Le chef de l’État syrien, Bachar el-Assad, s'est adressé mardi au nouveau Parlement élu à l'issue des législatives du 13 avril. Au cours de son discours, il a assuré qu'il poursuivra sa guerre "contre le terrorisme" et a remercié "la résistance libanaise", en référence au Hezbollah, pour son soutien aux troupes du régime. Le leader du Courant du Futur a, sans tarder, violemment réagi aux propos d'Assad.
"Assad a dit qu'il veut libérer l'intégralité du territoire syrien du terrorisme alors qu'il est lui-même le plus grand terroriste, a écrit M. Hariri sur son compte Twitter. "Si le criminel sort de Syrie nous verrons comment le terrorisme s'arrêtera", a-t-il poursuivi, accusant le président syrien d'avoir créé le groupe État islamique "et ses frères".
"Évidemment qu'Assad veut remercier ses maîtres l'Iran et le Hezbollah, a encore écrit M. Hariri. J'espère que le peuple l'emportera contre eux parce qu'il a raison".
"Que Hariri s'occupe de ses sociétés"
Quelques minutes plus tard, Wi'am Wahhab, ancien ministre libanais, a à son tour répondu à M. Hariri. "Il serait préférable que Hariri s'occupe des employés d'Oger et des ses autres sociétés plutôt que de parler de la Syrie et de s'occuper de causes plus grandes que lui", a écrit M. Wahab sur son compte Twitter. L'entreprise Saudi Oger de Saad Hariri a connu des difficultés financières. Les employés de la société attendent depuis plusieurs mois le paiement d'arriérés de salaires non honorés.
"Hariri doit savoir que les criminels sont ceux qui ont déboursé de l'argent pour détruire la Syrie, Assad et son armée ont défendu leur terre et leur patrie", a également écrit M. Wahhab.
Le Hezbollah joue un rôle crucial aux côtés du régime de Damas depuis le début de la guerre en Syrie. Selon les experts, il a envoyé de 5 000 à 8 000 combattants depuis 2013 pour venir en aide au régime face aux rebelles et aux jihadistes. Ses pertes se chiffrent par dizaines, voire par centaines.
Les chiites du Liban sont largement en faveur du régime syrien alors que les sunnites sont majoritairement partisans de la rébellion qui veut renverser le régime à Damas.
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commentaires (4)
En politique parfois le contraire est vrai .
Sabbagha Antoine
19 h 48, le 07 juin 2016