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Moyen Orient et Monde - Turquie

Istanbul interdit la gay pride en invoquant la sécurité

Le nouveau Premier ministre turc Binali Yildirim promet un apaisement en direction de plusieurs pays voisins.

La gay pride de 2013 à Istanbul. Photo archives AFP

Le gouvernorat d'Istanbul a annoncé hier l'interdiction cette année de la gay pride prévue fin juin dans la plus grande ville de Turquie pour des raisons de sécurité, une décision que les organisateurs ont immédiatement dit vouloir contester en justice.
Le gouvernorat a ainsi indiqué dans un communiqué avoir eu connaissance du projet de gay pride pour le 26 juin, en plein ramadan, mais a appelé la population à y renoncer et à prendre en compte les avertissements émis par les forces de sécurité. « Aucune permission ne sera accordée pour une (...) rencontre ou un défilé afin de sauvegarder la sécurité et l'ordre public », a déclaré le gouvernorat, appelant ses « chers habitants d'Istanbul (...) à tenir compte de l'avertissement des forces de sécurité ».

« Violer les lois »
Accusant le gouvernorat de « violer la Constitution et les lois », les organisateurs ont immédiatement annoncé sur Facebook qu'ils allaient saisir la justice dans l'espoir de maintenir la marche. « Dans son communiqué de presse, le gouvernorat d'Istanbul a invoqué les menaces contre le défilé. Nous leur rappelons ceci une nouvelle fois : le devoir de l'État, ce n'est pas d'empêcher (les citoyens) d'user de leurs droits, mais d'ôter tout obstacle à l'usage de leurs droits. » « En tant que Comité de la semaine de la fierté, nous réaffirmons que nous allons suivre le processus légal et saisir les instances judiciaires », indique le texte.
La traditionnelle marche des fiertés d'Istanbul a eu lieu à 12 reprises sans incidents ces dernières années le dernier dimanche de juin, réunissant des milliers de personnes militant pour la défense des droits des minorités LGBT, et est devenue la plus importante du genre dans un pays musulman du Moyen-Orient. Mais l'an dernier, la police avait tiré des balles en caoutchouc, des grenades de gaz lacrymogène et fait usage de canons à eau contre les participants, avant même que le défilé – tombant lui aussi en plein ramadan – ne commence, afin de les pousser à se disperser.
Un groupe d'ultranationalistes, les Foyers d'Alperen, avait demandé en début de semaine aux autorités d'annuler l'événement phare de la communauté LGBT qui a lieu tous les ans dans la métropole, avertissant qu'il se chargerait lui-même de l'empêcher si son appel n'était pas entendu. « Nous ne les laisserons pas défiler », a averti, au nom « des valeurs religieuses », Kürsat Mican, le président des Foyers d'Alperen sur Twitter. « Nous ne voulons pas qu'ils déambulent à moitié nus, des bouteilles d'alcool à la main dans cette ville sacrée abreuvée du sang de nos ancêtres », a indiqué le responsable ultranationaliste, cité le même jour par le quotidien Hürriyet.
Sur un autre plan, le nouveau Premier ministre turc Binali Yildirim a adressé des signaux d'apaisement en direction de plusieurs pays voisins de la Turquie avec lesquels les relations se sont tendues ces dernières années, dans un entretien avec la presse paru hier. « Israël, la Syrie, la Russie, l'Égypte... Il ne peut pas y avoir d'inimitié permanente entre ces pays qui bordent la Méditerranée (ou) la mer Noire », a déclaré M. Yildirim dans une interview publiée par le quotidien turc Hürriyet. Après avoir longtemps mené une diplomatie suivant le principe « zéro problème avec les voisins », la Turquie s'est retrouvée isolée dans sa région, se mettant à dos plusieurs pays proches, comme la Russie, la Syrie et Israël.
Nombre d'observateurs estiment que le remplacement le mois dernier d'Ahmet Davutoglu, maître de la diplomatie turque pendant plus de 10 ans, par M. Yildirim, pourrait permettre de repartir sur de nouvelles bases.
(Source : AFP)

Le gouvernorat d'Istanbul a annoncé hier l'interdiction cette année de la gay pride prévue fin juin dans la plus grande ville de Turquie pour des raisons de sécurité, une décision que les organisateurs ont immédiatement dit vouloir contester en justice.Le gouvernorat a ainsi indiqué dans un communiqué avoir eu connaissance du projet de gay pride pour le 26 juin, en plein...
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