Lundi à l'aube, le village chrétien de Qaa, dans le nord Békaa, a été frappé par une série d'attentats. Cinq personnes ont été tuées et 15 blessées dans quatre attaques suicide perpétrées dans cette localité proche de la frontière syrienne. De nombreuses personnalités se sont rendues sur place, dont le commandant en chef de l'armée, Jean Kahwagi, d'autres ont condamné les attaques, appelant au renforcement des moyens de l'armée libanaise.
* L'archevêque grec catholique de Baalbeck, Mgr Élias Rahal : "L'État doit assumer ses responsabilités dans la région et donner à l'armée libanaise sa liberté d'action. L'État est responsable de ce qui s'est passé, s'il avait eu une présence au sein du village, les attentats n'auraient pas eu lieu. Il y a dans le village environ 30.000 réfugiés (syriens) et l'État ne se demande pas comment ils vivent et d'où ils sont venus".
* Président du Conseil municipal de Qaa, Bachir Matar : "Nous craignons qu'il y ait un nouveau Nahr el-Bared à Qaa (en référence aux violents affrontements entre l'armée et le groupe terroriste Fateh al-Islam dans ce camp du Liban-Nord en 2007). Nous appelons l'État à ne pas permettre à des groupes terroristes d'atteindre la région".
* Le Premier ministre, Tammam Salam : "Les faits relatifs au crime perpétré conte le Qaa, en ce qui concerne le nombre de participants et le mode opératoire, mettent en relief la nature des plans malveillants ourdis contre le Liban et l'ampleur des dangers qui menacent le pays".
* Le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi : "Le fait que les terroristes se soient précipités pour se faire exploser avant de pouvoir se rendre dans une autre région est une preuve claire de la vigilance de l'armée et des citoyens. L'armée libanaise a toute la volonté et la capacité pour combattre ce terrorisme qui ne distingue pas entre une confession et autre. Tout acte terroriste, quel que soit son ampleur, n'aura pas d'influence sur la décision de l'armée libanaise qui est de combattre le terrorisme, protéger le Liban et préserver sa stabilité".
(Voir aussi : Attentats suicide meurtriers à Qaa : les images)
* Le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil : "Nous sommes dans une guerre ouverte contre les terroristes qui occupent notre terre. Leur objectif est d'arriver à la mer".
* Le ministre de la Défense, Samir Mokbel : "Que tout le monde sache que l'armée ainsi que tous les appareils sécuritaires libanais sont prêts à défendre, unis, leur terre et à faire face aux terroristes, les pourchasser, les arrêter et mettre en échec leurs plans".
* Le mufti de la République, le cheikh Abdellatif Deriane : "Le criminel ne distingue pas les religions et les communautés, son objectif est de porter atteinte à la sécurité et la stabilité du Liban. Nous appelons les Libanais à renforcer l'unité nationale, en paroles et en actes, parce que le pays a besoin de solidarité pour faire face aux crises".
* Le patriarche maronite, Béchara Raï : "Nous exprimons notre profonde tristesse suite au crime perpétré une nouvelle fois par la main terroriste sur le territoire libanais, dans le village de Qaa, une bourgade de paix, d'amour et de vivre-ensemble où plusieurs habitants ont sacrifié leur vie afin de sauver de nombreux innocents".
* Le chef du Courant du Futur, Sadd Hariri : "Le Liban ne peut subir les conséquences de la guerre en Syrie. Tout plan pour combattre le terrorisme passe par des institutions légales et par l'armée libanaise."
* Le Hezbollah : "Ce crime est le nouveau produit de la pensée obscurantiste terroriste qui se répand dans la région comme un fléau, en menaçant ses habitants et les Libanais, indépendamment de leur confession ou de leur appartenance. Ce crime est le résultat du soutien secret et public apporté par certaines entités et certains États de la région et d'ailleurs, à ces groupes terroristes (...)".
* Le fondateur du Courant patriotique libre, Michel Aoun : "Ce ne sont pas seulement les kamikazes qui se font exploser qui doivent être condamnés, mais également les États qui ont planifié, financé et poussé à l'exode les habitants de la région désormais en flammes".
* Le ministre démissionnaire de la Justice, Achraf Rifi : "Cet acte criminel nous pousse à renforcer notre lutte afin que l’État puisse à nouveau exercer son monopole sur tout le territoire, en contrôlant notamment ses frontières par le biais exclusif de ses forces armées (...)".
