S. Gemayel : On veut remblayer la côte de déchets non triés

Samy Gemayel, président du parti Kataëb, a expliqué hier les raisons de l'opposition de son parti au plan gouvernemental de gestion des déchets (adopté en mars dernier). « Nous nous sommes opposés au plan gouvernemental parce qu'ils veulent remblayer la côte libanaise de déchets non triés, sur toute la zone allant de Jdeideh au port de Beyrouth, a-t-il déclaré, au cours d'une conférence de presse. Nous ne sommes pas prêts à jouer le rôle de faux témoins, de simples spectateurs au sein d'un gouvernement qui privilégie des marchés aux dépens des Libanais. »

« Aujourd'hui, nous nous sommes opposés aux décisions du gouvernement, or le Conseil des ministres a décidé, malgré notre contestation, de poursuivre le processus d'appels d'offres à l'intention de sociétés qui seront chargées de remblayer la mer sur le littoral du Mont-Liban, a-t-il poursuivi, faisant référence au retrait de ses ministres de la séance gouvernementale. Nous ne pouvons accepter que ce plan soit exécuté et qu'ils ne tiennent pas compte de notre contestation. Toutefois, nous resterons au sein du gouvernement tant que notre présence sera utile pour bloquer la corruption et bénéficier aux Libanais. »
Et d'ajouter : « Il est nécessaire d'arrêter ce plan de gestion des déchets en attendant qu'une étude d'impact environnemental soit effectuée, sachant que l'alternative existe. »

Au cours de sa conférence de presse, M. Gemayel a également abordé le sujet controversé du barrage de Janné, Nahr Ibrahim, entrepris par le ministère de l'Énergie et de l'Eau, avec un financement de l'Office des eaux de Beyrouth. « Le parti Kataëb est opposé à la construction d'un barrage à cet endroit parce que la nature du sol ne se prête pas à de tels ouvrages, a-t-il dit. Cette région est réellement un paradis écologique (NDLR : "janné"signifiant paradis en arabe) que nous détruisons pour construire des structures en béton. »
Le député rappelle que trois études ont été effectuées, dont deux ont prouvé que ce projet n'est ni utile ni écologique et qu'il ne donnera pas les résultats escomptés. Il a rappelé que « l'une des sociétés chargées de l'établissement du barrage a été condamnée au Brésil sur base d'accusations de corruption ». Il a également évoqué le fait que « l'étude sur laquelle s'est basée l'approbation du projet a été faite par Artelia, une compagnie avec laquelle la Banque mondiale a décidé de ne plus traiter, étant donné qu'elle est accusée de fraude ».
Et de conclure : « Nous demandons l'arrêt des travaux sur le site du barrage de Janné en attendant le résultat de l'enquête avec cette société. »