent des toxines », et sont « accidentellement pêchés tout au long du littoral libanais », souligne le communiqué. « Ces poissons sont bien connus des pêcheurs et proviennent de la mer Rouge et de l'océan Indien, poursuit le texte. Ces espèces prolifèrent tout au long des côtes méditerranéennes, notamment depuis le début des travaux sur le second canal de Suez. »
Le CNRS a recommandé d'éviter de s'approcher de ces espèces, de les pêcher et surtout de les consommer, en raison du danger qu'elles représentent pour la santé humaine. En cas de doute, le CNRS annonce qu'il est possible d'appeler le Centre des sciences marines au 06-741582.
Les poissons-lapins (appelés ainsi en raison de leurs dents), dont le nom latin est Lagocephalus sceleratus (Gmelin, 1789), représentent un risque réel non seulement au Liban, mais aussi dans d'autres pays sur la Méditerranée orientale, qui ont recensé des cas d'empoisonnement et même de décès. Dans un rapport axé sur la prolifération de ce poisson en Méditerranée, effectué dans le cadre du projet « EastMed » de la FAO et publié en mars 2012, il est expliqué que la toxine sécrétée par ce poisson est la tétrodotoxine, un poison extrêmement puissant qui peut aller jusqu'à entraîner la mort. Selon ce rapport, ce poisson est parfois consommé illégalement ou par inadvertance au Liban, soulignant que « des médias locaux recensent sept cas de décès ces dernières années (avant 2012) ». Le seul cas recensé officiellement est celui d'une patiente de 68 ans, qui a survécu en 2008 après l'ingestion d'une partie du foie de l'un de ces poissons et son transport à un hôpital de Beyrouth, toujours selon ce rapport. C'est suite à ces nombreux cas que le ministère de l'Agriculture a publié une décision officielle interdisant la pêche et la consommation de ce poisson.
Manal Nader, professeur associé et directeur de l'Institut de l'environnement à l'Université de Balamand, et l'un des auteurs du rapport précité, explique à L'OLJ les nombreux problèmes (outre les empoisonnements) qu'entraîne cette espèce nouvelle venue, une espèce appelée « invasive » parce qu'elle n'a aucun prédateur et qu'elle prolifère sans aucun frein.
« Le poisson-lapin est un grand problème pour les pêcheurs parce qu'il est extrêmement fort et déchire les filets, avalant même les hameçons sans problème, souligne-t-il. Les pêcheurs se trouvent donc obligés de dépenser davantage pour de nouveaux équipements. Sans compter que ce poisson doit être rejeté en mer s'il est pêché, car il ne peut être vendu. » Les impacts sont également écologiques. « Le L. sceleratus s'empare des habitats des espèces endémiques et consomme un grand nombre d'autres poissons et d'invertébrés comme les poulpes et les seiches, poursuit-il. Cela est d'autant plus préjudiciable pour la pêche et pour l'écosystème marin. »

Les pêcheurs libanais trouvent, depuis quelques années, des espèces de poissons qui ne sont pas familières dans nos eaux. Et s'ils s'en méfient, ils ont bien raison. Le Conseil national de la recherche scientifique (CNRS), plus particulièrement son Centre national des sciences marines, a mis en garde contre « des espèces invasives » venues de la mer Rouge, qui sont en train de...

commentaires (3)

MERCENAIRES OU TARES MARINS ?

LA LIBRE EXPRESSION

20 h 20, le 03 juillet 2016

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Commentaires (3)

  • MERCENAIRES OU TARES MARINS ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 20, le 03 juillet 2016

  • L'on assiste, notamment,dans les mers de la caraïbe à une prolifération massive au cours des dix dernières années du poisson-lion, le gros inconvénient c'est qu'il n'a pas de prédateur ,mais les marins pécheurs ont appris à s'adapter.Le poisson-lion est une rascasse à la chair très fine.on le consomme en carpaccio, en ceviche, en brochette, On lui prête même des vertus aphrodisiaques. mais il faut faire très attention en coupant ses nageoires urticante qui contiennent des glandes a venin.Il s'agit donc de contrôler sa population, afin de limiter un probable impact écologique et économique.

    C…

    15 h 41, le 02 juillet 2016

  • Ces poissons pêchés ne devraient pas être rejetés à la mer mais plutôt détruits ou incinérés afin de limiter leur prolifération dévastateur pour la faune endémique à l'instar d'autres pays de l'océan indien et ailleurs qui encouragent et forment des campagnes pour leur élimination.

    Claude AZRAK

    06 h 50, le 02 juillet 2016

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