* Le président des Kataëb, Samy Gemayel : "Il est essentiel de renforcer le rôle de l'armée libanaise et des Forces de sécurité intérieure dans le village et ses environs afin d'éviter que des attaques similaires se reproduisent."
* Le leader des Forces libanaises, Samir Geagea : "Qaa n'était pas visé, les kamikazes se sont cachés dans le village en attendant un signal pour se rendre vers un autre lieu. Les habitants de Qaa sont des héros qui, en faisant face aux kamikazes, ont payé le prix à la place de tous les Libanais. Quatre ans après le début de la crise des réfugiés syriens, les camps sont sous contrôle, les appareils sécuritaires jouent un rôle important dans cela et nous devons les aider."
* Le leader druze Walid Joumblatt : "Le terrorisme a frappé aujourd'hui à la frontière, mais demain il frappera à l'intérieur. N'est-il pas meilleur de renforcer les institutions en élisant un président ou devons-nous encore attendre et entrer dans des querelles byzantines autour de package deals alors que le pays est menacé de partout ?
* L'ancien Premier ministre Nagib Mikati : "Après les attentats de Qaa, le plus important est de renforcer nos institutions constitutionnelles et de soutenir l'armée libanaise."
* L'ancien Premier ministre et président du Bloc du Futur, Fouad Siniora : "Ce crime prouve encore une fois que ce qui protège les Libanais de tous les dangers est leur unité nationale, leur attachement à la coexistence et leur soutien aux institution sécuritaires officielles telles que l'armée libanaise et les Forces de sécurité intérieure. Le danger qu'on aille vers des conflits réside dans l'insistance de certains à s'impliquer dans les guerres de la région."
* Le ministre des Travaux, Ghazi Zeaïter : "C'est l'armée libanaise, la résistance et le peuple qui étaient visés aujourd'hui. Qaa a payé le prix pour le Liban en entier. Ce village restera aux côtés de l'armée libanaise qui doit être renforcée que ce soit au niveau de son équipement ou de ses effectifs."
* Le ministre du Travail, Sejaan Azzi : "Ces attentats prouvent que le terrorisme tafkiriste (jihadiste) tend à se propager vers le Liban, il faut donc doubler les mesures sécuritaires et militaires. L'armée libanaise n'est pas négligente dans ce domaine que ce soit à la frontière ou à l'intérieur. Qaa, qui est le symbole de la coexistance dans la Békaa, mérite toute l'aide possible."
* Le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil : "Le terrorisme tafkiriste (jihadiste) qui a frappé Qaa vise le Liban. Il est nécessaire que nous soyons unis aux côtés de notre armée et que nous nous renforcions en ayant un discours et un dialogue rationnels".
A l'échelle internationale, l'ambassade des Etats-Unis à Beyrouth a affirmé que Washington "se tient aux cotés du Liban et continue de soutenir l'armée libanaise et les institutions sécuritaires dans leur combats contre le terrorisme". La chancellerie du Royaume-Uni a abondé dans le même sens. La coordonnatrice spéciale de l'Onu pour le Liban, Sigrid Kaag, a "condamné" cette attaque et appelé la communauté internationale à "améliorer les capacités de l'armée libanaise face aux défis sécuritaires, dont les menaces terroristes".
Le gouvernement jordanien a également condamné les attaques à Qaa et a assuré que Amman se tient aux côtés du Liban. "Les groupes criminels terroristes tentent, à travers leurs opérations, de déstabiliser les pays de la région et de porter atteinte à la sécurité de leurs peuples afin de causer davantage de chaos, de mort et de destruction." Mardi dernier, un attentat suicide perpétré contre l'armée jordanienne avait fait sept morts et treize blessés. Le groupe Etat islamique a revendiqué dimanche soir l'attentat.
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Le Liban multiconfessionnel n'a rien à voir avec toutes les guerres qui se déroulent autour de lui. Si des Syriens, Iraqiens ou autres ont détruit leurs pays respectifs, c'est leur choix. Le Liban, le seul et unique Etat démocratique de la région, n'a rien à foutre avec tous ces criminels barbars. La route de leur "paradis" ne passe pas par le Liban. Que le Commandement de l'Armée nationale libanaise prenne toutes ses responsabilités pour anéantir ces assassins-bandits des temps anciens.
16 h 23, le 27 juin 2016