Des étudiants libanais ont représenté le Brésil à l’OMC

À l'école déjà, Chiara Hélou était attirée par la diplomatie et les négociations internationales. Aujourd'hui, en 3e année de sciences politiques à l'USJ, la brillante étudiante a été sélectionnée par sa faculté, avec l'un de ses camarades, Romain Assaad, pour prendre part à la 13e édition de la simulation de l'Organisation mondiale de commerce (OMC), organisée au mois de mars à Montréal. Une expérience riche et édifiante que l'étudiante de 20 ans a pu vivre grâce au soutien de l'AUF.
Des dizaines d'étudiants en provenance de nombreuses universités québécoises et de plusieurs universités francophones européennes, telles que Science Po Paris et l'École de commerce 3A de Lyon, ont participé à la compétition. « Nous étions les seuls participants issus d'une université du Moyen-Orient. Et lorsque chaque délégation comptait entre douze et quatorze membres, la nôtre n'était composée que de Romain et moi », précise Chiara Hélou.
Au cours de la simulation, dont les règles d'assemblée se référèrent à celles de l'Onu et au code Morin, les jeunes participants ont débattu sur des sujets liés à l'actualité économique, en défendant les intérêts commerciaux du pays, de l'ONG ou du lobby qu'ils ont choisi de représenter. « Pour nous, c'était le Brésil. Il nous a fallu négocier, discuter, faire des concessions pour défendre les intérêts de ce pays », raconte la jeune étudiante. Un exercice difficile, mais bien réussi, pour le binôme libanais qui s'est penché sur deux études de cas : les barrières non tarifaires et la propriété intellectuelle. « S'il y a des similitudes entre le Brésil et le Liban en ce qui concerne la corruption et certains problèmes auxquels les deux pays font face, il y a des différences de point de vue économique », explique la jeune étudiante.
Revenant sur les moments forts de cette première expérience pour elle, Chiara Hélou confie d'une voix pondérée : « Notre discours d'ouverture, prononcé devant 80 étudiants et en présence du jury, nous a causé beaucoup de stress. Les étudiants canadiens étaient préalablement préparés et suivis par un coach. Ce n'était pas notre cas. Ce n'est qu'à notre arrivée à Montréal que nous avons pris connaissance des documents et des traités. » Une situation qui n'a pas empêché les jeunes étudiants libanais de bien réussir leur intervention inaugurale.

Apprentissages et acquis
D'une durée de quatre jours, la simulation de l'OMC a donné l'occasion aux étudiants d'échanger avec d'autres jeunes de différents horizons et cultures, de partager leurs idées, d'étendre leur savoir et d'élargir leur réseau professionnel. « J'ai certainement gagné en connaissances, acquis de nouvelles compétences dans le domaine de la communication et de la diplomatie, et tisser de nouveaux liens », se réjouit Chiara Hélou.
Au terme de la compétition, les deux jeunes Libanais ont été félicités pour la diplomatie dont ils ont fait preuve tout au long des échanges. Et c'est fatigués, mais motivés et très enthousiastes, qu'ils se sont dirigés vers New York pour prendre part à la simulation des Nations unies, une autre manifestation internationale d'importance, qui a réuni plus de 2 000 étudiants des quatre coins du monde. « C'est une première pour l'USJ qui a sélectionné, suite à un concours, quatre autres étudiants pour compléter sa délégation », souligne Chiara Hélou qui, malgré la fatigue – ils avaient des « journées très chargées du matin jusqu'à 23h, ou même parfois minuit » – a voulu participer à toutes les négociations.
La jeune étudiante, qui ambitionne de poursuivre des études supérieures en France en relations internationales pour intégrer à l'avenir le domaine des affaires étrangères et « contribuer à redorer l'image du Liban », encourage les étudiants à prendre part à de telles activités et, évoquant le rôle que peuvent jouer les Libanaises dans la sphère politique, elle conclut : « Il y a des personnes qui ont de grands potentiels et on gagnerait à les voir participer à la vie publique. »