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Moyen Orient et Monde - Brexit

Le Royaume-Uni en pleine tourmente

Les ministres des Affaires étrangères des six pays fondateurs de l'UE ont pressé Londres de démarrer le processus de sortie « dès que possible ».

« Et maintenant ? » titrait le « Sunday Times », résumant l’atmosphère de malaise dans laquelle est plongé le Royaume-Uni depuis le référendum qui a exacerbé les divisions identitaires et politiques. Odd Andersen/AFP

Le Royaume-Uni se débattait hier en pleine tempête post-Brexit, avec une poussée indépendantiste en Écosse et des partis politiques qui s'entre-déchirent.
Le Premier ministre David Cameron doit réunir son Conseil des ministres aujourd'hui et le Parlement britannique siégera à nouveau, quatre jours après le vote des Britanniques pour sortir de l'UE. Après un silence de plus de 72 heures, les premiers mots de David Cameron depuis qu'il a annoncé vendredi sa démission qui sera effective à l'automne seront scrutés de près, alors que son Parti conservateur est plus que jamais en proie aux divisions et que le pays ne sait pas s'il doit se réjouir ou pleurer de sa rupture avec l'UE.
« Et maintenant ? » titrait le Sunday Times, résumant l'atmosphère de malaise dans laquelle est plongé le Royaume-Uni depuis le référendum qui a exacerbé les divisions identitaires et politiques, et dopé les ambitions sécessionnistes des nationalistes écossais. « Le Royaume-Uni pour lequel l'Écosse a voté pour rester en 2014 n'existe plus », a souligné pour sa part, sur la BBC, la Première ministre de l'Écosse Nicola Sturgeon, qui souhaite un nouveau référendum d'indépendance après celui du 18 septembre 2014. Brexit oblige, « le contexte et les circonstances ont complétement changé », a-t-elle insisté en soulignant que les Écossais avaient, eux, nettement voté (62 %) pour rester dans le giron européen.

Péril au Labour
Si la menace d'une dislocation ne suffisait pas, le pays doit aussi composer avec les guerres intestines qui secouent ses deux principaux partis politiques.
Accusé de ne pas avoir montré assez d'ardeur pour défendre l'UE, le chef du Labour Jeremy Corbyn a dû limoger Hilary Benn, l'un de ses opposants au sein du parti, avant que neuf responsables de son cabinet fantôme ne claquent la porte. « C'est un homme bon et honnête, mais ce n'est pas un leader », a lâché M. Benn sur la BBC. Jeremy Corbyn ne quittera pas ses fonctions, a toutefois assuré l'un de ses lieutenants, John McDonnell, mais une réunion houleuse l'attend aujourd'hui en fin de journée, lors de laquelle pourrait être étudiée une motion de défiance à son encontre.
La tempête touche également depuis vendredi le Parti conservateur, où la guerre de succession a démarré. Selon le journal The Observer, l'ex-maire de Londres et chef de file des pro-Brexit, Boris Johnson, se prépare à lancer l'offensive sur le parti, mais les partisans du Remain seraient bien décidés à l'arrêter.
En plus de ses affaires internes, le Royaume-Uni doit gérer les demandes pressantes des dirigeants et responsables de l'Union européenne d'accélérer un divorce que David Cameron veut laisser à son successeur, qui sera nommé début octobre lors du congrès de son parti, le soin de gérer.
Mais alors que Martin Schulz, le président du Parlement européen, a exhorté hier M. Cameron à entamer la procédure de sortie de l'UE dès demain à Bruxelles, où démarre un sommet des chefs d'État et de gouvernement européens de deux jours, une source officielle européenne a affirmé que ce ne serait pas le cas. « Nous nous attendons à ce que Cameron présente les résultats du référendum (...). Nous ne nous attendons pas, à ce stade, à ce qu'il déclenche l'article 50 », la clause du traité de Lisbonne qui lancera officiellement la sortie du Royaume-Uni de l'UE, a déclaré cette source.

« Réinventer l'Europe »
Samedi, les ministres des Affaires étrangères des six pays fondateurs de l'UE avaient pressé Londres de démarrer le processus de sortie « dès que possible ».
François Hollande a estimé hier que la France et l'Allemagne devaient « prendre l'initiative », à la veille de sa réunion à Berlin avec le Premier ministre italien Matteo Renzi et la chancelière allemande Angela Merkel, qui a adopté un ton plutôt conciliant à l'égard de Londres. Berlin et Paris sont en « accord complet sur la manière de traiter la situation », a assuré l'entourage de François Hollande.
Vendredi, Boris Johnson avait estimé que la sortie de l'Union européenne devait se faire « sans précipitation », tandis que David Cameron a annoncé qu'il fallait qu'elle attende la nomination de son successeur début octobre.
Enfin, le pape François a mis en garde hier contre le risque de « balkanisation » de l'Union européenne, estimant que pour l'éviter, l'Europe doit relancer la « créativité » et savoir accepter en son sein « une saine division ».

(Source : AFP)

Le Royaume-Uni se débattait hier en pleine tempête post-Brexit, avec une poussée indépendantiste en Écosse et des partis politiques qui s'entre-déchirent.Le Premier ministre David Cameron doit réunir son Conseil des ministres aujourd'hui et le Parlement britannique siégera à nouveau, quatre jours après le vote des Britanniques pour sortir de l'UE. Après un silence de plus de...

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