Au commencement était l'obéissance. Cette affirmation fut magnifiquement incarnée par ce mot d'ordre de José-Antonio Primo de Rivera, fondateur de la Phalange, mort debout pour ses idées, je cite : « La force d'un phalangiste est de dire, sachant qu'il a raison et que le parti est dans l'erreur, j'ai eu tort et le parti a toujours raison. » Cette discipline implacable, basée sur la foi en un idéal que seul le parti incarne, a toujours fait la force des phalangistes, fussent-ils espagnols ou libanais plus tard. Ce n'est pas par hasard que durant la guerre d'Espagne plus de cent mille phalangistes ont suivi leur chef dans le martyre et qu'en 1975 des milliers de jeunes se sont dressés comme un seul homme derrière cheikh Pierre et alors que rien ne les prédestinait à l'héroïsme, ils ont quitté cette terre drapés dans les plis du drapeau du parti en lequel ils ont cru et pour lequel ils se sont battus. Aucun de ces jeunes qui aimaient follement la vie mais qui sont quand même tombés par centaines face aux fortifications du camp de Tall el-Zaatar, dans les baraquements de La Quarantaine ou durant la bataille des grands hôtels n'est mort pour un homme, mais ils ont suivi l'homme auquel leur parti fait confiance. Tels sont les phalangistes formés à la rude école du fondateur, une formation d'acier qui a permis au parti de traverser guerres et persécutions, et de continuer à être présent sur tous les fronts quatre-vingt ans après sa création. Nulle place aux schismatiques et aux figures tragiques, aussi phalangistes fussent-elles, dans un parti qui peut se vanter de n'avoir connu en huit décennies d'existence que cinq refus d'obéissance.
Eddy TOHMÉ
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