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À La Une - Sécurité

La France sous tension avant l'Euro-2016

"Il y a un moment où il faut savoir arrêter une grève", lance le président Hollande.

A trois jours de l'Euro-2016 de football, sous tension face au risque d'attentats, la crise sociale perdure en France, avec cependant la possibilité d'une fin prochaine de la grève des chemins de fer. Photo AFP

A trois jours de l'Euro-2016 de football, sous tension face au risque d'attentats, la crise sociale perdure en France, avec cependant la possibilité d'une fin prochaine de la grève des chemins de fer.

"Durant l'Euro-2016, les stades, les fan zones, les lieux où sont retransmis les matches et les transports publics représenteront de potentielles cibles pour des attaques terroristes", a écrit mardi sur son site le ministère britannique des Affaires étrangères.

Après un avertissement similaire des Etats-Unis, cette nouvelle mise en garde illustre un climat anxiogène qui plane au-dessus de la compétition qui s'ouvre vendredi.
Selon les organisateurs, 1,5 million de billets (sur 2,5) ont été achetés par des étrangers. Les autorités françaises attendent plus de 8 millions de spectateurs, dont 2 millions d'étrangers.

Le climat social en France continue d'être grevé par des revendications sectorielles, accompagnées de grèves ou d'opérations coup de poing, et d'une fronde qui dure depuis plus de trois mois contre un projet de réforme du code du Travail qui doit faire l'objet d'une manifestation nationale le 14 juin.

"Il y a un moment où il faut savoir arrêter une grève", a lancé mardi le président François Hollande aux cheminots, reprenant, tronquée, une formule célèbre en France, utilisée en 1936 par Maurice Thorez, ancien dirigeant emblématique du Parti communiste.
"Quand on a obtenu satisfaction", a rétorqué le syndicat contestataire CGT, citant la fin de la phrase de Maurice Thorez et en fustigeant le "refus du dialogue" de l'exécutif.

Entré dans son septième jour, le conflit a été engagé de façon illimitée sur des revendications catégorielles liées à l'organisation du temps de travail. Il continue, malgré un faible taux de grévistes, de perturber significativement le trafic ferroviaire intérieur. Sa poursuite durant l'Euro compliquerait les déplacements dans le pays des supporters attendus.

Après des négociations à l'arraché, un projet d'accord trouvé mardi à l'aube attend désormais une signature des syndicats. Un arrêt de la grève des cheminots ne mettrait toutefois pas terme aux conflits sociaux en série dans le pays.

 

(Lire aussi : « La question de la sécurité de l'Euro en France se pose dans le monde entier »)


Hantise d'attentats

Dans le secteur des transports, des négociations se poursuivent chez Air France pour tenter d'éviter une grève de trois jours des pilotes sur des revendications salariales à partir de samedi, lendemain du coup d'envoi de l'Euro.

Des mouvements contre la réforme du droit du travail perdurent aussi dans les secteurs du pétrole, avec plusieurs raffineries à l'arrêt, dans les ports et docks, le ramassage des déchets ou l'énergie, dont les salariés sont appelés à une nouvelle journée de grève jeudi.

S'il a lâché du lest face à certaines revendications catégorielles, l'exécutif défend mordicus sa "loi Travail". Face à cette détermination les syndicats adversaires du texte réclament toujours son "retrait" mais la question semble poindre d'une sortie "honorable" du mouvement.
Malgré l'impopularité record du gouvernement, une majorité de Français (54%) désapprouvent désormais les grèves et manifestations, selon un sondage publié dimanche.

La pression pour lever le pied sur le front social est d'autant plus forte sur tous les acteurs que la France aborde l'Euro-2016 dans la hantise d'attentats, huit mois après les attaques jihadistes du 13 novembre à Paris (130 morts).

L'annonce lundi de l'arrestation en Ukraine de Grégoire Moutaux, un Français de 25 ans, a ravivé les inquiétudes sur sa sécurité. Interpellé le 21 mai à la frontière polonaise en possession d'un arsenal de guerre, il prévoyait de s'en prendre notamment à une mosquée, une synagogue et des centres des impôts en France pendant la compétition, d'après les services secrets ukrainiens (SUB).
Une enquête a été ouverte dans l'Hexagone mais les magistrats antiterroristes n'ont pas été saisis à ce stade.

L'état d'urgence en vigueur depuis novembre été prolongé jusqu'à fin juillet et, à l'approche de l'Euro, la France a déployé "tous les moyens" pour écarter le risque d'attentats, selon le président Hollande.
Environ 90.000 policiers, gendarmes et agents de sécurité privés seront mobilisés pour sécuriser les stades et les fans zones des 10 villes hôtes, qui doivent accueillir sept millions d'amateurs de foot.

 

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