Suite à la marche organisée hier par des écologistes de Aïn Dara en collaboration avec la municipalité du village (voir le reportage par ailleurs), pour protester contre le projet de cimenterie prévu dans la région, l'homme d'affaires Pierre Fattouche, propriétaire du projet et de carrières dans cette zone, a réagi dans un communiqué à ce qu'il a qualifié de « complot de ceux qui prétendent défendre l'environnement avec des membres du conseil municipal ».
Dans un communiqué publié par son bureau de presse, M. Fattouche rappelle « avoir obtenu un permis d'exploitation légale pour ses carrières depuis 1994, ce qui a été conforté plus tard par des jugements en faveur d'une poursuite des travaux sur les sites ». Ce projet inclura « des exploitations de carrières, des malaxeurs de ciment et d'asphalte, et une production de briques en béton clinker, sur un vaste terrain qui est la propriété de M. Fattouche à Dahr el-Baïdar-Aïn Dara », toujours selon le communiqué.
M. Fattouche insiste sur le fait que « les permis ont été accordés par les autorités compétentes », et que « tous les critères internationaux de sécurité et de protection sont respectés ». Sur les carrières monstrueuses dénoncées par les militants au cours de leur marche hier, M. Fattouche nie catégoriquement que ce sont les siennes, affirmant que celles-ci « ne sont pas visibles de la route de Damas, suivant les topographes de l'armée ». « Il s'agit donc d'autres carrières appartenant à des parties politiques et confessionnelles bien connues », a-t-il estimé.
Réagissant à leur tour à la réponse de M. Fattouche, les organisateurs de la marche d'hier à Aïn Dara précisent « avoir dénoncé toutes les carrières, celles qui fonctionnent avec permis mais en non-respect de la loi tout comme celles qui sont illégales, demandant qu'elles soient toutes fermées ». « Nous n'avons pas mentionné une carrière en particulier, mais avons évoqué les nuisances de tous ces sites, poursuit le texte. Nous demandons que tous les permis ministériels soient retirés dans le cas de la cimenterie pour les raisons que nous avons énumérées dans notre texte. Nous appuyons totalement la décision du conseil municipal de refuser l'établissement de cette usine dans l'enceinte du village. »
Les organisateurs font par ailleurs remarquer « n'avoir pas lancé des accusations nominatives contre M. Pierre Fattouche », disant être « étonnés de sa réaction ». Ils disent « n'être impressionnés ni par les menaces ni par les plaintes judiciaires », assurant « refuser l'usine de la mort ».
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