Khaled Daher appelle Hariri à la démission

Khaled Daher, député du Akkar, exclu du courant du Futur depuis plus d'un an, a lancé samedi une violente diatribe contre Saad Hariri, l'accusant de faiblesse dans la défense de ses coreligionnaires et de complicité dans des marchés douteux, allant même jusqu'à l'appeler à démissionner.
M. Daher a tenu une conférence de presse à son domicile, suite à l'allocution prononcée par M. Hariri en réponse au discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui avait reconnu vendredi que son parti était financé par l'Iran. Il a reproché au chef du Futur « de n'avoir pas affiché avec fermeté son combat contre le projet de mainmise de l'Iran sur le Liban », alors qu' « il brandit son arabité et son amour pour l'Arabie saoudite ». Le député du Akkar a même accusé M. Hariri de « couvrir les actes du Hezbollah au sein du gouvernement et de le défendre auprès des gouvernements arabes ». Il a en outre affirmé que « les milices de l'Iran sévissent dans le pays », alors que le chef du Futur « livre à leur propre sort » ses jeunes coreligionnaires à Saïda, Beyrouth et Tripoli, qui forment « la plus grande partie de la population carcérale au Liban ».
Poursuivant sur sa lancée, M. Daher a estimé que M. Hariri « considère désormais comme ses adversaires ceux qui se sont toujours tenus à ses côtés », l'accusant de « vouloir les casser et les affaiblir ». Il lui a reproché de s'être réfugié « dans les bras de ses véritables ennemis », citant comme exemple « son appui à la candidature de l'allié de Bachar el-Assad, Sleiman Frangié (chef des Marada) ». « Il aurait mieux valu ne pas perdre vos alliés chrétiens et leur laisser le soin de choisir une personnalité jouissant de la couverture de la rue chrétienne, plutôt que de permettre à (l'homme d'affaires proche du leader de Zghorta) Gilbert Chaghouri de gérer l'affaire », s'est-il exclamé à l'adresse de M. Hariri. « Vous leur préférez des personnages comme Hadi Hobeiche (député du Akkar), qui sont impliqués dans les marchés des déchets », a-t-il encore lancé au chef du Futur. Dans une allusion à peine voilée, il a dénoncé la participation de celui-ci à ces « marchés et commissions », estimant que ses agissements « ont creusé l'écart entre lui et le public sunnite ».
L'ex-député du courant du Futur a enfin appelé M. Hariri à démissionner « parce qu'il n'a pas assumé ses responsabilités et a perdu toutes les batailles qu'il a menées au triple plan politique, économique et sécuritaire ».