Rechercher
Rechercher

Économie - France

Rifaat el-Assad mis en examen pour recel de détournement de fonds et blanchiment

Rifaat el-Assad, en mai 2005. Photo archives AFP

Un château, un haras, des hôtels particuliers... La fortune immobilière de Rifaat el-Assad, oncle du président syrien Bachar el-Assad, lui vaut d'être mis en examen en France, où la justice le soupçonne d'avoir utilisé des fonds détournés pour l'acquérir.
Le 9 juin, il a été mis en examen à Paris pour recel de détournement de fonds publics, blanchiment, ainsi que travail dissimulé pour des salaires d'employés non déclarés et payés en liquide. Il fait depuis l'objet d'un mandat d'amener. L'enquête avait débuté après les plaintes déposées en 2013 et 2014 par l'ONG Sherpa, à l'origine de plusieurs enquêtes sur des « biens mal acquis » en France par des dirigeants étrangers.
Rifaat el-Assad est soupçonné de s'être bâti une fortune considérable grâce à l'argent issu de la corruption et de détournements de fonds en Syrie. Dans un rapport de 2014 dont l'AFP a eu connaissance, les enquêteurs des douanes estimaient à environ 90 millions d'euros (99 millions de dollars) la valeur globale du patrimoine immobilier détenu en France par Rifaat el-Assad et sa famille, au travers notamment de sociétés luxembourgeoises.
L'inventaire comprenait un château et un haras dans la banlieue parisienne et plusieurs biens immobiliers dans les quartiers les plus riches de Paris, dont deux immeubles et un hôtel particulier dans la célèbre avenue Foch, ou encore des bureaux à Lyon. Des biens acquis entre 1984, année de son arrivée en France avec sa suite, et 1988, selon les enquêteurs.

Fonds saoudiens ?
Entendu une première fois en 2015, Rifaat el-Assad avait répondu que les fonds venaient du futur roi Abdallah d'Arabie saoudite dans les années 1980, tout en assurant n'avoir pas géré lui-même ces acquisitions. Il avait assuré ne rien connaître aux affaires financières. « On m'apporte des papiers pour signer et je signe. » « Je ne sais pas payer, même le restaurant », avait-il dit selon des propos rapportés à l'époque à l'AFP par une source proche du dossier.
Mais aux yeux du juge financier Renaud Van Ruymbeke, Rifaat el-Assad ne fournit qu'un justificatif pour un don de dix millions de dollars en 1984, « sans rapport avec sa fortune actuelle et son important train de vie », d'où le soupçon de ressources occultes, explique une source proche de l'enquête.
Les enquêteurs ont notamment relevé qu'entre 2002 et 2006 près de 5 millions d'euros ont été retirés en espèces d'un compte au nom d'une épouse de Rifaat el-Assad. D'après le témoignage d'un ancien ministre des Affaires étrangères, Abdel Halim Khaddam, lui aussi résidant en France, Hafez el-Assad avait fait verser à son frère quelque 300 millions de dollars en 1984 pour s'en débarrasser, dont 200 venaient des frais de la présidence et 100 d'un prêt libyen, explique la source précitée. Les enquêteurs des douanes, qui ont épluché les comptes publics syriens, relèvent cependant que les frais de la présidence avaient considérablement augmenté en 1984, ajoute la source.
Ancien vice-président de Syrie, Rifaat el-Assad, aujourd'hui âgé de 78 ans, a longtemps été le bras droit de son frère aîné Hafez. Accusé d'avoir mené la sanglante répression contre les Frères musulmans et notamment l'assaut sur Hama en 1982, il avait été contraint à l'exil deux ans plus tard. Depuis, il partage sa vie entre la Grande-Bretagne, la France et l'Espagne.
(Source : AFP)

Un château, un haras, des hôtels particuliers... La fortune immobilière de Rifaat el-Assad, oncle du président syrien Bachar el-Assad, lui vaut d'être mis en examen en France, où la justice le soupçonne d'avoir utilisé des fonds détournés pour l'acquérir.Le 9 juin, il a été mis en examen à Paris pour recel de détournement de fonds publics, blanchiment, ainsi que travail...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut